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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Vincent PAYET

Corps pensants et esprits sentants

Corps pensants et esprits sentants

3 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

Entendre est insuffisant,
L’écoute constitue la tâche ;
Voir est facile,
L’art réside en l’observation.

 

Tout est informations ainsi que relations ;
Et, non pas dans la passivité,
Mais dans le lien actif
Se trouve l’intensité d’une vie.

 

De ce fait, organes à peine développés,
Corps, esprits qui vous formez,
Tâchez de ne jamais oublier
Les paroles que voici.

 

La Réalité ne se laisse approcher
Que par ces femmes et hommes
Qui devinent sa toile,
Qui hument sa symphonie.

 

Elle requiert ses enfants,
Ces bouches suçant son lait,
De la présence de corps pensants
Comme de celle d’esprits sentants.

 

Elle réclame, devant chaque conscience,
Derrière les apparences,
Le constant effort de recherche
Des formes, textures et nuances dérobées.

 

Et à ceux qui doutent toujours,
Sachez que d’aucuns y sont parvenus :
Picasso sut contempler, Mozart percevoir,
Michel-Ange sentir, Goethe ressentir… —

 

Ciel ! L’Existence, comme tout objet,
Jamais n’a appartenu à l’ordinaire !
Mais, pour le saisir, encore faut-il bien ouvrir
Les minuscules portes de la perception…

 

Encore faut-il s’évertuer à apprécier
Sa forme, son odeur
Sa saveur, son son,
Sa consistance…

 

— Et en toutes choses, mes amis !
La bonne utilisation des outils
Nous vient de la patience…
De l’heureux choix, et de la persévérance.

 

 

Photo © iStockphoto.com / urfinguss

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Brume quantique

Brume quantique

2 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

1

Brume quantique

Étrange Visage,
Quel est donc ton âge ?
Figure mouvante,
Dénuderas-tu tes formes ?

 

Silhouette-vague,
Tes infinis
Ne Forment-ils de curieux génies ? —
Et nos simplifications des dédales continus ?

 

La luminosité où tu baignes
Pour une multitude d’yeux
Est une mystérieuse nue —
En nos globes d’aveugles…

 

Mais notre patience
Jamais nous ne la quittons,
Et du tunnel de l’ignorance
Sans relâche nous poursuivrons les rayons.

 

Ah ! les échelles nombreuses !
Comme nous désirons les éprouver !
Les Grandes, les survoler ;
Les Minuscules, nous y glisser.

 

Ô les dimensions invisibles,
La géométrie étrangère,
Les fluctuations capricieuses :
Tous ces traits souriant à l’homme !

 

Ô brume quantique !
Horizon à l’entendement imposé,
Évolution au rebours
Actuellement entravée !

 

Et toi, conscience avide !
En ton propre océan,
En tes flots, en le chaos
Te jetant hardiment… —

 

Oui, toi ! petite plongeuse — curieuse !
Qui dans la bulle concrète,
Qui dans la mousse abstraite, 
Continuellement en l’incertitude convoite de progresser…

 

2

Mensonge et réalité

— A : Ne t’arrêteras-tu donc jamais d’assembler les oppositions, de convoquer les contraires, de te baguenauder en la diversité ? — B : Un jour, peut-être, saisiras-tu à ton tour la complexité du réel, la folie dans l’excès de réduction, l’apparente simplicité. Alors de nouvelles considérations apparaîtront à toi-même ! Que l’imagination surpasse les données sommaires en valeur, que certains « mensonges » soient bien plus proches de la vérité que les affirmations inconsistantes, que tu doives cesser de donner dans les pièges semés sous tes pas par les apparences poindra en fraîches aurores à l’intérieur de ton sein. Alors l’importance de l’art, et dans la littérature, et dans la science…, et pour ton cœur, et pour ton esprit dans l’étendue de sa plénitude se révélera.

 

Photo © iStockphoto.com / Gun2becontinued

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Mythes et Pensée scientifique ou la Venue de l’Enfant

