1. Paires d’yeux.
Dans leur modeste retraite, sur de hautes collines boisées, ces bêtes étranges se protègent des pensées dominantes, de l’environnement délétère, de l’atmosphère suffocante. Aussi se les figure-t-on tout à fait à l’écart des réalités humaines, voire du réel ! Toutefois, combien on ne saurait davantage s’écarter de la vérité ! Que certaines visions déploient de si amples ailes au-dessus de si profonds champs, qu’il faille, et à bon droit, se représenter leurs éminents propriétaires comme dotés, non pas d’une seule paire d’yeux ordinaires, mais d’une bonne dizaine extraordinaires (extra ordinarius) est une évidence éclatante… Et cependant, comme cette dernière reste ignorée ! En outre, ces esprits sauteurs et sophistiqués, ces consciences solitaires merveilleusement ailées non seulement éprouvent la texture du monde, mais ressentent même ses vibrations, par la puissance des antennes de leur perception. Hélas !… « Que vient-il encore nous conter là ? » serine soir et matin, sans fin face à la voix du joyeux sauteur, la foultitude de malheureux automates, en une manière de fort connu et bien funeste choeur…
2. Éclosions lumineuses.
Dès lors que les grands esprits s’éteignent, leurs semences vont pourvoir de nourriture les nouveaux cœurs incandescents. La lumière des étoiles qui éclosent prend pour aliment l’obscurité relative, de même que la vie la mort.
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