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Quand l’esprit jouira-t-il d’un grand lavement, d’une noble purge ?
À quel moment débarrassera-t-on les greniers des objets futiles et poussiéreux, le monde des idées, ces sociétés abstraites, de leurs éléments, de leurs « membres » les plus malades, les plus décadents, les plus destructeurs, mettra-t-on les criminels avec leurs pareils, favorisera-t-on la mise en oeuvre de la rude saignée, purgera-t-on les appareils sociétaux, les mauvaises conduites, éliminera-t-on les agents indésirables, le toxique ?
En quel temps la culture sera-t-elle nettoyée de ses scories, de ses préjugés, de ses immondices, – de ces idées ruinant les cités, gangrenant la belle pensée, les âmes, les générations en véhiculant, en inoculant les doctrines néfastes, le pernicieux, le pourrissement, la déchéance ?
L’heure n’est-elle pas suffisamment mûre pour qu’ait lieu un assainissement véritable et systémique des lois, des valeurs, des références intellectuelles, des modes de vie, – pour une purification minutieuse de l’ensemble des acquis des civilisations ?
Comment se fait-il que l’urgence de la situation, pourtant si manifeste, n’apparaît pas aux yeux de tous ? Par quel phénomène étrange ne perçoit-on pas la nécessité de la désinfection et de la destruction, – le caractère vital de l’anéantissement de chaque parcelle de la grande décharge, de chaque ordure, de chaque meme fétide ?
En somme, n’est-il pas évident qu’un nettoyage de qualité, qu’un amendement généralisé de l’esprit des peuples, de cette conscience commune, de cette épistémè, s’impose ? et que cet amendement implique d’expurger l’esprit, de le rendre tout neuf ?
Les informations culturelles neurotoxiques devraient déjà, dans ce vaisseau rond, être considérées comme des hôtes qu’on ne peut accepter, comme des entités devant être inscrites sur des listes spéciales, et qui seraient rayées avec détermination lorsque l’occasion se présente.
Pendant que des hordes sanguinaires, des hordes de gêneurs, de parasites, de personae non gratae affluent et prolifèrent dans les royaumes, s’épanouissant en nuisant à l’équilibre de l’ensemble, l’Humanité à la vision encombrée et rendue floue, les accueille gaiement, et cela, précisément lorsque la salubrité a le plus besoin qu’elle leur oppose son cri le plus élevé et le plus résolu, – qu’elle leur assène son : « Débarrassez le plancher !… Gardes !… débarrassez-moi de ces importuns ! »…
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