Si une manière d’abattement baigne continuellement le sol de ton cœur, pareil à ce cours d’eau amer s’évertuant pour saper le pied des dignes constructions, que cela tienne à un grave chagrin, ou bien à une confuse douleur, efforce-toi, toutefois, de détourner ton esprit des pénibles préoccupations ; cherche donc, et trouve ! un noble dérivatif à ta profonde misère. Puisant tes forces en ton propre fonds, en ton essence, en ta nature, élève-toi au-dessus de toi-même, et, fixant tes prunelles sur l’existence, et considérant ta vraisemblable destinée, en jetant ton regard audacieux dans les yeux des continuelles alarmes tel un pont majestueux s’élançant vers les berges à venir, oppose, aux ennuis, à cet Ennui hantant toute vie, et en ta pleine présence, ton admirable activité, ton auguste plan, ton joyeux tracé. Dans la vigueur d’une assurance affermie, plante, oui plante sans peur, en ce sein excité, en ce flanc ennemi, tes grandes, tes fières, tes intentions les plus éthérées. Ô graves-y mon ami, amène créature ! à l’écart de l’hésitation, loin du qu’en-dira-t-on, et en pleine inclination, ta volonté, ta détermination… tes desseins les plus élevés, les plus sains, les plus purs.
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