1. Les prodigues.
C’est dans la haute méfiance que l’esprit qui écrit doit recevoir les conseils abondants d’autrui quant à sa production. Car, que savent-ils en définitive, ces autres, de l’important : des choses et des mondes que la plume abrite — de ce qui peut se former, de ce qui peut survenir, de ce qui vient en elle ? Et que sont-ils en droit d’affirmer, ces consciences ne se rencontrant jamais devant la glace de leur propre âme, ces bouches si prodigues d’encouragements, de paroles, de vérités — ces cœurs tout à fait étrangers à eux-mêmes ?
2. Ce qui influe.
Les secondes du monde glissent d’un prompt vol, et tandis que la grâce consommée influe dans certaines âmes, d’autres accueillent l’extrême bassesse. C’est ainsi que sur les parquets de chêne millénaires virevoltent en se croisant, mais sans jamais se confondre, l’Heureux et le Malheureux, le Sublime et l’Affreux, la Belle et la Bête. C’est ainsi que des qualités tout opposées pénètrent corps et esprits, que se répandent des scènes incomparablement riches, contrastées, que tant de diversité s’en va en toute hâte… sous les regards d’astres hautement étonnés.
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