Du chant de la Nature et de la nature du Champ
En ton flanc, impérieuse Nature
Qui libère les hommes du surnaturel,
Zigzaguent les minuscules consciences !
Ces poussières ballottées dans les fluides ;
Ces grains errant
Parmi les rayons du jour
Et les ombres nocturnes ;
Ces corps qui implorent l’apaisement ;
Ces esprits, ces enfants aspirant au sourire.
Soudainement l’heure arrive,
Et avec elle, — le bel objet…
Oh ! citoyens du globe ! Voici,
Présenté à vos tristes regards l’auguste Miroir !
Et sur son visage, la gravure des lois,
Les immuables principes ;
Et flottant au-dessus des rides, les merveilleuses tables !
« Allez, Raisons éméchées, approchez ! — n’ayez crainte et voyez !
Prononcent désormais les Lèvres rieuses.
Voyez le sens des phénomènes,
Osez déshabiller les reflets ;
Levez enfin la tête,
Tâchez d‘apercevoir vous-même, —
En une profonde attention,
De rencontrer votre essence…
Embrassez ! embrassez sur le champ !
La vision fidèle, les lumières amies,
Le non-superficiel, l’authentique !
Ô couvrez… couvrez malheureuses !
De doux baisers les vibrations, les nobles ondes…,
Le chant de la vérité, de la variété : la gaîté du monde !
Goûtez le son du Grandiose, le rythme du Silence,
Les zones du Sombre, le Mystère en sa propre présence :
La Grandeur des espaces, la Plénitude des choses. —
Simplement, sobrement, humez !
Humez l’Humilité sans jamais vous retourner ;
Ne perdez une goutte, n’oubliez la Clepsydre. —
Ah ! à la source des sources, buvez !
À cette modeste richesse :
Dans toute l’étendue de son ampleur,
À la Splendeur ! »
Photo © iStockphoto.com / catrinka81
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