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La glande de la sottise, à l’insu de son hôte, sécrète son insecticide systémique comme le serpent son venin.
Cette substance se répand à l’intérieur de l’esprit, et, en se posant, en s’infiltrant fort loin dans les régions et les organes « attaqués » par le savoir et le jugement, défie les deux autres substances : la blanche et la grise.
Dans sa funeste conquête des tissus, aucune chance n’est laissée aux consciences les plus faibles et les plus démunies, à ces surfaces qui, ordinairement, sont aussi les plus assoiffées ; elles l’absorbent, se contaminent, puis, se mêlant aux autres de son espèce, se dénaturent souvent mutuellement, et finissent peu à peu par s’éteindre.
Mais le processus est long ; comme tout bon poison, il sait s’armer de patience ! — C’est la lenteur même de son action qui contribue à le rendre presque invisible ; et cette invisibilité qui abreuve l’insouciance, nourrit l’inconscience !
Et voilà que certains osent même nier sa présence ! Elle à déjà été reconnue, combattue et vaincue ! qu’ils disent. Que d’inepties sont infligées aux oreilles qui savent entendre ! D’ailleurs, la substance se moque de telles paroles molles, inconsistantes, et tout en déployant son rire le plus épanoui, le plus cynique aussi, elle poursuit son œuvre. Elle porte sa mission dans son ADN ; ses gènes abritent des pulsions peu avouables. En vérité, c’est l’ombre de l’Humanité qui évolue dans son sein maléfique ; et elle a bien l’intention d’élaborer et d’exprimer sa nuance la plus sombre, la plus létale. — La contamination de l’ensemble, c’est le noir et ambitieux dessein qu’elle caresse, sa « raison » de vivre ! — C’est sa toxicité qu’elle désire communiquer, la main généreuse ! — et ce, jusqu’à la dernière goutte…
Mais il y a des insectes qui possèdent une soif d’un autre type, et qui ont les antennes suffisamment déployées. Leur conscience à eux, cette belle plante, est d’une nature différente, — d’une texture, d’une robustesse et d’une perméabilité inédites !… Quand bien même ils souhaiteraient le poison, cette source corrompue, et feraient le choix de se désaltérer dans le courant du lugubre liquide, — leur physiologie elle-même s’en offusquerait : elle ne le supporterait pas ! — Et après s’être indignée de cette décision, — de cette matière noirâtre elle en tomberait malade !
En somme, tout cela se réduit à un constat simple. — Il existe deux types d’insectes : les contaminés inconscients, et ceux qui, continuellement, luttent, s’indignent, se révoltent, — se soignent…
Et c’est à ces derniers que je veux m’adresser, car eux seuls peuvent m’entendre, eux seuls osent se dresser contre le dictateur, contre le seigneur absolu des insecticides — eux seuls refusent de se soumettre à la volonté du maître. Et c’est bien de soulèvement dont il s’agit puisque la prise de conscience seule, bien que nécessaire, ne saurait être suffisante — indéniablement cela se saurait…
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