Mythes et Pensée scientifique ou la Venue de l’Enfant

1 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

Combien l’homme en affrontant ses interrogations ne cesse d’immerger sa pensée dans les mythes et les dieux ! Combien en agissant ainsi il oublie et le monde qui l’entoure, et la vérité toute proche ; cette petite fleur présente en chaque grain d’espace et de temps, logeant à la nature même des choses ! Qu’il semble ignorer qu’une lumière éclatante baigne ces dernières, et qu’elle est visible pour ceux qui se font la peine de dessiller leurs propres yeux, pour ceux qui se laissent envahir par le désir de déchirer les voiles de l’ignorance ! Éclairé de quelques bonnes idées, l’individu sait, en soi-même, apprécier cet espace où l’on se réunit sur la place publique afin d’observer, d’analyser, de débattre, mais, hélas ! habituellement, le bon sens n’est pas invité à l’agora, fréquemment les arguments, les raisonnements, les histoires inconsistantes sont, par les humides et obscures grottes béantes, à sa place déversées — bien souvent la prudence, la modération, la raison… la pensée critique est mise de côté. Toutefois, d’aucuns l’ont sentie, et ils continuent à la nourrir, la belle et fragile Pensée scientifique aujourd’hui toute formée ; ces intelligences pénétrantes perçoivent ses mouvements, et à cette beauté ils se sont très vite attachés ; déposant leur oreille sur le flanc battant, ils écoutent émerveillés… elle s’agite, elle veut grandir : « Ô merveille vivante en ma présence révélée ! Ô naissant esprit de la si vieille et si naïve jeune femme ! Prodigieux fœtus dans le globe d’une Humanité prégnante depuis peu ! » sont les sentiments qu’ils ne peuvent alors s’empêcher d’exprimer. Mais, ces autres, n’entendent-ils donc pas les vibrations du liquide amniotique ? ne la remarquent-ils pas par les ondes à la surface ? Et déjà les membres de l’enfant à naître, depuis trop longtemps comprimés, ont grand’soif de dégourdissement ; déjà la volonté d’emplir ses vigoureux poumons, de respirer l’air frais s’empare de son être… et au monde, dont il a tant dû supporter les rumeurs, il entend se donner tout entier — et en celui-ci l’amender. Oh ! des pas résonnent on approche ! Mon dieu ! quelles sont les propriétés de ces mains qui accourent ? les doigts sont-ils accueillants et enveloppants, ou bien durs et méprisants ? — Et quelle est cette destinée qu’à leur tour elles convoitent de lui donner ?

 

Photo © iStockphoto.com / Dennis Cox

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Mont Inventivité

Mont Inventivité

31 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

Acquérir une claire connaissance de ces voies ardues menant au sublime, de ces atypiques pentes du mont Inventivité semées d’originales et puissantes idées ; saisir et sentir la grandeur et la pierre d’achoppement dans les activités et les productions humaines ; ne s’intéresser qu’à la splendeur de la maîtrise technique, qu’aux intenses sensations, qu’aux sentiments élevés revêtant les œuvres exceptionnelles de leurs signatures ; ne venir se placer et ne savourer qu’auprès de ce qui, dans le domaine du cœur et de l’esprit, à la suite de longues années d’un indispensable apprentissage, à la suite d’une croissance graduelle, s’établit au voisinage de l’idéal ; ne sympathiser qu’avec ces êtres et ces créations dont la maison transpire l’amour de la tâche, l’immersion du soi, l’oubli de celui-ci en la réalisation et par la réalisation ; percevoir dans l’oeil du créateur comme de l’observateur les indices de la perfection et de l’insuffisance ; considérer ces cerveaux débordants d’inclinations, ces consciences cheminant dans la bonne direction : — que la société manifeste dans un futur proche l’épanouissement de ses ressources latentes, de ces belles variétés cachées, de ses surprenantes beautés en devenir, nous sommes tout aises…

 

Photo © iStockphoto.com / AntonioGuillem

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De la pratique

De la pratique

27 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

Certaines consciences méprisent les bornes, les limites, plongent dans la violence de leurs pensées et les abysses de leurs passions : tout tourbillonne, s’entrechoque, se mêle en ces régions à l’écart même du sentiment des bienséances, en ces créatures que rien ne saurait modérer. C’est que ces esprits véritablement libres ne craignent les préjugés de leur milieu, de leur époque ni la rigidité, la peur, la fureur de la foule, — n’épargnant personne, pas même l’Etat ni l’Eglise ; qu’il sentent partout le poids des chaînes, les anneaux invisibles, les grossières frontières ; qu’ils savent que leur matière est faite, non pas pour croupir dans d’humides cellules, mais pour le grand air, les hautes sphères, les vastes espaces — les ultimes degrés de l’imaginaire et de la réalité pure. Oui, ils l’éprouvent : l’alliage de leur âme rassemble les substances rares ; et celle-ci combine puissance et liberté ! — Ah ! qu’ils sont immenses ces destructeurs ! extra ordinaire ces formidables bâtisseurs ! Et il va sans dire qu’ils n’ignorent pas que les magnifiques monuments, les villes nouvelles, le futur se construit essentiellement sur de belles ruines ! Des architectes exceptionnels par conséquent ! abritant les plus rares talents ; des artisans d’une autre espèce, d’une planète quasi autre, rejoignant le cercle des individus autrement vaillants ! Mais voici le paradoxe. L’opprobre est jeté par la main innombrable sur de telles forces de la nature ; et, pourtant, du fait qu’ils n’entravent pas la libération de l’eau qui sourd de leur sein et qu’ils haïssent la crainte de déplaire ; du fait qu’ils sont les seuls à oser pratiquer une amputation, à exercer dans la culture, c’est-à-dire dans les têtes et les cœurs, la chirurgie aussi fréquemment que d’aucuns pratiquent les grotesques discours, ils constituent, en ce combat sans fin contre les mille absurdités des grands singes, les inestimables représentants du genre humain — les véritables héros du vaste domaine en friche de l’esprit des peuples. — Certainement, ce sont précisément ces poètes, ces peintres, ces artistes ordinairement méprisés qui devraient être pratiqués par les hommes, leurs préceptes et leur rites que l’on devrait observer… Certainement, ce sont ces Byrons, ces Nietzsches, ces Chomskys qu’il serait judicieux de désirer ardemment fréquenter… « Mais cela n’est point, par la raison que les demi-dieux se trouvent en des lieux presque inaccessibles ! » dites-vous ? Oh ! ne laissez donc point vos cœurs en vous s’abattre pour si peu ! Car nous autres, hardis bûcherons armés de notre cognée bien tranchante, nous fraierons les sentiers pour ceux qui les emprunterons ensuite…

 

 

Photo © iStockphoto.com / chekat

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Planète couverte de bleus

Planète couverte de bleus

26 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

1

Planète couverte de bleus.

