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Il y a comme un « germe » de médiocrité dans ce fruit lésé qui jamais ne murît — ou alors, qui toujours, veut se gâter, avant même de devenir ! —, dans cette culture si vieille et si naïve, tellement défraîchie et tellement naissante. Les bactéries parasites, les champignons destructeurs, les moisissures sociétaux et mentaux sévissent, pâlissent les existences : ils portent en eux le sombre, la putréfaction, le déclin. Un manque formidable se déverse dans les vies et s’infiltre dans ses entrailles ; un vide d’une considérable ampleur, un trou béant qui décolore, qui vampirise : une indigence inouïe du fond et de la forme qui répand l’obscurité, la corruption, la fin — qui submerge, chavire, dévore.
Le germe, il faut soit le fuir, soit, pour les esprits les plus forts, l’engloutir ! Car seules les âmes hardies, seules les âmes d’airain possèdent les propriétés nécessaires pour être en mesure de porter en elles le sombre sans risquer d’être emportées par les épaisses ténèbres. Seules les hautes volontés sont capables d’évoluer au-dessus du ciel macabre, de survoler et d’envelopper ses nuages toxiques, peuvent incorporer le noir et le désintégrer, le transfigurer — peuvent se permettre de fuir les substances germicides ! de refuser les médicaments parasiticides !
Et la pérennité de l’aventure humaine, sa victoire sur le néant, dépend de ces créatures réunissant toutes les forces essentielles pour la phagocytose, pour la grande digestion de toutes ces sortes de choses invraisemblables ; de ces chimistes modernes stimulant les nobles transformations — déclenchant et accélérant les prodigieuses transmutations.
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