1. Naissance des étoiles.
J’aperçois les nues de haute culture. En elles, certains espaces abritent davantage de densité, qui aspirent toujours plus de matières, diminuent de volume et chauffent. Dans les nuages des nobles pensers, des fœtus d’esprits émergent, se précisent et espèrent. Ces neurones hyperexcitables sont nos grandes espérances ; déjà ils attirent les regards de ceux qui veulent voir, — et bientôt constitueront nos plus belles guirlandes lumineuses, les plus précieux éléments des peuples : les étoiles les plus pures de nos ternes cultures.
2. Le crépuscule des astres et la semence étoilée.
Toujours, et encore : Quel pourrait donc être le but de toute culture ? La formation d’éléments lourds et rares, c’est-à-dire d’êtres d’exception : la création de la valeur même, produisant la valeur et la multipliant. Car ces corps célestes, lorsque viendra le moment, lors de l’implosion de leurs cœurs, répandront dans le dernier soupir, sur les générations présentes et à venir, leurs idées lumineuses, leur œuvre inestimable, leur trésor. Car en effet, l’histoire de la pensée dans tout ce qu’elle comporte de prodigieux, n’est en définitive, en grande partie, que poussières d’illustres étoiles du passé ; et c’est à l’homme actuel, et en son propre cœur, qu’il incombe de permettre à ces astres révolus de continuer d’étinceler. Car enfin, le point que tout esprit honnête vise, le lieu où il se propose de se rendre, la fin qu’il entend rejoindre n’est autre que l’ensemencement des terres, des mers et des airs ; n’est autre que l’enrichissement perpétuel du feu, que sont les vagues de nouvelles consciences, par les inaltérables, les continuellement fraîches, les éternelles graines d’or antiques, contemporaines et futures.
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