Toutes ces têtes lumineuses, cette voûte scintillant de mille feux : la voit-on ? Cependant quel nombre que cette multitude d’ondes qui, faute de stimulations, de reconnaissances, de soins, telles des lampes trop humaines, tels des coeurs bien las, au milieu de la nuit éclairée, assistent, impuissantes, au dernier envol de leurs lumières, considèrent, résignées, dans l’irrespirable atmosphère, en l’accablante misère, leur propre rayonnement, ce fragile flambeau s’éteignant doucement. Ah ! combien vont rejoindre, dans la froide clarté, la vie noire, l’oubli terminal ! Ô que ne s’efforce-t-on à rallumer ces flammes vacillantes, ces lueurs — parmi les bourrasques, toutes tremblantes de peur et de froid, ces âmes éprouvant le glacial ? Que ne prodigue-t-on davantage de « cures d’astro-ingénierie » ?! Et comment est-ce possible ? Par quelle singulière tournure des événements, d’aucuns en sont-ils arrivés à croire que sans lumières l’humain est en mesure de prospérer ? Observez donc, Peuples ! Voyez comme les magnifiques lampes perdent de leur force, de leur persévérance, de leur sang ; comme le déclin blêmissant son visage, la poutre centrale faiblit, — comme d’obscurs voiles perdurent en la descente… — Certaines paroles sont professées ; mais où donc réside l’intérêt quand en l’épaisse obscurité vivent des oreilles raides, des consciences constamment allongées ? Car qui seront ces êtres suffisamment lucides pour s’attaquer au développement des moyens, ces mains à même de discerner, à l’intérieur de la vaste salle d’ombres, sur les parois encore debout, les interrupteurs inanimés ? D’ailleurs, saurait-on reconnaître l’aspect, la nature, la valeur, en somme, ce que sont foncièrement ces objets salvateurs ?
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