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Poésie monstrueuse
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Innocence débordante
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En phase
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Belle ardeur
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Sans doute
Photo © iStockphoto.com / kevinhillillustration
Un espace et un temps pour les esprits libres
par Vincent PAYET
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Poésie monstrueuse
2
Innocence débordante
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En phase
4
Belle ardeur
5
Sans doute
Photo © iStockphoto.com / kevinhillillustration
par Vincent PAYET
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System Error
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L’âme des philistins
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Suffisance et insuffisance.
Certes cet artiste était capable d’« états d’âme supérieurs », cependant ses sensations, ses sentiments remarquables, sa personnalité atypique étaient-ils suffisants pour qu’il fût possible de le qualifier « homme supérieur » ? L’esprit honnête, forcé de reconnaître, en face de ce singulier personnage, la vigueur de ses organes, la nature étonnante de ses sens, le caractère particulier de sa complexion, devrait-il à présent s’imaginer envelopper dans son regard l’ensemble des éléments nécessaires à l’élaboration d’un jugement solide et valable, d’un constat manifeste, d’une conclusion souveraine ? La vérité ? Notre peintre ressentait, mais ne concevait point la chose ressentie ; le bras de sa sensibilité était comme laissé seul, en quelque sorte à l’écart de la raison, laquelle constituait chez lui cette forme de puissance éclairante toute tremblante, en définitive, une faculté pour ainsi dire vaguement présente. Parmi ses nombreux motifs, au sein de la vie, il regardait, collectait, parfois même rendait heureusement certaines pensées ; seulement, hélas ! il ne possédait point la distance, les bons angles, la profondeur et l’éloignement — les lois, l’art de la perspective convenable et prometteuse. Jamais, en sa carrière, jamais, en l’existence, ses doigts n’avaient pu acquérir l’essentielle dimension, l’acuité, la perspicacité, en somme, la vision et l’attitude indispensables aux réalisations éternellement estimées et foncièrement durables ; jamais il ne sut toucher la possibilité de donner le jour aux seules choses qui demeurent, qui souvent même prennent de l’ampleur : aux créations impérissables, aux œuvres d’exception.
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Le temps qui court
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L’essence de l’être
L’énergie n’est pas seulement l’aliment de l’être, elle est l’être. Car ôtez-la lui : le corps, l’esprit, l’ensemble indivisible ne reste pas immobile et assoiffé, telle une machine privée de sa boisson favorite ; mais bien plutôt commence à réclamer sa subsistance, puis, faute de réponse appropriée, c’est-à-dire de soutien, d’essence, de matières, par manque de substance, s’affaiblit, se désespère, et se disperse peu à peu…
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Amies silencieuses
Photo © iStockphoto.com / Romanovskyy
par Vincent PAYET
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Nature ultime
Considérant les choses, tu te figures atteindre parfaitement leur vraie, leur ultime nature. Mais, par combien de labyrinthes tout à fait extravagants les as-tu fait passer ? Au travers de combien de bizarreries complètement personnelles, d’irrégularités internes, de défauts fort intimes ont-elles dû évoluer ? Amenées à ta conscience par les canaux souillés, les déformations, par les transformations nombreuses et variées, forcées de naviguer sur les voies les plus étranges, les plus humaines, condamnées à se mêler à tant de défauts inhérents à ta propre nature, tu t’imagines encore leurs « corps » libres de toute impureté causée par les différents matériaux et les divers passages ? comme toujours bruts, comme entièrement vierges d’innombrables intentions conscientes et inconscientes dont seul ton esprit si imparfait, si tordu est si capable ?
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Des corpus
Il faudrait assembler les importants corpus qui s’attachent à creuser la question de la « belle âme ». Et se rendre compte de la place centrale occupée par certains éléments tels que la maîtrise du développement individuel, la recherche constante de l’élévation et le goût pour le progrès véritable : en somme, la connaissance du monde aussi bien que la connaissance de soi, l’excellence sise à la pointe d’un processus volontaire qui est à la fois l’objet, la voie et le dessein.
