Photo © iStockphoto.com / filip_dimitrov
Toute âme prétend faire cette promenade, qui, sur le sentier de la floraison, l’amènerait. Encore est-il nécessaire de le concevoir, et, davantage, de le sentir.
Mais, par des troubles, des maux, des ressentiments, des excès elle épuise parfois sa nature : trop vibrer, trop ressentir, trop vaciller, tout cela rend tantôt usées les forces les plus belles et les plus grandes, du moins pour un temps.
Néanmoins, tel un bloc de marbre qui voudrait se dégrossir lui-même, elle entend se débarrasser de ses guenilles, nettoyer son être de ses scories, se transformer et retrouver sa forme originelle.
Et combien nombreux sont les obstacles sur sa route, à écraser, enjamber, contourner ! Et si elle savait combien celle-ci n’attend que ses pas pour l’envelopper dans son manteau, pour la récompenser, la combler !
Toujours, l’esprit hardi trébuche, rampe, roule, recule, saute, avance, – s’élève.
Toujours, il se cultive, forme son jugement, renforce son corps, son désir d’exister, – son être.
Sans cesse, il affine sa forme, sa substance, son style ; il affermit ses bases, il stabilise ses murailles ; il se fortifie dans l’art de la navigation et de penser ; il apprend à creuser les choses, à nager dans les profondeurs, à planer au-dessus des vallées.
Somme toute, au sein de sa nourrice, au sein de l’existence, il souffre, il jouit, il pleure, il rit ; dans le froid ou sous la chaleur accablante, qu’il pleuve ou qu’il vente, le coeur vaillant se relève sans relâche : sa volonté hisse son front bien haut, et, dans les galeries souterraines, ou bien dans les hauteurs, au sein de la peine ou dans le bonheur, il poursuit sa tâche, son chemin, – il trace bravement son sillon.
C’est ainsi que évoluant constamment et abritant une âme d’airain il défie de sillonner son visage sans retard les années et les revers.
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