• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal

Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

  • Accueil.
  • Auteur.
  • Journal.
  • Newsletter.
  • Contact.
  • Archive.
L’Écume des jours

L’Écume des jours

13 mars 2017 par Vincent PAYET

 

1

L’Écume des jours

    Promeneurs sur le rivage
visages qui s’estompent
comme emportés avalés
par la fuite du temps
par l’écume des jours

 

2

Des chaumières

    Denses montagnes
grand air
vastes champs
insondables mers
tant d’espaces
tant de vigueur
et cependant
les coeurs s’étiolent
et cependant
les têtes s’isolent
la sève se courbe
la vie se fane
en des vases
par trop étroits
dans les minuscules
minuscules chaumières
en ces prisons
si nombreuses
dans les tombes
tombes printanières
lieux funestes
époque stérile
formidables cellules
de nos jours

 

3

Petite brouette

    Petite brouette progresse,
Animée par un cœur.
Que porte-t-elle ?
Où se rend-elle ?
Qu’importe cela
À la foule ?…

 

    Puisque déjà la petite ralentit,
Puisqu’elle s’arrête subitement :
Puisque le mouvement
En sa chute
À entrainé
La vie.

 

4

Chaise et bougies

Flottent flottent les âmes
au-dessus de l’inerte chaise
bougies dansantes alentour
foule sans nombre sur l’objet
bientôt désormais laissé seul

 

5

Jeune fille. — L’Humanité n’est-elle point semblable à cette jeune fille dans le bois esseulée, à cette conscience environnée de grands arbres, enveloppée par les ombres monstrueuses de son ignorance ; cette âme encore fraîche ignorant ses propres racines, cette silhouette, ce souffle, ce souvenir naissant se tenant là, en sa curieuse verticalité, vacillant dans l’instant : un regard trouble, ivre titubant chaque jour parmi les vertiges de la nature, tout insouciant au-dessus du vide, au-dessus des derniers vestiges, au-dessus du gouffre, de l’avide gueule des jours ?

 

6

Sur la marine. — Des femmes et des hommes, tristes enfants des peuples, se déplacent sur le bord de mer, le visage fouetté par la véhémence des vents, attirés par on ne sait quelle force étrange, par l’élément humide, par la bouillante soupe, hantés par les puissants mugissements des flots, par l’Orgue funeste. On se croirait vraiment en présence d’innombrables crustacés courant, — courant se jeter dans de mortelles eaux, en la funeste écume. Mais qu’est-ce donc qui les meut, et qui les fait vouloir avec fureur tout ce qu’ils veulent ? Dans le sable tourbillonnant, en pleine tempête de vie et de mort, les yeux et les cœurs garnis de sable, les pas aveugles progressent des terres profondes vers le rivage, pareils à des créatures dépourvues de substance, à des spectres hideux, sans âme. — Sur les dunes, bien à l’écart, il faut posséder l’oeil du peintre, si l’on veut saisir l’intensité de la scène, et le cœur du poète, pour sentir son caractère décisif. Car l’impression, l’authentique, ne se laisse humer que par des nez préparés sinon nés pour la tâche, que par d’immenses psychologues : les grands artistes des sentiments humains — ces peintres de marines prodigieux, indispensables, inestimables.

 

 

Photo © iStockphoto.com / arborelza

 

Classé sous :Journal

À propos Vincent PAYET

Fondateur de EspritetLiberté. Auteur des textes du site.

Newsletter gratuite

Pour ne rien manquer.
Mises à jour gratuites par email.

Interactions du lecteur

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Copyright © 2025 Espritetliberté.com · Tous droits réservés . No Sidebar Pro On Genesis Framework