1
De la marche. — Onde légère, entité harmonieuse qui court sur les terres. Trajectoire fluctuante, insaisissable, libre. État modifié de conscience où l’on « perd » sa raison, où les concepts, les préjugés, les interprétations s’évanouissent : monde de forme, d’ombre, de lumière… monde de sensations — pure expérience.
2
Solitaire accompagné. — On s’imagine qu’il poursuit sa course seul, dans l’éther sombre. Mais l’astre singulier n’arpente l’existence qu’environné du nombreux cortège des étoiles les plus songeuses, des consciences les plus lumineuses.
3
État d’esprit d’athlète. — Elle tente de suivre le mouvement des idées, le galop de l’esprit humain. C’est pour cela que, sans cesse, jour après jour, la petite conscience renforce ses membres, se développe, — accélère la marche.
4
Âme conquérante. — La volonté impérieuse avance d’un pas sûr, progresse vers son idéal, les frontières renoncent au combat, se courbent, et cèdent : elles cèdent à la force, à la nécessité — elles cèdent la victoire.
5
Coordination et orientation. — Hisse tes exigences, vogue sur tes voies propres ! Ne laissant pas tes pieds se disperser, aide ta jeune âme, à la lumière de ta nature, à se diriger en les chemins de ta vérité !
6
Choix de randonneur. — Tu peux porter ton regard sur la cime, et grimper ; ou bien, le plonger, le laisser rouler dans la vallée encaissée : le laisser dégringoler au fond de la combe, au fond du ravin — le pousser vers la tombe.
7
Être, en bonnes mains. — Comme l’on est bien souvent bien plus seul au milieu de la foule que parmi nos solitudes ! Combien cet « État » — du solitaire, du songeur, du contemplatif, du sage à l’écart et « bienveillant, content de peu, sans aigreur contre les hommes et sans rancune contre le ciel » (Maupassant) — me soutient, me berce… adoucit ma peine, mon ennui, mon humeur… m’adoucit, — me rend plus supportable à moi-même ! Ses mains délicates et accueillantes, avec leurs attentions infinies — ces refuges de profondeur, de pensées fécondes, de remèdes — sont les seules qui me supportent, les seules capables de soulever ma lourdeur, de m’élever : ce sont mes vraies amies. C’est avec elles et en elles, que je caresse ma tristesse et me réjouis de cette bonne fortune ! — que j’éprouve la vie et patiente gaiement.
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