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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Vincent PAYET

Si vous vous figurez

Si vous vous figurez

24 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

Si vous vous figurez
si vous vous figurez
amis amis
si vous vous figurez
klé klé klé
klé sensations émotions intuitions
kle royaume de la chair
que notre ventre
que nos viscères
ktous cèdent ktous cèdent ktous
cèdent fatalement sous
la seule pression des za
la seule pression des za
pression des atomes
du Verbe et du Nombre
kanalyses raisonnements jugements
dans la folle danse
à notre expérience physique des choses
jamais ne se mêlent
combien vous vous fourvoyez
amis amis
combien vous vous fourvoyez

 

Si vous vous représentez malheureux
si vous vous représentez eh eh
que notre savoir est
par trop fragile
notre amour des choses gâté
notre sève endormie
notre impulsion dépravée
notre vibration bien terne
que notre corps et notre cœur
dans la froideur
dans la sclérose
dans la rigide morbidité
demeurent
si vous vous représentez malheureux
ktous cèdent ktous cèdent ktous
cèdent fatalement sous
la faiblesse de nos impressions
sous la flamme timorée
sous la lueur décadente de notre être
combien vous vous fourvoyez
amis amis
combien vous vous fourvoyez

 

les connaissances nous les éprouvons
les sentiments nous les comprenons
et les uns avec les autres
en nous tournent dansent chantent
mais vous malheureux
ou vous pensez
ou vous sentez
fort rarement corps et esprit
en l’heureuse destinée se joignent
pauvres mondes esseulés
profondeurs et intensité
pour jamais éloignées
allez mêlez mêlez
les substances les substances
substances de la vie
et que Gaieté et que Compréhension
vous emportent vers leurs tourbillons
allez mêlez mêlez
car en cette non pareille hésitation
combien vous vous fourvoyez
amis amis
combien vous vous fourvoyez

 

Photo © iStockphoto.com / deomis

 

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Visions grandioses

Visions grandioses

23 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

Se dévouer de corps et de cœur à la belle humeur, au « flow », à la beauté, à la vérité : est-il actions et états plus désirables et plus profitables pour l’existence d’un homme ? Ne sont-ce point là proprement ces feux dont tout être devrait brûler ? Quand nos yeux se posent sur les individus absorbés par leur activité, ces braves cheminant par petites étapes en plein milieu d’une tâche radieuse et noble, tels des sentiers tranquilles à travers le bois, sur ces corps et ces esprits qui créent, que nous nous représentons l’illustre potier indien dansant avec son tour, le grand poète allemand humant le parfum des roses dans le jardin des mots, le prodigieux peintre hollandais et son chevalet formant un duo majestueux à l’écart parmi la foule ; que nous découvrons les entités sacrées, les senteurs délicieuses, les graves moulins du temps, alors nous éprouvons comme un sentiment délicat, une onde de ravissement, un léger et doux frisson nous parcourir, alors nous exhalons de longs soupirs de délivrance et nous lançons en nous-même : « Heureux ceux qui ont rencontré la vie ! Heureuses celles qui se baignent nues en la fontaine pure ! Ah ! Combien, devant vous, les frais torrents de l’enthousiasme se déversent dans mes veines, combien le contentement réchauffe mon sang ! Ah ! tant d’impressions, tant d’émotions s’animent et me portent ! » Mais déjà nous sentons que nos mots se noient sous la force et la grandeur de ces visions.

