1
Injustice cosmique. — Nous pouvons, et ce serait fort légitime, être profondément jaloux de la nature. Elle, possède, en ce qui concerne la puissance, l’excellence, l’élégance, des myriades de quasars disséminés dans son sein, l’éclairant de l’intérieur ; mais, quant à nous autres, les sociétés humaines, forcées de nous tourner vers l’extérieur, où se cachent-ils, nos corps brillants, nos esprits prodigieux — nos lumières rares ?
2
Ombre et lumière. — Une explosion… des bâtiments et des cœurs déchirés… des familles entières dévastées par les flammes — voilà de quoi est capable l’esprit humain. Puissent les bougies allumées, ces lumières dansant dignement pour des mânes toujours trop jeunes, éclairer toutes ses régions troublées : ces ombres délaissées, ces plis et ces replis torturés, ces coins sombres abandonnés.
3
Bâtisseurs de réalité. — Pourquoi devrais-tu être le maître en ta propre conscience ? Parce que c’est le seul moyen efficace dont tu disposes afin de créer, pour toi-même, un monde salubre, durable, vivable. Et n’ayant pas d’autre choix que de construire par tes mains ta réalité, érige-la au moins avec patience, lucidité, et goût !
4
La petite porte et le gardien. — En étant attentif, on voit, chez son voisin, entrer et sortir par la petite porte des saints, des brigands, des fous, des sages… Le salon et la grande table accueillent tout au long de la journée, et au cours de toutes celles qui suivent, leurs illustres invités, et parfois la troupe se forme : tant de monde dans un même lieu et en même temps ! Parmi ce vacarme, la présence de l’entrée est oubliée ; ainsi que le rôle primordial du gardien. — L’individu tolère le chaos dans sa propre maison ; et il s’étonne de l’instabilité, de l’insécurité, de l’intranquillité qui habitent sa vie ! Et c’est baignant dans la furieuse tourmente et la sévère incapacité, qu’il regarde cette forme étrange et inconnue, son existence, la bête hideuse grossir devant lui.
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