1. Le Bleu et le Blanc ou la Couleur de la Détresse.
Une célèbre fête, un sublime gâteau monté, une existence pleine d’enthousiasme, d’intensité, de richesses ! en définitive, n’est-ce point cela qui importe ? Et le dynamisme, l’imagination, l’inventivité, les défis, les aptitudes, n’en sont-ils point les principaux ingrédients ? Tu voudrais aller au loin, quitter ton emploi ; cependant, et tu n’es pas sans l’ignorer, tu ne saurais supporter son absence : cependant ton âme n’est pas suffisamment préparée ! Ton espoir est mis dans la glorification ordinaire des loisirs, mais tu ne connais la manière de les convenablement remplir ! Quel est donc ce travail idéal que tu as tant de difficultés à te figurer ? Probablement celui qui n’en est pas tout à fait un, ou plutôt, celui qui l’est assurément : cette activité dans laquelle tu serais prêt à verser toute joie et toute peine, l’intégralité de ce temps libre fuyant, l’ensemble de tes heures formant en gouttes rassemblées la coupe de ta vie ; cette dépense contre laquelle jamais ta pensée ne protestera : « Il suffit. Mon âme s’évanouit ! La valeur se cache, mon existence me fuit ! Tâches ingrates qui conspirent à ma perte ! Cruelle destinée semblant sur ma tête s’acharner ! » Si l’on pouvait ressentir la détresse habitant d’indénombrables cols bleus et cols blancs, quelle âme, sous le poids d’un tel fardeau, serait en mesure de ne point, elle aussi, se sentir défaillir ? « Si nous nous étions posés les bonnes questions plus tôt, combien de souffrances nous eussions évitées… »…
2. Immortalité de l’âme.
Bien souvent nous sommes trompés par notre intuition. Nous éprouvons l’espace et le temps et, s’il ne tenait qu’à notre analyse psychologique, nous les considérerions comme des objets rigides — et il s’agit, ici, bel et bien de temps objectif, et non pas subjectif. Or nous savons, depuis Einstein, qu’ils sont élastiques ! Si nous étions photons, nous porterions en nous l’éternité ; si nous possédions l’énergie nécessaire au déplacement de notre masse à la vitesse de la lumière, nous nous dirigerions vers l’immortalité. Ainsi, je peux énoncer que l’« immortalité » de l’âme est, en théorie, possible !…
3. Bon gré ou mal gré.
Nous avançons bon gré ou mal gré, épousant la courbure des évènements, tenant la main des phénomènes, tels des choses inconséquentes, des entités légères, d’aimables et doux enfants, tantôt en souriant, tantôt en nous lamentant, parfois, toujours selon le sort, en nageant dans la platitude, d’autres fois, en glissant sur les chemins bossués… — Peut-être la conscience est-elle cette curieuse petite fille qui, après voir reçu l’impulsion originelle, ne fait qu’emprunter les lumineux sillons.
Photo © iStockphoto.com / seamartini
Laisser un commentaire