Que le lit des cœurs débordent en tout lieu et à tout âge ; que l’amer gronde, bouillonne, et assidûment brûle de se répandre ! — Ma chère petite, qu’as-tu à pleurer ? Et toi, vieil homme, de quoi sont faites tes larmes ? Dans le silence, dans l’exaltation, est-ce l’Indignation ? est-ce l’Affreux ? est-ce la Réjouissance qui, souhaite s’exprimer, qui, du monde veut se cacher, au monde veut s’adresser ? Est-ce sur ton frère, sur ta mère, sur ton enfant, sur toi-même que tu pleures ? Et toi, ma sœur, procèdes-tu dignement, naturellement, spontanément, ou bien verses-tu ton âme dans l’excès et le grotesque, dans l’illusion et l’affectation ? — l’humide, la goutte, est-il authentique, ou alors, souillé par la forme, l’apparence, — le mensonge ? Hé ! les amis ! pauvres et riches, femmes et hommes, jeunes et avancés — ne le voyez-vous donc : l’écoulement aveugle ne vous aperçoit pas ! Ainsi, en l’intimité, à la table du secret, pleurez compagnons, pleurez !… — Tes perles prospèrent… mais au fait disposes-tu d’une raison valable : la source éprouve-t-elle la profondeur ou sont-ce seulement tes yeux qui coulent ?… En tout état de cause, la terre solitaire ne connaît pas de jour qu’elle ne boive ses eaux ; mais, ces rivières, qu’elles soient claires de gaieté, ou bien troubles de sang, la laissent de marbre : toutes ces bagatelles, tous ces débordements, tous ces transports par trop humains — et peu importe leur nature, et peu importe leur intensité —, ne la font point rugir — ne la font aucunement… rougir !
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