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Toi, mortel, quelle place accordes-tu aux lois générales qui gouvernent la nature ?
Comment te figures-tu les concepts de libre arbitre, de volonté humaine et d’intervention divine ?
Est-il possible que tu puisses encore adopter cette doctrine « qui considère l’homme comme le centre de référence de l’univers1 », cette idée jadis rejetée par certains penseurs de la Grèce antique : cet anthropocentrisme suranné ?
Et quand t’arrêteras-tu de conférer la vérité absolue à toutes sortes d’affirmations, sans te donner la peine de te poser la question de leur vérifiabilité ?
Les consciences sont des systèmes complexes, évolutifs. Elles sont soumises à certaines lois, lesquelles, en fonction des « conditions initiales », les orientent, les manipulent, les transforment. L’individu ne peut influer sur certains principes gravés dans le temps et dans l’espace qui l’enveloppe(nt) ; mais songe-t-il que par sa culture, par son éducation, par sa connaissance des choses, en somme, par les idées qu’il laisse régner dans son cerveau, il est en mesure de se rendre acteur – de modifier, à chaque instant de son existence, l’état du système ?
D’aucuns arguent avec raison qu’il se peut tout à fait que « nous ne soyons que des machines biologiques et que notre libre arbitre ne soit qu’une illusion2 » (Hawking et Mlodinow). Néanmoins l’homme doit-il, comme une conséquence, se laisser emporter par la paresse, la médiocrité, la bassesse ? Sa révolte, son désir, la grandeur tapis dans son âme ne lui intiment-ils point, au contraire, l’ordre de « tenter » de bâtir un édifice toujours plus solide, plus vigoureux, plus majestueux : une vie sans cesse plus haute, plus saine, plus gaie, une expérience de la vie plus « vraie », une conception de celle-ci plus proche de la réalité, des lois physiques fondamentales éloignée de l’erreur et du mensonge, comme elle peut l’être davantage ?…
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Dictionnaire Trésor de la langue française informatisé (TLFi), disponible sur
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« Il semble donc que nous ne soyons que des machines biologiques et que notre libre arbitre ne soit qu’une illusion. » Stephen Hawking et Leonard Mlodinow, Y a-t-il un grand architecte dans l’Univers ? (Paris, Odile Jacob, 2011, 2010), 42.
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