Oh ! toutes ces nouveautés, ces gaietés, toutes ces beautés de la Nature inexprimée, qui regarde la créature, l’être infime, et désire lui confier ses secrets ! Hélas ! il manque… à celle-là la parole qui réveille ; à celle-ci les oreilles qui entendent… Mais, dans la vérité, sa voix baigne l’ensemble des régions et des époques ; à la vérité c’est l’organe de la multitude qui ne sait percevoir ses vibrations. Ainsi, ou bien on oublie ces dernières, ou bien on les ignore. Ainsi, que les choses cherchent ces âmes à même de les considérer, de les déchiffrer et de les rendre manifestes par les signes, qui donc de cela se fait une claire et juste idée ? Et cependant comme le Monde semble dans le cœur des hommes vouloir pleinement s’écouler ! comme ce baume en ces cavités, en ces contrées sablonneuses, en ces déserts désolés à soif d’irriguer, de voir fleurir et s’épanouir — comme en ces lieux par trop souvent obscurs, stériles et meurtris la noble substance souhaiterait guérir ! Et certes il existe des individus qui dans cette haute affaire se sentent la capacité de le seconder, pourtant la plupart des tentatives sont vaines. Car la Réalité, toute prodigieuse de sa nature, n’accepte que le secours provenant des consciences d’une même nature : elle ne refuserait le bras d’âmes qui l’égaleraient dans la pureté, dans l’objectivité, dans l’universalité ; elle ne s’opposerait à l’humain soutien, s’il était également remarquable, s’il s’entendait au prodigieux — mais où donc trouver encore de telles aides ?… — La voici, finalement, par une conséquence affreusement « naturelle », laissée presque seule… — toute seule au monde.
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