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La pièce, la qualité, la machine et le vide

La pièce, la qualité, la machine et le vide

2 février 2016 par Vincent PAYET

Photo © iStockphoto.com / wildpixel

 

Les idées communes limitantes, les conventions, les systèmes — sociétaux et de pensée — rigides, imposés, façonnent et huilent les rouages — les « âmes dentées » —, et perpétuent le « bon » fonctionnement de la « Machine-Société ».

Notre système éducatif, nos modes de vie, nos illusions encouragent la production de masse, favorisent la prospérité de la « pensée industrielle ».

La qualité des « pièces » humaines est assurée par la standardisation, l’uniformisation, la spécification : ces bourrasques d’air vicié qui soufflent dans la grande usine.

Considérons le modèle de la restauration rapide : votre hamburger, vos frites, vos sauces, votre boisson, l’aspect de la salle, l’uniforme des employés, « tout est standardisé1 » rappelle l’auteur anglais Ken Robinson — expert dans le domaine de l’éducation et de la créativité — dans l’ouvrage L’élément.

Le diabète, l’obésité peuvent sévir, qu’importe ! — « […] du moins la qualité est-elle garantie1 » !

Idoles, croyances, société de consommation, programmes scolaires, conformisme, peur permettent le bon déroulement du processus de fabrication en vue de la réalisation de pièces de qualité.

L’esprit industriel imprègne les écoles, la culture, la nature même des existences humaines. Nos manières de penser et d’agir sont conditionnées, instrumentalisées, par la grande machinerie sociétale.

Les crises sanitaires de nos corps mais aussi de nos esprits prospèrent, l’ignorance prolifère, nos sociétés se « fracturent », les individualités, les identités se dissolvent et se perdent mais, au moins il nous reste la qualité ! Celle qui assure la pérennité du modèle, du système, la vigueur et l’épanouissement de la minorité toute-puissante, et la « grande » marche en avant de l’humanité : son immense élan vers un futur éclatant — propulsion impétueuse, rectiligne, vers la grande promesse… le vide ! le précipice ! le grand mur du vide !…

Mais à qui peut-on en vouloir de ne point apercevoir le vide ? Cela ne nécessite-t-il pas des organes particuliers ? Mais peut-être les possédez-vous, compagnons de route ! Ne l’apercevez-vous pas déjà ?

Ainsi donc, la froideur métallique de la pièce a imprégné les cerveaux ; les âmes sont trempées ! Ne sondez plus l’avenir : la transformation a déjà eu lieu, — l’humain s’est déjà fait machine ! Ne l’apercevez-vous pas ?

Nul doute qu’à défaut d’entrevoir, certaines oreilles fines entendront ces paroles qui tintent encore, ces pensées vibrantes jadis évocatrices, annonciatrices :

« — L’humanité emploi chaque individu, sans ménagement, comme combustible pour chauffer ses grandes machines: mais à quoi bon ces machines si tous les individus (c’est-à-dire l’humanité) ne servent qu’à les entretenir? Des machines qui n’ont d’autre fin qu’elles-mêmes, est-ce là l’umana commedia ? » (Nietzsche, Humain, trop humain I, « Idée noire » [1886].)

 

  1. Ken Robinson et Lou Aronica, L’élément [e-book] (Paris, Éditions Play Bac, 2013, 2009), empl. 4345- 4351.

 

Classé sous :Journal

À propos Vincent PAYET

Fondateur de EspritetLiberté. Auteur des textes du site.

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