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Esprit et Liberté

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La vieille Tour

La vieille Tour

1 avril 2017 par Vincent PAYET

 

1

La vieille Tour

Lointaines pensées,
Songes passés,
Désirs ensevelis…
Tout cœur de valeur,
Toute âme véritable,
Abrite en son sein
Un cimetière d’idées,
D’émotions, de sentiments :
Une terre abstraite,
Un espace inerte,
Mais où s’élève, solennel,
Un monde de sensibilité,
Un royaume de vérités —
Vieille, et toutefois vigoureuse,
La solide, l’immuable,
La Tour majestueuse.

 

2

Le Livre et le Merveilleux

Vaste et pesant Livre,
Sur une modeste table ;
« Il y a l’obscur,
Il y a le clair… »,
Qu’ils déclament ;
Le sage, lui, ne sent
Que de curieuses histoires :
Sa saine raison ne côtoie,
En l’humaine morale,
Et tel le navire
Longeant le rivage,
Que les terrestres racines,
En ce monde imaginaire,
Que l’infinité des tons.

 

3

Seuil et Affleurement

    Quand il eut passé le seuil de la porte,
Il s’aperçut de la présence de la vieillesse,
Et que, cependant, il n’était qu’à l’entrée…
De son ouvrage, de ses impulsions,
De ses desseins, de sa course véritable.

 

    Un vertige le surprend, mais très vite il se reprend :

 

    « Me sont encore accordés quelques jours,
Peut-être même certains restes d’années ;
Et, outre cela, combien avant moi ne purent
Assister à l’affleurement d’un tel sentiment —
Passèrent bien à côté d’une impression si mal perçue ? »

 

4

Scène au tombé du jour

Cesse donc de fuir et les hommes et toi-même ;
Ôte ta tête des marécages de la mélancolie,
Qui en escaladant les degrés de la sombreur aspirent
Tes restes de lumière, d’enthousiasme, de couleurs.

 

Échappe-toi pour jamais de ces funestes bords,
De ces procédés vils, de ces sinistres pensers,
De ces apparences trompeuses, de ces rivages tragiques,
Qui tous dans l’oubli te persuadent de demeurer toujours.

 

Fasse le ciel que tu ne sois plus ce prisonnier inconstant
Capturé, ligoté, presque inanimé en de bien tristes fers :
Parmi la sclérose d’une humeur à ce point mensongère,
Dans les effroyables grands lacs d’une eau si criminelle,
Cette âme dénaturée expirant lentement à la tombée du jour.

 

5

Effluves du passé. — Au sujet des furieux reproches de la conscience, des remords, posons tout d’abord que les animaux humains évoluent d’une manière bien surprenante. Car ils installent leurs organes sensoriels à l’arrière et apprêtent leur anus à l’avant, pour reprendre l’image de Gould. Ainsi, parmi le domaine de la morale, plutôt que de promptement s’éloigner, et sans trouble semé dans l’âme, de leurs déchets passés, de leurs souvenirs hantés, de cette voix du Remord toujours importune, ils préfèrent non seulement avancer tête baissée, progresser sans la possibilité d’apercevoir les effroyables obstacles affamés, mais même se précipiter dans l’ignorance des différentes voies offertes ainsi que des destinations autrement souhaitables ; et davantage, le plus grand nombre semble n’aspirer qu’à continuellement patauger au milieu des infects relents, qu’à accomplir des progrès pour ainsi dire inversés et contraires : sa belle humeur est fatalement plongée dans les nuages de malheur, dans les effluves tant souillés de l’immonde — à l’intérieur de la blessure, du trou, du gouffre béant de l’immensurable haut-le-cœur.

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / ricochet64 

Classé sous :Journal

À propos Vincent PAYET

Fondateur de EspritetLiberté. Auteur des textes du site.

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