 

Photo © iStockphoto.com / jim8080

 

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Des œuvres d’art

Des œuvres d’art

22 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

N’ayant le temps — ou plutôt ne le prenant plus — de satisfaire leurs inclinations profondes, n’écoutant plus le délicat bruissement des mouvements de leur être sous les vents du présent, les oubliant, les congédiant même, on assiste à une vaste errance des talents les plus purs dans des activités étrangères à leur nature. Tout un monde de perceptions, de sentiments, d’idées veut s’éveiller et se déverser, mais, hélas ! il est comme refoulé dans les derniers replis, les recoins oubliés de chaque conscience… au fond des marais opaques de l’agitation quotidienne ; là, si impétueuse et pourtant si contrainte, cette fleur de l’intime personnalité désire toujours s’épanouir, — toutefois les jours passent et, dans une complète indifférence, les cœurs, la vision obstruée et emplis de boue jusqu’à la gueule, ne se donnent la peine de considérer, encore moins de cueillir, le rare et somptueux « présent » : cette noble impression prodiguée par l’instant, cette étoile filante indignement délaissée, dont la clarté, indépendamment des saisons, n’aspire qu’à fleurir et à se donner. C’est ainsi que loin de soi, bondissant constamment à une considérable distance de son propre foyer, la petite conscience glacée atteint le pays surpeuplé, cette contrée qui le jour comme la nuit baigne dans l’obscurité, cette région où règne dans l’atmosphère un inquiétant sentiment, la grande certitude… l’immense solitude des âmes aliénées ; et, tandis que certaines y restent seulement un trop long moment, d’autres s’y enfoncent, et y demeurent pour jamais. — Ah ! que tout cela sait affliger ! et qu’avec les modèles, les communautés, les idoles en tout genre à concevoir et exécuter leurs funestes desseins on les engage ! Comme à l’intérieur des sinistres zones on les pousse ! Ô navires par les vents monstrueux sur les récifs projetés ! Ô alarmes ! oiseaux mauvais qui volez à fleur d’eau !… Ô platine, argent, or, valables matières dénaturées ! que courez-vous à la folle effervescence, que courez-vous à votre perte ?! Temps et patience sont les briques élémentaires des œuvres d’exception, et la première des œuvres n’est autre que toute existence, n’êtes-vous point au fait ? Ignorez-vous donc que pour celui qui recherche l’expression artistique, qui ne cesse de savourer une sorte d’esthétique existentielle, la principale nécessité est de se rendre le maître de sa vie, de son sort ? que pour l’artiste véritable, son existence, la réalité même est la matière, et son esprit, qu’un moyen de donner à celle-ci, à soi-même, une forme convenable et, si possible, la forme de l’intensité et de la beauté ? — Oh ! comme un cœur est à même de souffrir lorsqu’il voit, malgré soi, que les matériaux de qualité et les honnêtes artisans existent, mais que la plupart semblent se méconnaître ! Ciel ! Quand l’individu s’arrêtera-t-il de scruter les lames et, sur ces eaux de la superficialité, de vouloir trouver les traits de son âme ? Quand enfin orientera-t-il ses regards vers les profondeurs, vers sa nature, en son sein, — et se mettra-t-il au travail en vue d’exprimer le meilleur de ce monde profondément assoupi, en vue de délivrer les substances latentes… en vue de tenter l’œuvre d’art authentique ?

 

Photo © iStockphoto.com / Sonya_illustration

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La Pensée scientifique ou les Lunettes

La Pensée scientifique ou les Lunettes

21 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

La Pensée scientifique ou les Lunettes

 

Dans une cellule basse et sombre,
Dont les murs tristes pèsent,
Dont les préjugés et l’ignorance obscurs hantent,
Une conscience, au bord du tombeau se tient à genoux.

 

Soudainement une voix exhorte la captive :
« Soulève-toi ! Abandonne donc ce lieu !
L’occasion t’en est offerte, par le sort heureux,
Car la clef jamais n’a été tournée. »

 

La conscience se fait de plus en plus hésitante.
C’est que, vivant dans les ombres,
À la liberté, aux clartés
Elle n’est plus habituée !

