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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Vincent PAYET

Une petite Chambre pour Soi

Une petite Chambre pour Soi

25 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

Une petite chambre, un bureau modeste, des habitudes dépouillées… Une vie frugale, éloignée de la furieuse avarice, des formes variées de la hiérarchie ordinaire, de ce curieux objet que constitue le rang social, de l’étrange structure, de la masse formidable de la créature qu’est cette saisissante société humaine… Jour après jour, emplir son esprit de lectures nourrissantes, fleurir à la rencontre d’amènes compagnons, s’abandonner sans réserve aux voyages, à la découverte des contrées les plus lointaines ; manipuler, façonner, combiner, tel un architecte possédant son art, les lignes, les nombres, les formes idéelles les plus pures ; à l’heure propice, laisser enfin se déverser l’encre mêlée au sang, tolérer qu’elle envahisse, comme des flots de musique épousant la pente endiablée de l’inspiration, le royaume du verbe en exprimant sa vérité, sa substance, son essence, aller, de la même manière que les chevaliers d’autrefois, à la recherche des prouesses guerrières… : toute âme sentant les choses ainsi, n’aspirant qu’à sa propre croissance et, lorsque son état le lui permet, à celle d’autrui, a-t-elle besoin de davantage que le peu, le sobre, le nécessaire ? Que sont donc ces sommes supérieures aux véritables besoins de l’homme, sinon le superflu même — sinon Le Moindre ? Que sont ces activités permettant, soutenant, alimentant ce dernier, si ce n’est le gaspillage, la dissipation, la perte ? que la chaîne, la complète déraison, la Folie ?… Enfin, comment pourrions-nous nommer cette Voie qui empêche d’être celui que l’individu voudrait devenir, qui s’oppose à chaque conscience soupirant après le perfectionnement continuel, à chaque esprit parvenu à cet état de compréhension n’autorisant plus la persistance du doute — cette interrogation qui, ainsi qu’un mécanisme dérangé, qu’une horloge percée, qu’une bouche détraquée, ne s’arrête jamais de répandre sa superficialité : « Est-il indispensable qu’une personnalité s’évertue, sans jamais faiblir, pour s’améliorer, pour évoluer… pour se développer ? »… —, autrement que trouble, égarement… autrement qu’impasse ?

 

Photo © iStockphoto.com / dimapf 

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Des génies

Des génies

24 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

Depuis toujours, l’animal humain considère les génies dans l’étonnement et l’admiration, attiré, ainsi que le fer et l’aimant, par ces grands caractères qui embellissent les cultures, ces consciences comme faites pour flotter éternellement en une sorte de parfait éther d’idées et d’actes ; fort charmé de ces femmes et hommes, ces manières de demi-dieux, dont le cœur éprouve fréquemment, à un âge où celui d’autrui commence à peine de battre et de s’égarer, les graves pulsations des lourdes oeuvres à venir : la rythmique presque sacrée des entreprises entendant s’établir en la durée, les vibrations des empreintes ancrant leurs racines les plus intimes dans l’admirable fureur — cette passion de vivre, de célébrer et de se graver dans le marbre à tout jamais. Cependant, et il y a là quelque chose d’étrange, on ne s’intéresse aux circonstances, aux terreaux, aux conditions qui de ces formidables créatures constituent l’inestimable et entière origine. Et, sans détours, il semble tout à fait permis d’affirmer que cette ignorance, cette indifférence, cette négligence insondable ne sont rien moins que rares. C’est ainsi que dans l’attente… l’important, le favorable et le durable ensemble désespèrent. C’est qu’ils tardent à plein à se montrer, ou bien le nombre est si faible ! ces coeurs forgés dans la grandeur, ces nouvelles consciences d’une essence supérieure, ces « meilleures créatures du monde » abritant et caressant la sublimité dans leur âme, imposant le respect, attirant les considérations élogieuses, les louanges les plus élevées comme les plus fondées. Certainement, combien leur venue est lente, combien à notre époque elle ne paraît guère sûre : combien dans l’ombre de l’improbable elle fluctue ! l’arrivée de ces êtres isolés, solitaires par nature ; ces exceptions s’épurant, ennoblissant leur être, bandant sans cesse l’arc de leur esprit vers la version quasi parfaite d’elles-mêmes — cette cible, cet idéal au milieu de l’intangible ; ces êtres se frayant des passages dans la jungle, un chemin au milieu de l’arrogante foule, en la patrie de la Bassesse et de ses huées persistantes  ; ces pas, ces bras, ces têtes de géant qui, quelle que soit l’espèce du Bruit ambiant et son envergure, en pleine rumeur, et en dépit de leurs individuelles humeurs, poursuivent inlassablement l’itinéraire de leur destinée singulière… En face de phénomènes si particuliers, sous ces esprits ailés qu’on croirait irréels, de la même manière que devant un peintre au travail dont on pressent déjà, sous les doigts étrangement inspirés, l’héroïque accomplissement — l’enfantement d’une production remarquable —, on ne peut et ne doit que se réjouir, garder le silence et les soutenir ; et jamais les marques d’affection, d’estime, d’admiration, jamais la simple satisfaction, — jamais les moyens mis en œuvre pour semer de telles graines et les aider à croître, eu égard aux bénéfices que tout homme serait légitimement amené à espérer de pareilles âmes, ne pourront être trop considérables. Car il est bien évident qu’immense est le devoir de favoriser les naissances de cette nature, d’inciter les croissances de cette forme, d’exciter de si monumentales floraisons… Mais, hélas ! comme d’ordinaire (qu’on pardonne la redondance) notre culture se moque cruellement de ce vaste champ en friche qu’est l’esprit planétaire ! Ah ! que l’on rechigne ! dans ce meilleur des mondes possibles, à faire son travail, à bien entretenir son domaine… à cultiver, honorablement, son propre jardin.

