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Esprit et Liberté

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La locomotive qui hurlait

La locomotive qui hurlait

4 janvier 2016 par Vincent PAYET

                                                                                                                                   Photo © iStockphoto.com / JZHunt                                                                                                                                                                                                                                                                   

Entend-on hurler la formidable locomotive du progrès ? Ressent-on les vibrations effrénées de cette Humanité lancée à pleine vitesse ? les déformations même de la « voie » ? Sent-on sa chaudière ardente crachant sa fumée purulente ? la voit-on qui halète, expectorer par sa gueule métallique ses mucosités, dévidant la longue histoire des civilisations, ses souvenirs, ses voies respiratoires encombrées, — vomissant sa lave, ses cendres, son cancer ? Mais il est « utile » de ne pas avoir l’ouïe trop fine, pour ne pas tressaillir, par anticipation, au bruit d’écrasement que fait d’avance une grande machine qui déraille, qui titube sur des jambes par trop « élancées », au fracas d’une ivrogne qui s’égare et dégringole. Mais certains esprits sont inaptes à se boucher les oreilles, ils ne s’y entendent tout simplement pas ! Et quand bien même ils le voudraient, ils ne sauraient le faire — leur nature s’y opposerait ! leur physiologie ferait entendre son objection, elle apposerait son implacable refus ! un refus poli de surcroît ! C’est une curieuse réalité que ce monde qui réunit dans le même wagon à bestiaux, ceux qui souffrent d’une hypersensibilité de l’oreille et ceux qui bénéficient d’une déficience de l’organe ! Curieuse société que ce pauvre enfant, cet aveuglé fonçant dans le brouillard, vers la décadence, l’effroyable Morbidité ; que cette mer qui dégueule ses épaves humaines, qui méprise son devenir et l’avenir ; que cette Humanité diluée, engloutie par la bassesse de sa propre condition, — crachant au visage de ses plus hautes destinées. La vapeur mugit et déverse son « air » malsain, ses flots de musique dans les consciences qui restent stupéfaites ; ses ondes usées se répandent dans les égouts ! — le public est bien malavisé, la foule est malentendante ! Ô mais que vois-je ! Le violon qui déraille se jette aussi sur nous ! — son son et son âme ont soif, l’archet nous pointe du doigt, nous menace ! le fauve bondit sur sa proie ! Mais nous autres l’avons entendu et avons publié la nouvelle à son de trompe ! Et de cette bête qui s’écarte de la « bonne » voie, de ses lames acérées, de cette silhouette d’acier, de ses griffes fatales, nous nous éloignons — de sa trajectoire, experts en balistique, nous nous écartons brusquement, et les premiers !

Classé sous :Journal

À propos Vincent PAYET

Fondateur de EspritetLiberté. Auteur des textes du site.

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