 

Alors l’être invisible dépose des lunettes sur le sol ; —
Elle s’approche de l’objet, décrit des cercles autour,
Et, en les chaussant aperçoit une porte lumineuse —
Elle ose avancer…

 

À maintes reprises les parois sont heurtées,
À maintes reprises l’instrument ajusté ;
À présent elle entrevoit un univers peuplé, non plus de fantômes,
Mais d’images claires — la prison est quittée.

 

Que se passe-t-il ?
Notre amie transfigurée se lance dans les voies inédites ;
Celles du mystère, de l’incertitude, de la réflexion,
Celles de la beauté, de la vérité, de la nature — dans le changement.

 

Naguère elle se trouvait dans ce moment du roman
Où les éléments en pleine action s’entremêlent,
Où tout se tend, —
Où le dénouement est encore une manière d’épaisse brume.

 

Et la voilà qui arrive,
Dans la plénitude de son assurance,
Dans l’assurance de sa force,
La voici s’ouvrant, telle une fenêtre immense, sur le monde, et s’y mêlant.

 

Dorénavant, en toute chose, de l’infime à la colossale,
Elle ira à la découverte de la position propice,
Où elle saura jouir de la meilleure perspective sur les contrées avoisinantes :
Elle ne se nourrira que de grandioses panoramas.

 

Aussi repoussera-t-elle quiconque se présentera devant elle
Sous apparence de visionnaire ;
S’évertuera-t-elle pour réduire les idées farfelues, les visions surnaturelles.
En sa présence, la compréhension du monde, le lien sacré l’unissant au réel —

La nature des choses ne sera point entachée.

 

 

Photo © iStockphoto.com / PrettyVectors

 

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Des cygnes et des canards

Des cygnes et des canards

20 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

Des Cygnes et des Canards

 

Un étang paisible reçoit ses amis à bras ouverts :
L’eau bleue et ses mouvements invisibles, ses discrètes rides ;
L’aimable ombrage de la forêt, les nénuphars en fleurs ;
Les nombreux poissons, les libellules joyeuses ;
Ses bords tranquilles… — et son curieux visiteur,
Un homme calme, assis dans la sérénité du ciel, de l’air et de l’esprit.

 

Une troupe s’approche ; confuse, malpropre ;
Ses membres s’agitent, ses bouches s’ouvrent,
Les immondices, le vacarme, l’indignité est déversée.
Le trouble des humains et de l’époque se déchaîne —
C’est l’innocence et la majesté du lieu qu’il entend conquérir ;
C’est en tous lieux et pour jamais qu’il veut les submerger !

 

Le visiteur avisé en sa contemplation perçoit le danger ;
Dérangé, presque agacé, s’éloignant de ces énergumènes, il pénètre la forêt.
Et plus il la découvre, plus il la connaît, mieux il s’éprend.
C’est ainsi qu’un couple se forme à l’écart :
Une âme esseulée, et la nature sa bien-aimée —
Sous la voûte de feuillage, loin des importuns, l’amour rencontre le jour.

 

En ces bras propices, il se retrouve davantage,
Il considère des choses nouvelles,
Comme la valeur de l’art véritable
Et celle des exceptions qui, fuyant les choses impures,
En célébrant justement la nature,
Tels des êtres des hauteurs s’élèvent au-dessus d’elles-mêmes.

 

Il a conscience de vérités jusqu’alors cachées,
Que par la connaissance, le noble goût,
Le développement harmonieux de son esprit,
Si survoler son époque en lui-même est impossible,
Du moins est-il permis de quitter le grand marais,
Et de goûter les vents frais, et d’embrasser une pluie claire !

 

Dans les régions reculées, il se met à chanter,
Si haut et si fort qu’on ne saurait l’ignorer.
Et si certains n’entendent toujours pas ce qu’il a à dire,
Sans doute est-ce parce que leurs oreilles sont tout à fait dissemblables,
Car il est des organes difformes, et ils se méconnaissent !
Sans doute ces consciences, ces cœurs, ces âmes ont-elles perdu l’ouïe !

