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De l’état de mollesse de la terre
De gros doigts disgracieux appuient sur les surfaces faibles, tendres, molles. Les poutres, les voûtes ne cessent de céder, sans réellement résister ; l’empreinte est acceptée sans broncher. Il est des corps, des consciences, mous, molles, qui, sous l’empire des envahisseurs, intérieurs et extérieurs, ne savent que faire ; ils se courbent sous le faix, se déforment tout à fait — les ont-ils reconnus au moins ? La vigueur les abandonne, avant même l’éventualité d’un combat — la possédaient-ils ? L’oeuvre dessinée par les individus, le tableau de leur vie, reçoit continuellement de terribles manques, de multiples carences : des touches molles, des traits grossiers et des nuances vides ; je veux dire des intentions et des substances creuses, indolentes, livides — des pinceaux mous. Invariablement, le problème vient d’en haut…, des volontés, des conduites, des caractères, des esprits. Les évènements, les sociétés, les âmes, notre époque passe pour dure ; la vérité est qu’aujourd’hui est fait de cire molle — tout est d’une « indigne mollesse1 » qui répugne et révolte. Notre époque, — est la mollesse même.
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Pierre Corneille.
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Stupéfiant !
Avec quoi soigne-t-on les cerveaux par trop curieux — et donc malades ! —, et ce, dès le plus jeune âge ? Les opinions préconçues, les systèmes de pensée sclérosés, stéréotypés, hermétiques : les pilules les plus modernes. Que délaisse-t-on ce faisant ? La curiosité, la recherche de la vérité, la soif de savoir… la joie de la découverte, de la connaissance, du sens… — Ce qui avilit, atrophie et dessèche l’esprit ? — Les pilules éternelles, les remèdes immortels, les stupéfiants actuels.
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Rire et valeur
Le rire est un savoir : savoir-faire, savoir-vivre, « savoir-être ». Le rire est un art. Le rire dévoile les vérités de l’âme, révèle sa nature. — On devrait juger de la grandeur d’un esprit sur la hauteur de son rire.
Photo © iStockphoto.com / FreeSoulProduction
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