1. Récession du réel.
Le Réel, avec ses vérités essentielles, sublimes, absolues, ne semble vouloir freiner sa course quand l’ardente, la jeune, l’humaine Intelligence tente sa lente approche. Il se comporte telle une beauté dans la plus grande pudeur, une créature d’exception, une galaxie insaisissable — un corps toujours en fuite…
2. De la céleste patience.
Des millénaires ont été nécessaires pour que la conception de temps absolu et d’éther disparaissent. Soyons donc patients… L’heure viendra, où d’autres idées, d’autres principes, d’autres idoles seront renversées, brisées par les pas sévères de l’Entendement, par les graves souliers de la Science, par les hautes ondes de la Raison… Où tous les soi-disant invariants goûteront les transformations, les évolutions, les révolutions !
3. Fiat lux.
Les sylves enchantées cherchent des arbres élancés, gracieux, de haut fût ; des êtres engagés, déterminés, du bois en effervescence ; ces frondaisons qui s’enrichissent, ces sèves furieuses, ces personnalités se mouvant dans l’aisance ; des natures rares, embrasées, bien découplées… des ombres fuyant vers les lumières ; ces fûts de candélabre élevant leurs branches en direction des hauteurs, prêts à recevoir les rayons, prédestinés à les rejoindre — disposés à réfléchir et à rendre clair. Oui, vous ! ô les nobles éclairages des avenues et des places, les bienfaiteurs publics, les combustions émettrices ! Vous, les combustions salvatrices !
4. Le visage de l’ironie.
Émergeant lentement des eaux vagues du sommeil, il revoit encore, une légère sensation de resserrement dans les entrailles, sous un élégant chapeau, tels ceux portés autrefois par les demoiselles distinguées, ce visage figé dans un sourire éternel. Qu’y a-t-il à l’intérieur de ce souvenir, sous la coiffure : sous ce symbole de la jeunesse, de la pureté, de la joie ? — Un crâne non moins pur… un visage immobile… une figure qui attend… — La Jeunesse, tous les jours s’éteint ; et, la maîtresse étant absente, la parque, sans fin occupe sa demeure.
5. Plaisirs esthétiques.
Comme l’endroit est ennuyeux, les horaires rigides, les paroles devant être prononcées au cours de la journée et de toutes celles qui suivent profondément monotones ! Mais voyez cette attitude du corps, et ce maintien de l’esprit ! Observez les frémissements procurés par ces élégants gestes dans le verbe, par cette chorégraphie des apparences, par cette fluidité et cette délicatesse au sein de l’expression. Ô les saveurs délicieuses ! Oh ! quelles festivités parmi les routines, quel exemple et quelle preuve — quelle célébration de la forme en dépit des obstacles, de tout… du fond !
Photo © iStockphoto.com / Matriyoshka
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