Tu désires de produire le portrait de ta destinée et, dans cette scène naissante, en la voie ainsi entr’ouverte en toi-même t’engouffrer. Mais tu ignores, mais tu négliges et ce que les plus grands ont réalisé, et tes propres capacités ! Telle une locomotive affolée, un animal rendu comme fou d’épouvante dans l’étrange forêt, tu pénètres avec violence, et pour ainsi dire accompagné de l’inconscience, à l’intérieur d’un tunnel sans fin ! De belles cartes autrefois par de vastes doigts étaient créées, lesquelles à présent te permettraient, sur les eaux agitées, de bien mieux t’orienter. Des configurations lumineuses, des diamants, des phares incrustés dans la voûte céleste : ces amies resplendissantes et fort obligeantes guident, de temps immémorial, tous les peuples de marins, toutes les âmes égarées… sur l’ensemble des mers du monde. Cependant… ah !… : « Fi de ses tracés, du relief dévoilé, des chemins des anciens ! » hissez-vous en votre sein ! — Oh ! quelle ignorance que cette arrogance ! que cette plante si commune cultivée par des individus s’imaginant ne point se méprendre sur l’endroit favorable, sur cette destination où il conviendrait de se rendre, et ce, sans même jeter un seul regard vers les hauteurs, les profondeurs, les ouvrages du passé ! — Sans même se faire une idée des expériences séculaires inestimables, de cette prodigieuse géographie des intimes lieux : de la richesse, de la diversité… de l’ampleur offerte par les humaines possibilités, exprimées par les murmures des cieux.
Photo © iStockphoto.com / amiloslava
Laisser un commentaire