 

Photo © iStockphoto.com / Orla 

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L’accidentel

L’accidentel

23 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

1

L’accidentel. — De sorte que la culture connût ses mutations, ses transformations, ces variations favorables, seuls suffisaient un œil fonctionnel, une tête salubre et un cœur bien portant. Toutefois, ces derniers formaient aussi ce qu’il y avait de plus inaccoutumé — ce qu’il se trouvait de plus accidentel…

 

2

L’Auguste Verger. — Certes il n’était pas impossible de goûter les productions de grande valeur, puisque tant d’hommes remarquables étaient passés, qui avaient successivement, et avec fierté et ardeur, cultivé les terres aux belles pensées, cependant l’estime dans laquelle on tenait l’élégance, la maturité, la figure et le fond, les arbres inestimables croissant en la mémoire collective, — en cet esprit des peuples continuellement déclinait ; et avec elle, l’attention prêtée, en l’auguste verger, aux fruits exquis, aux conceptions et réalisations humaines les meilleures. Voilà comment, l’habitude arrivant, tout conspira à ces circonstances où le désir des choses de cette nature, la volonté, la nécessité même fut forcée de s’atrophier ; et par suite d’aucuns durent voir, accompagnant ce dépérissement, épousant la chute : la Capacité. L’aptitude des têtes à savourer les amandiers, les oliviers centenaires… les poires et les pommes d’or, l’aptitude à les remarquer… — puis, peu à peu, à les reconnaître.

 

3

Les Renonçants. — Le Mal et le Bien ont été dotés de visages humains, trop humains. Et bien souvent, ces apparences tout arbitraires les égarent, les individus ayant tourné le dos à la Vérité, les ignorants délaissant le savoir et méprisant leur responsabilité, — les minuscules sphères de verre, obscurcies par l’épais voilage de fumée, se trompant et trompant sans s’en apercevoir… : les Renonçants.

 

Photo © iStockphoto.com / AltoClassic

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Du chant de la Nature et de la nature du Champ

Du chant de la Nature et de la nature du Champ

21 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

Du chant de la Nature et de la nature du Champ

 

En ton flanc, impérieuse Nature
Qui libère les hommes du surnaturel,
Zigzaguent les minuscules consciences !
Ces poussières ballottées dans les fluides ;
Ces grains errant
Parmi les rayons du jour
Et les ombres nocturnes ;
Ces corps qui implorent l’apaisement ;
Ces esprits, ces enfants aspirant au sourire.
Soudainement l’heure arrive,
Et avec elle, — le bel objet…
Oh ! citoyens du globe ! Voici,
Présenté à vos tristes regards l’auguste Miroir !
Et sur son visage, la gravure des lois,
Les immuables principes ;
Et flottant au-dessus des rides, les merveilleuses tables !
« Allez, Raisons éméchées, approchez ! — n’ayez crainte et voyez !
Prononcent désormais les Lèvres rieuses.
Voyez le sens des phénomènes,
Osez déshabiller les reflets ;
Levez enfin la tête,
Tâchez d‘apercevoir vous-même, —
En une profonde attention,
De rencontrer votre essence…
Embrassez ! embrassez sur le champ !
La vision fidèle, les lumières amies,
Le non-superficiel, l’authentique !
Ô couvrez… couvrez malheureuses !
De doux baisers les vibrations, les nobles ondes…,
Le chant de la vérité, de la variété : la gaîté du monde !
Goûtez le son du Grandiose, le rythme du Silence,
Les zones du Sombre, le Mystère en sa propre présence :
La Grandeur des espaces, la Plénitude des choses. —
Simplement, sobrement, humez !
Humez l’Humilité sans jamais vous retourner ;
Ne perdez une goutte, n’oubliez la Clepsydre. —
Ah ! à la source des sources, buvez !
À cette modeste richesse :
Dans toute l’étendue de son ampleur,
À la Splendeur ! »

