Après avoir conservé avec un homme affligé dans la vieillesse, il s’assit en tailleur sur le sol… puis se remit debout, et se dit en lui-même ceci. Avec l’âge l’idée de mort se renforce telle une obsession ; il serait sans doute plus profitable que, plutôt, les consciences lassées par l’évidente réalité des choses, cette étrange pensée s’estompe dans le cours des évènements. Les peurs inutiles y seraient comme noyées, et l’âme ainsi libérée terminerait sa navigation dans une légèreté grandissante. Mais en souhaitant cela c’est, semble-t-il, trop qui est demandé. On n’a qu’à tourner la tête de tout côté pour s’en convaincre par ses propres yeux : les cœurs aiment à s’angoisser devant les ombres, à charger des fardeaux supplémentaires sur leur dos, à s’accabler d’inutiles souffrances. Mais comment encore espérer convenablement nager lorsque l’on est par trop lesté ?! Ayant toute la vie pour examiner l’ultime question, la créature dans le fleuve avançant ne devrait-elle pas de cette hantise finir par s’ennuyer à mourir, et, par une conséquence naturelle, pleinement lassée, de ces idées troubles entièrement se détourner, dans le complet détachement les laisser sombrer — ne devrait-elle pas, enfin avant que de véritablement plonger, de ses poches retirer tout ce qu’elle peut de cailloux ?… Comment faire silence quand en tous lieux sont vus des âmes allant trouver la mort sous les lames de l’idée fixe, quand, accompagnant les saisons, celle-ci développe ces ailes ployées et plane en femme impérieuse à l’intérieur des crânes et toujours davantage ? — Car (s’il y a quelque chose de bel et bien effrayant ici, elle loge réellement dans ce qui suit), c’est de cette manière qu’ordinairement, bien avant l’heure, de l’ennemie qui n’est qu’absence on boit la coupe amère…
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