Nue de poussières enveloppante,

Long hiver culturel dans les têtes rampantes,

Extinctions massives d’admirables espèces délaissées :

Tant d’impacts actuels et devant venir,

Et tellement seuls à sentir les objets meurtriers,

À pressentir le malheur,

L’implacable course du danger…

L’inexorable terme.

 

2

Prise de conscience

Conscience !

Curieux objet, essence-vague, ombre fuyante,

Système physique dans le mouvement perpétuel,

Perpétuel mouvement soi-même :

Dans la vapeur épaisse de nos sens

Nous devinons tes formes.

Tu es interaction, évolution,

Information et relation.

Naguère encore en des paroles flottant si loin de notre compréhension

Tu nous disait ta composition ;

Mais de ta courbure, de ta texture, de ta nature

Tout autrement nous nous approchons à présent.

Nous voici hissés,

Telles des voiles sur des pieds excités !

Vois !

Oui, vois désormais tes fiers mâts fendre les routes nouvelles !

Croître au milieu de tes flots emplis de mystères,

Embellir parmi tes vents gonflés de surprises, d’enthousiasme et d’hilarité !

 

3

Des théories flottantes

Vos théories sont ravissantes, mes amis !

Bien pouponnées, tout apprêtées… —

Au fait, pouvez-vous m’indiquer

Où dans l’observation trouver leur fondement ?…

 

Photo © iStockphoto.com / vjanez

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Des reliques sacrées du passé

Des reliques sacrées du passé

25 octobre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Des reliques sacrées du passé.

Que l’on éprouve une satisfaction consommée en découvrant, émergeant de l’étrange et épais brouillard du présent, tels des pics majestueux, ces êtres du passé créés pour la grandeur ! Chacun de leurs pas semblent encore les emmener toujours plus loin, toujours plus haut… vers des contrées continûment enneigées, vers ces espaces introuvables. Les terrains escarpés, par leur esprit incomparable en de joyeuses aires de jeux sont transformés, métamorphosés à ne pouvoir l’être davantage ; sur les pentes de l’érudition, du bon goût, du gai savoir celui-ci folâtre, tout léger ; oui, il ne sait point gravir, il ne l’a jamais appris : il glisse, flotte, promptement se déploie — et prend son envol. Et nous voilà, nous autres, dans la suite des années, des siècles, des millénaires ; nous voici heureux de nous baigner dans l’admiration de ces grandioses apparitions, dans l’éclat de nos intemporels ! Et comme leurs talents, leurs exploits, leurs œuvres étalent leur visage, semblable à cette auguste mer bercée par l’onde calme, sur une humide toile somptueuse à l’écart des rides ! Comme en présence de ces éternelles jeunesses, de ces forces intarissables, de ces formes, de tant de beautés notre plaisir enthousiasmé se sent plein, notre reconnaissance profonde, notre jugement, de même que notre respect, bien confiant ! Et comment en pourrait-il être autrement ? — Comment saurions-nous nous tenir en dehors de la constance, de notre belle assurance, face à de tels trésors, de si singulières créatures — face à de pareilles reliques… à ces phénomènes angéliques de la nature ?!

 

2. Le Contempteur et le Bienfaiteur.

Un énergumène s’avança vers un homme assis tranquillement sur un rocher, puis, l’ayant longuement dévisagé de manière indiscrète et impertinente, en se donnant de grands airs et en pointant son audace vers le cœur serein le traita de fat comme de fou. L’homme se leva et, l’esprit perturbé, tâchant d’oublier, se résolu à tenter la poursuite de son paisible voyage ; mais bientôt une profonde satisfaction l’envahit brusquement : « En effet, comment m’évertuer à exprimer ce qu’il y a de digne, de supérieur, de noble dans les choses, comment m’efforcer de célébrer les exquises délices de la nature et de l’esprit sans risquer d’être tenu par la foule pour l’un des plus imposants parmi les suffisants ? Une telle entreprise excéderait tes possibilités : il te faut l’accepter en te disant que cela n’a rien que de très humain ! » s’écria-t-il en et à lui-même. Ainsi, il fut grandement satisfait des désirs secrets que son contempteur abritait qu’il devînt au plus vite davantage assuré dans l’autosatisfaction, accompli sur la voie vers le grotesque parfait. Aussi, affermi en son sentiment, prit-il la décision de tourner bride sur-le-champ et d’aller remercier son bienfaiteur — mais déjà, dans le temps et l’espace, vers d’autres ailleurs la langue bifide avaient été emportée.

 

Photo © iStockphoto.com / cdbrphotography

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