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Esprit et Liberté

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Touche en six lettres

Touche en six lettres

5 mai 2016 par Vincent PAYET

Photo © iStockphoto.com / artpustovit

 

1

Les couleuvres

Son Éminence l’Ignorance

Aussi bien que Sa Gracieuse Majesté la Reine de Bassesse

Se figurent pouvoir distribuer de bien belles et bonnes paroles.

Et le vulgum pecus leur donne raison :

Les oreilles se dressent, charmées comme le serpent,

Et elles avalent tout — même des couleuvres.

 

2

N’importe lequel 

« Mon fils, trouve-toi donc un travail,

N’importe lequel !

Pourvu que tu fasses tel le monde,

Que tu te donnes bien de la peine,

Que tu perçoives le doux salaire,

Que tu aies ta subsistance ! —

Oui ! Et à défaut de sève, tu boiras des larmes,

À défaut d’aisance, tu acquerras les fers,

À défaut de gaieté, tu habiteras… ta misère ! »

 

3

Delà

Vous vous imaginez qu’il se baigne dans une rivière de suffisance.

Vous le méprisez parce que vos yeux le voient entouré par de grands airs.

Mais votre dédain n’effleure pas même ses ailes,

Car, déjà, il plane dans les hauteurs :

Au-dessus des considérations communes,

De vos erreurs,

De votre aveuglement,

De vos jugements, —

Au-delà du trouble dans l’oeil,

Par-delà la mare fangeuse —

Delà.

 

4

Le verbe

Mes mots ne sont pas seulement projetés par ma tête :

Mon âme, mon être, eux aussi veulent participer à la fête.

C’est ainsi que le verbe se fait éclat, enfant du cœur ! —

C’est en des explosions, que mes traits naissent, touchent et meurent.

 

5

Touche en six lettres

Les touches s’animent sur mon clavier et se meuvent, les joyeuses !

Elles s’enfoncent, elles se relèvent : elles rient, elles sont remontées !

Elle s’amusent, sautent, se jouent des plus beaux maux et des pires joies –

C’est l’intensité multicolore qu’elles choisissent pour demeure !

Mais en grandissant, elles deviennent naïves !

L’énergie du naturel, l’élégance spontanée les quittent,

Et la grâce ainsi que la légèreté de leurs petits bonds,

Peu à peu, se dégradent et s’évanouissent :

Elles s’attachent au regard des autres, les malheureuses !

Elles oublient et leur œil intérieur et ses battements libres ;

Obsédées par les appréciations étrangères,

Elles s’aplanissent, elles désapprennent de vivre.

Mais, petites, sottes ! en six lettres, ne savez-vous point

Que votre timidité et votre méfiance n’étaient pas fondées,

Que dans le charme où jadis vous évoluiez,

Personne ne vous voyait ?

Ceci écrit, sachez-le, – pour jamais !

Classé sous :Journal

À propos Vincent PAYET

Fondateur de EspritetLiberté. Auteur des textes du site.

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