1. Peinture et Réalité.
La plume emprunte ordinairement l’une ou l’autre de ces deux voies. Ou elle s’éloigne de la vérité du réel, et va se perdre dans les dédales d’un imaginaire déréglé, ou alors elle s’accroche au monde, et manque du détachement nécessaire à la vision poétique des choses. La première s’oppose à la compréhension immédiate, soustrait au lecteur jusqu’à la possibilité de l’expérience intuitive. La seconde détruit l’élargissement programmé d’un univers pourtant naissant, emporte les potentialités de celui-ci, c’est-à-dire ses germes d’univers-enfants à venir, ses développements, ses « valeurs » ultérieures. Accidentels sont ces auteurs, ces maîtres davantage à même que personne de dépeindre, en des toiles prodigieuses, les motifs essentiels dans leur pleine vérité, dans leurs constantes clartés, en l’évidence même, sans pour autant détruire en un seul mouvement ce que ceux-ci renferment de caché, de secret, de latent. Inappréciables sont ces personnalités possédant à la fois la volonté, le désir du concret et la liberté, l’imagination de la nuance, de la forme, de l’irréalité, — et ce, dans des proportions effectivement harmonieuses. Et voilà comment la grande figure de l’histoire, le Véritable Artiste, appartient au petit nombre de celles qui, de tout temps, sont tenues pour les phénomènes les plus surprenants, les événements véritablement rares… les apparitions les plus heureuses comme les plus singulières.
2. Le frivole, l’inutile et l’insensé.
Ah ! la tâche insurmontable de l’insensé qui entend écrire ! — Ne point faire que discourir…
Photo © iStockphoto.com / artcalin
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