1. Des troubles organiques.
Ce qui manque de nos jours ? Des cœurs qui sentent bien, des yeux qui voient convenablement, une tête qui, de tout ceci, sait quoi en faire. En ce qui concerne la vision, le problème est celui de la résolution, laquelle, étant trop faible, des objets variés ne sait distinguer la richesse des dimensions ; quant à la sensibilité, la question est celle des vibrations, lesquelles, traduisant le dérèglement du monde des émotions et des sentiments, sont inadéquates.
2. Des humanismes.
Le désir de savoir, l’étude des textes les plus délicats du passé, l’enrichissement de l’esprit, le développement de l’animal vers, aidé de la culture, le « davantage humain » ; une éducation mariant le littéraire et le scientifique ; l’altruisme, le respect, l’amour, l’humanité : passe encore. Mais la considération de l’homme comme fin et valeur suprême : le piédestal, la colossale prétention, le grotesque ?! Ah ! qu’il est des phénomènes par trop insoutenables ! Des évènements qui, malgré soi, forcent au fin fond de la grotte le réveil… du digne, du grand — du rire homérique !
3. Sottes sauterelles !
Il semble qu’à force d’assister à la répétition des mêmes mouvements, l’esprit critique s’endorme, et que le déraisonnable devienne, imperceptiblement, en glissant à travers le songe funeste, le cohérent. C’est ainsi qu’en esquivant le regard conscient, tous ces rassemblements, ces foules numériques amassées, ces tribus physiques et abstraites passent inaperçues à l’attention de la multitude. En ces lieux, les êtres s’observent, s’échangent de doux sourires, s’identifient, — se représentent eux-mêmes si différents du reste du monde ! Que de reconnaissance mutuelle, que de fierté, que de méprises y pullulent ! Les cercles se forment, délimitent, enferment, et, pensant apercevoir la figure de l’infini, de la plénitude, de la perfection, s’imaginant reconnaître sa nouvelle maison, sa famille valable, ses véritables amis, — la grande sauterelle, ivre, dans le piège qu’elle croit patrie saute gaîment ! Les « leaders » de toutes espèces naissent, attirent, aspirent ; il est vrai que le pouvoir et la gloire n’ont jamais cesser d’être des ressorts puissants. « Au sein de la vaste plaisanterie, des relations authentiques se créent », dit-on ; — mais n’est-ce point plutôt : des maillons secrets… des liens… une corde ?
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