C’est une histoire étonnante que celle du cosmos, du développement des structures, de l’émergence de la complexité, de l’évolution de cet univers, de la naissance et de la croissance de formes conscientes capables de peindre ce flanc céleste qui les a enfantées en se racontant leur propre genèse et leur propre croissance ; que celle de ces harmonieuses combinaisons complexes se faisant le récit de la vie de la complexité, de leur propre histoire donc, où les acteurs sont des créatures à la fois issus du récit cosmique et le formant eux-mêmes ; que cet Homme résidant dans ce qu’il tenait naguère pour un tableau fixe, se croyant alors l’objet principal, le héros du portrait, et réalisant progressivement, en ce cadre, en cette géométrie qui se dilate, la présence hautement probable d’autres formes conscientes ; que cette création de notre héros, c’est-à-dire cette culture, qui, de nos jours, est une soupe faisant du « rayon-nement » sa prisonnière… — En ces conditions, quelle histoire serait-il judicieux que notre héros bien haut et droit sur pattes dessine à son tour ? Celle d’une transmutation des valeurs, d’une nouvelle aurore : l’aventure de la libération des particules du rayonnement, ces corpuscules vifs, ces entités lumineuses de l’esprit ; une aventure qu’il pourrait dignement transmettre aux visiteurs en devenir, aux générations futures ; l’expérience d’un jaillissement, d’un feu d’artifice, d’un bain de photon ; la représentation d’une humanité débarrassée de ces unités d’information culturelles tout à fait défectueuses, pernicieuses, opaques ; l’aventure enfin d’une héroïne, cette Eau claire et abondante apportant une manière de purification, une fabuleuse pluie de lumière pour l’esprit — en d’autres termes l’histoire des éléments bénéfiques du patrimoine collectif des nations en fuite du tissu scléreux, le découplage entre les idées altières et les pensées décadentes, — la venue au monde du « rayonnement de fond psychique » !… — Car, afin que l’avenir emprunte un chemin prometteur, est-il d’autre voie que d’oeuvrer pour ce précieux découplage entre les choses basses et obscures et la vision haute et claire ? que de séparer la hauteur de la bassesse, la connaissance de l’obscurantisme, les lumières des ténèbres ? et que de permettre à la conscience, ainsi libérée, de parcourir les vastes espaces, les prometteuses contrées ? Car, toute particule lumineuse — et nous émettons l’opinion qu’il s’agit ici d’une question de justice cosmique… — ne devrait-elle point être en mesure de répandre son rayonnement, de prodiguer son flux, de dévoiler sa nature ? toute vérité d’offrir la beauté de son visage ? — Ah ! pour tous ces explorateurs du réel, dont l’âme frissonne de plaisir, frissonne de tout son corps lorsqu’ils reconnaissent ces belles lignes, ces traits délicats ; pour ceux qui osent goûter la félicité cachée en toute vérité ; pour tous ceux qui, en pleine confiance, et le cœur enivré, et l’âme enchantée, boivent à la délicieuse coupe de la vie ; pour toutes ces âmes fougueuses… l’heure du démiurge de la connaissance, du daimôn de la science, — conscient de ses lacunes mais aussi de sa puissance ! —, est venue ! — L’heure d’un nouveau… : « Fiat lux » !
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