De l’éducation des mômillons
Je te vois, petit être,
Oui, toi, qui vient de naître,
Qui n’est que potentiel,
Promesses à venir,
Espoir en devenir.
Tu veux saisir le monde,
Le sentir, le comprendre,
Et comme récompense,
Le sort t’offre ses dons :
Des parents négligeant,
Tout plein d’inattentions,
Et la télévision !
Tu espérais connaître ?
Tu maîtriseras bien,
Et Folie et Bêtise ;
À la passivité
L’Amour te baignera ;
Dans la vaste ignorance,
Tes muscles, ton esprit,
Tout va tôt s’engourdir.
Voilà le temps qui passe :
Assailli par l’ennui,
Tes cris, déjà, tu pousses ;
Mais les deux fous, eux, rient,
Et, parmi leur folie,
À vrai dire n’entendent
Tout ce que tu leur dis.
Dans cet affreux silence
Des voix crues retentissent,
Les paroles éclatent
Dans les petites âmes :
« Vive l’Obésité,
Meurs, Créativité ! »
Photo © iStockphoto.com / katarinka81
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