Au milieu du cours des « crises » les plus aiguës de la conscience, l’évolution de la personnalité s’écarte de la normalité. Passé, présent et futur paraissent alors s’estomper ; tout se mêle dans une forme d’étrange rêve. Là, loin du groupe, des règles, de l’identique, à l’abri de l’accablante masse des conventions et des êtres, en ces mystérieux endroits ignorés de l’expérience même des siècles, l’individu tourbillonnant acquiert, dans l’indicible danse, des potentialités inédites, cependant que son avenir pénètre davantage dans l’imprédictibilité… Et voilà sa destinée qui se tient à la fenêtre du moment décisif ; la voici qui semble hésiter, comme attirée simultanément par des chemins au plus au point dissemblables sinon opposés. L’un d’eux constitue la voie de l’expansion continue, et mène vers les sphères de lumière ; l’autre incarne celle de l’involution progressive, et court vers les déserts du déclin. Le cœur devient un immense brasier ; sa matière, sa respiration, sa rythmique… son essence et son mouvement se font quantiques. Et nul ne saurait dire s’il connaîtra l’ultime désintégration ou le nouveau rebond — s’il sera, dans les mains du sort, ces surfaces rieuses et joueuses, l’oeuvre du démiurge destructeur, ou bien celle de l’amène créateur.
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