 

Photo © iStockphoto.com / catrinka81

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Doux murmures des Cieux

Doux murmures des Cieux

21 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

Tu désires de produire le portrait de ta destinée et, dans cette scène naissante, en la voie ainsi entr’ouverte en toi-même t’engouffrer. Mais tu ignores, mais tu négliges et ce que les plus grands ont réalisé, et tes propres capacités ! Telle une locomotive affolée, un animal rendu comme fou d’épouvante dans l’étrange forêt, tu pénètres avec violence, et pour ainsi dire accompagné de l’inconscience, à l’intérieur d’un tunnel sans fin ! De belles cartes autrefois par de vastes doigts étaient créées, lesquelles à présent te permettraient, sur les eaux agitées, de bien mieux t’orienter. Des configurations lumineuses, des diamants, des phares incrustés dans la voûte céleste : ces amies resplendissantes et fort obligeantes guident, de temps immémorial, tous les peuples de marins, toutes les âmes égarées… sur l’ensemble des mers du monde. Cependant… ah !… : « Fi de ses tracés, du relief dévoilé, des chemins des anciens ! » hissez-vous en votre sein ! — Oh ! quelle ignorance que cette arrogance ! que cette plante si commune cultivée par des individus s’imaginant ne point se méprendre sur l’endroit favorable, sur cette destination où il conviendrait de se rendre, et ce, sans même jeter un seul regard vers les hauteurs, les profondeurs, les ouvrages du passé ! — Sans même se faire une idée des expériences séculaires inestimables, de cette prodigieuse géographie des intimes lieux : de la richesse, de la diversité… de l’ampleur offerte par les humaines possibilités, exprimées par les murmures des cieux.

 

Photo © iStockphoto.com / amiloslava

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Rallumer ou les Cures d’astro-ingénierie

Rallumer ou les Cures d’astro-ingénierie

19 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

Toutes ces têtes lumineuses, cette voûte scintillant de mille feux : la voit-on ? Cependant quel nombre que cette multitude d’ondes qui, faute de stimulations, de reconnaissances, de soins, telles des lampes trop humaines, tels des coeurs bien las, au milieu de la nuit éclairée, assistent, impuissantes, au dernier envol de leurs lumières, considèrent, résignées, dans l’irrespirable atmosphère, en l’accablante misère, leur propre rayonnement, ce fragile flambeau s’éteignant doucement. Ah ! combien vont rejoindre, dans la froide clarté, la vie noire, l’oubli terminal ! Ô que ne s’efforce-t-on à rallumer ces flammes vacillantes, ces lueurs — parmi les bourrasques, toutes tremblantes de peur et de froid, ces âmes éprouvant le glacial ? Que ne prodigue-t-on davantage de « cures d’astro-ingénierie » ?! Et comment est-ce possible ? Par quelle singulière tournure des événements, d’aucuns en sont-ils arrivés à croire que sans lumières l’humain est en mesure de prospérer ? Observez donc, Peuples ! Voyez comme les magnifiques lampes perdent de leur force, de leur persévérance, de leur sang ; comme le déclin blêmissant son visage, la poutre centrale faiblit, — comme d’obscurs voiles perdurent en la descente… — Certaines paroles sont professées ; mais où donc réside l’intérêt quand en l’épaisse obscurité vivent des oreilles raides, des consciences constamment allongées ? Car qui seront ces êtres suffisamment lucides pour s’attaquer au développement des moyens, ces mains à même de discerner, à l’intérieur de la vaste salle d’ombres, sur les parois encore debout, les interrupteurs inanimés ? D’ailleurs, saurait-on reconnaître l’aspect, la nature, la valeur, en somme, ce que sont foncièrement ces objets salvateurs ?

 

Photo © iStockphoto.com / Khlongwangchao 

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La Pâture des Corbeaux

La Pâture des Corbeaux

18 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

Le motif, le coloris, les paysages déploient leur tracé harmonieux, leurs formes arrondies, leurs lumières vives, c’est une atmosphère baignant dans une sorte de douceur amène qui peu à peu se développe ; ainsi en la psychè naissent les belles conceptions, les grandes résolutions, les sublimes promesses des révolutions favorables à venir. