1. L’appel du silence.
Emporté dans le tumulte des conversations insipides, la moindre pensée te paraît insurmontable, te semble insupportable ? Détournes-en ton attention, détends-toi entre les mots — étends-toi joyeusement sur le rivage du silence ! Et laisse ses mouvements, ses courants, ses fluctuations te soutenir, te séduire, t’emmener, laisse-toi aller en ses ondes. Entends ses étangs, ses lacs, ses rivières… perçois ses vallées, ses montagnes, ses paysages inouïs… goûte ses couleurs… sens sa mesure… ressens l’harmonie ! L’apprentissage de la noble écoute peut se réaliser à tout âge et, permet de transmuer les platitudes en symphonies. Sache que pour ce qui concerne l’éducation de l’oreille, il n’est jamais trop tard pour y faire ses premiers pas.
2. Orbes écaillés ou les Regards constrictors
Le regard se rapproche d’elle. Il l’enveloppe, la circonscrit, la réduit. Bientôt elle ne vit plus que dans et pour ses mains, lesquelles sont tantôt de tendres caresses, tantôt d’effroyables anneaux. L’âme se mouvant sans cesse dans l’inquiétude à l’endroit du jugement d’autrui, dans le désir constant de plaire et dans la volonté soutenue de se conformer aux conventions réside éloignée de sa propre essence, à l’écart d’une existence spontanée, créative, riche, — séparée de l’expérience de la plénitude.
3. De l’importance de la concentration.
Ce qui importe ? De se concentrer — parmi tous les signaux qui, telles des pluies de météorites, viennent déformer la surface de la conscience — sur les signaux les plus appropriés : une surface mentale parfaitement plate n’offre ni charme ni intérêt ; certains cratères enrichissent, tandis que d’autres altèrent. — Une étendue qui se verrait creusée presque en tous lieux ne serait plus qu’une structure cabossée, détruite, sans identité, une structure à la merci des éléments : une conscience qui perdrait le contrôle de soi, la conscience d’elle-même.
4. Filer à l’anglaise.
Les tâches que tu exécutes déversent dans ton sein des torrents d’ennui, sèment en ton cœur les graines de l’indifférence, au lieu de te remplir font de toi un réceptacle complètement vide ? Injectes-y un beau remède : injectes-y l’enthousiasme ! Et si, malgré tous tes efforts, tu n’y parviens, lâche celles dont tu en as la possibilité, et entreprends de nouvelles. Ah ! regarderas-tu, impuissant, de tes mains filer le sel de la vie : l’excitation, la nouveauté, les vibrations ?!
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