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Duo majestueux
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Présente récompense
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par Vincent PAYET
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Topologie des contraires
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Sphère victorieuse
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Illuminée ou sombre
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par Vincent PAYET
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Les dépossédés
Dans les maisons, les mains déploient leur activité en vue d’accumuler biens sur biens, à l’intérieur d’un acharnement, d’une constance rare. Mais ne voient-elles pas que, ce faisant, elles se privent de la possession de quelque chose d’autre ? que la liberté elle-même est insensiblement traînée vers le cruel paillasson ? Mêlées à une vision aussi étonnante qu’effroyable, parmi une sorte de passion fort furieuse, les Richesses aspirent à s’accoupler, sans faiblir et sans fin, et cependant, dans l’intimité des êtres, les plus profondes valeurs répandent leurs cris assourdis : leur affreuse pauvreté, leur atrophie, leur anéantissement — leur profonde misère de dépossédées. Face à l’uniformisation, à la propagation culturelles, face à la crise globale des valeurs, comme les consciences exprimant leurs inclinations individuelles et leurs propres voies font défaut ! Combien s’est installée à l’intérieur des sociétés une hiérarchie des principes morbide, irrespectueuse envers le soi, l’environnement et l’autrui ! une manière de vivre et de concevoir ce vivre étrangère au bon sens et aux nobles sentiments ! Combien les transformations internes, intimes, à une époque pourtant prodigieusement effervescente, au sein d’âmes tout à fait soumises aux influences extérieures aveugles, appartiennent à l’inhabituel et, surtout, sont si peu décisives ! Que le superficiel enfin, parmi le domaine de la culture, qui est de tous celui qui forme au plus haut degré le sentiment et la raison, gagne du terrain, telle une herbe des plus vivaces et des plus pernicieuses, tel un torrent de maux impétueux, une diabolique volonté impérialiste ! Incontestablement, la « pauvreté » marche à grand pas, à pas feutrés : les personnalités, les esprits, les âmes « riches », semblables aux bonnes graines au cœur de l’ivraie, sont pour ainsi dire hésitantes à naître, à germer, à se montrer. Par ailleurs, en les observant de très près et bien soigneusement, l’on croirait apercevoir des manières de frêles esquifs, ballottés et presque flasques ; des consciences se débattant des pieds et des mains, comme des possédées, au milieu des désordres et des peines sans nombre de leurs sœurs insouciantes… — si insouciantes.
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Rendre l’infini
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Intelligence bornée
La noble activité et la charmante gaîté.
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par Vincent PAYET
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Haute et commune culture
Vous qui vous efforcez chaque jour à gratter les choses, à creuser dans les ruines, le roc, sous terre, dans les profondeurs, à soulever davantage ce coin de l’immense voile du réel, vous vous imaginez pouvoir retenir longtemps la radieuse espérance de voir grandir promptement le nombre de consciences gambadant autour d’une communauté de vues lumineuse, changeante, resplendissante ? Le phénomène est d’une certaine importance ; aussi, ayant pour votre personne une certaine sympathie, et considérant que cette affaire n’admet point de retard, souffrez qu’en compagnon de route je vous glisse dans l’oreille ceci. Au sein d’une aversion aussi profonde qu’ordinaire pour les métamorphoses, de particularismes qui n’aspirent ça et là sur le globe qu’à s’épanouir encore et encore, au milieu d’une pensée dominante assoiffée de baumes et de mirages, une posture commune à l’intérieur d’une conception qui n’accepterait de se nourrir et de se délecter que de ce qui peu à peu se rapproche du vrai se fera, parmi cet esprit moderne, cette entité mondiale hantant par trop souvent notre temps, formidablement attendre… Oui, eu égard au point où en sont les choses, la durée ne saurait être que… cruellement considérable.
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Obsession de la maîtrise
Nappes de brouillard, tourbillons de poussière : comme les phénomènes, comme toutes les choses t’enveloppent et t’emportent ! Et avec quelle rigueur, avec quelle fureur tu t’évertues pour te conduire en gardien des secrets de la Terre et du monde ! Avec quelle impression d’étrangeté, avec quel étonnement l’oeil se pose sur un bipède doué, entend-on couramment répéter, de raison, mais agissant cependant telle la plus déraisonnable des créatures ! Oh ! quel désir de domination, de pouvoir, de puissance contenu dans un si modeste crâne ! Seulement, constate donc ! Tout ! tout passe et te dépasse ! Pourtant, au sein de ton obsession de la maîtrise, si vaste est ta persévérance, tant considérable ton transport, colossale la mystification ! — À un degré pour ainsi dire inimaginable, indicible.
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par Vincent PAYET
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Littérature et Art
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Authentique figure
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3-sphère
4
Sagesse la plus haute
5
L’humain bien élevé
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Sinistres présages
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Modelage salutaire
En son sein régnait affermie une amène atmosphère.
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