1. Les infatués.
Ils se croient bien malins, s’imaginant maîtriser les savoirs, les subtilités, les vérités ultimes, se flattant de connaître comme leur propre progéniture la vie. Quelle présomption ! Quelle illusion ! Quel ridicule ! Oh ! les voilà qui s’approchent de moi, et me dévisagent de manière impertinente !… Dans le calme je poursuis : Mais, si vous insistez, alors, dites-moi donc ; avez-vous résolu les problèmes de causalité ? déterminé s’il est possible de s’évader des cônes de lumière et s’il existe des fontaines blanches ? Avez-vous vu l’authentique visage de l’espace et du temps ? Comment ? Vos verres de myope viennent juste de se briser ?! — Il est vrai qu’une multitudes d’objets, facilement, se réduisent en pièces contre les rochers et les flèches du temps ; ainsi de votre insupportable suffisance ; — ainsi de vous.
2. La chute.
On les croise, allongées sur les côtés, ces personnes qui se sont arrêtées de marcher. Au bord du sentier elles paraissent déposer un corps fatigué, et cependant leur esprit, leur cœur, leur vitalité, leur santé, leur belle humeur, accompagnant les courtes heures, poursuivent leur chemin au galop. Comment s’expliquer tout ceci ? Les cavaliers ont chuté en dégringolades, et ils éprouvent désormais les peines d’une chair meurtrie et lancinante ; mais, et là habite la terreur, là réside la tragédie, les malheureux ne conçoivent ce qui leur est arrivé. Ils ignorent, et souffrent en s’étalant à l’intérieur des fossés d’amertume et d’acceptation tandis que leur monture toute de fureur et de folie, comme peut l’être la vie qui, voyant ses peurs et ses défis les provoquent et sourit, s’échappe en hurlant à la mort dans le lointain.
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