1. La barque lumineuse.
Et à présent, qu’on se figure ces individus remarquables se tenant à l’intérieur d’eux-mêmes, s’érigeant sur leur propre identité, s’envolant, semblables à des phares solitaires, à des palais fabuleux, au-dessus de leur base ; que l’on se représente cette gent ailée venue d’ailleurs, l’assemblée prodigieuse évoluant en la barque lumineuse, et cette dernière voguant en plein lac des siècles, entre sol et éther, à l’écart de la surface mouvante de l’ordinaire, protégée des remous de la mode, de l’inconsistance, de l’inconstance, à l’abri de l’éphémère et du dérisoire ; en des espaces éternels, dans leur voyage, les consciences éclairées, les embarcations toutes dorées avec une grâce naturelle semblent flotter, comme bercées par l’air le plus exquis, le plus pur, par les vents caressants de la Nature. En approchant davantage, on aperçoit bientôt, à l’intérieur de ce grandiose paysage, les traits des magnifiques visages : les rides, les fosses… l’immensité… le calme, le désespoir… les vices, mais surtout, la hauteur et la pérennité de ces vastes surfaces que sont les véritables, les illustres, les grands talents humains.
2. Différence considérable.
Le savant et le cerveau modeste. Tous deux toute la journée ne savent que baguenauder. La différence réside dans cet état de fait : habituellement, l’esprit de l’un se trouve bien davantage dans un air tout gonflé d’orgueil que celui de l’autre.
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