C’est en étant à l’écoute de ce qui croît dans le tréfonds de son être que l’homme, appuyé, irrigué par cette « nouvelle » connaissance, est en mesure de se developper, de devenir qui il est — de goûter sa liberté.
C’est par une attention soutenue, l’authenticité et une détermination sereine, assurée, que l’âme, jadis indifférente à elle-même, à tout ce qui s’y passait, apprend à se connaître, « s’éduque », et se « forme » — que des chaînes sont brisées, et qu’une singularité naît.
Mais la violence que chacun se fait à gêner ses inclinations, les menottes qui contraignent les existences, qui soumettent les individualités sous le pouvoir suprême des influences extérieures et du chaos mental, seule celle, seul celui qui les porte, sait les ouvrir ; l’individu seul possède la clef nécessaire et la volonté qui convient à sa tâche.
L’esprit libre dispose en lui des moyens de se libérer. Car en effet, qui d’autre que lui peut à son gré disposer de sa vie ? Et c’est à lui de les saisir ; comme pour les choses les plus valables, les plus précieuses, les plus grandes, il ne suffit pas de les attendre : elles imposent qu’on prétende à les conquérir, et qu’on agisse en conséquence. — Elles ne doivent pas être regardées comme des acquisitions faciles, mais bien comme des conquêtes rudes.
Ce n’est qu’à ce prix que l’humain est capable de reprendre possession de son essence et de son destin… ce n’est qu’à ce prix qu’il est capable de regagner la rive, son gîte, sa véritable patrie.
Mais à notre époque, combien on néglige ceci : pour tout individu, où est la singularité, là sont et sa propre vérité et sa propre liberté.
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