 

Quant à celles-ci, le poète durant son chant se dit par-devers lui :
« Poursuivez donc votre chemin, et ne vous en faites point ;
Vous n’êtes pas sans savoir qu’il faut de tout pour faire un monde !
Des cygnes pour les cimes,
Des canards pour les mares —

Des aéronautes qui se lèvent, et des créatures qui barbotent… »

 

Photo © iStockphoto.com / mikeinlondon

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Dans l’esprit d’un alchimiste moderne

Dans l’esprit d’un alchimiste moderne

19 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

Corps et esprit forment une unité,
Chair, émotion et intellect, ensemble doivent danser ;
Ainsi émerge la pensée créative —
Ainsi quelque part, quelque chose,
En l’originalité étrange jaillit.

L’existence dans son manteau enveloppe l’artiste,
Sous les doigts de sa bien-aimée l’esprit réagit,
Désormais, il désire se montrer :
Toute abstraction puissante aspire à s’exprimer,
Par une forme ou une autre.

Au royaume de l’imaginaire, la matière irréelle
Se transforme et se fait concrète ;
Les lignes abondent,
La pierre peu à peu se précise,
La toile rencontre contour, formes et couleurs…

Rires et larmes,
Sensation composée et humeur multiforme,
Pensers et images de toute espèce :
La troupe diaprée se rassemble, discute, délibère —
Et brusquement tombe sur l’accord.

La musique s’élève, les éléments s’apprêtent,
Le chaos s’organise, l’harmonie s’éveille ;
Au sein d’une impatiente rumeur, tout semble attendre,
La venue d’un objet,
La naissance de l’enfant.

Assurément l’atelier du maître est son corps,
De même que le monde est son matériau.
Et certes le créateur possède des ingrédients raisonnables,
Mais son œuvre, la créature, essentiellement
De ses sensations et de ses sentiments est faite. —
Voilà comment se constitue la potion merveilleuse de notre alchimiste…

 

Photo © iStockphoto.com / SomkiatFakmee

 

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Semeur

Semeur

18 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Les cratères.

Certaines âmes sont denses et hypersensibles à ce point qu’elles aspirent, sans qu’elles s’en rendent compte, toutes les pensées, les émotions, les sentiments avoisinants ; et ce, dans une impétuosité telle qu’il est possible de les reconnaître à leur face caractéristique : leur sol peuplé de cratères d’impacts météoritiques.

 

2. Naissance de la mort.

Un artiste est capable de survivre dans le dénuement le plus complet, comme alimenté par perfusion, par son art. Cependant la naissance et le développement d’une œuvre où loge la valeur requiert des conditions particulières, une richesse d’un certain type ; et l’oxygène, l’eau, le gaz carbonique même entre autres choses en font partie : ils sont essentiels à sa respiration et à sa croissance. — Un seul de ces éléments s’absente et la surface morte naît : un désert glacial, une étendue qui ne porte point de fruit — une terre toute stérile à l’intérieur de globes d’ores et déjà éteints.

 

3. Semeur.

Majestueux vent solaire ! quand soufflerez-vous sur cette planète, ses sphères, ses boules, en ces crânes, ces cœurs, ces âmes — quand enflammerez-vous ces solitudes glacées ? Nuage d’Oort ! illustre semeur, daignerez-vous jamais vous éveiller, et déposer dans les esprits vos merveilleuses comètes, votre fabuleuse substance fécondante, vos immenses, vos longs, vos profonds soupirs créateurs ? Ô énergie vitale ! vos enfants, les soeurs et les frères, les malheureux gémissent faute de soins ! de vos présents font besoin ! Oui, vous, Mère des mères ! ne sentez-vous les organes qui décélèrent, le rythme morbide de vos cœurs… le flux, la voix, la poutre qui faiblissent — cette belle humeur, cet enthousiasme, la vie même qui se meurt ?

 

Photo © iStockphoto.com / MarinaMariya

 

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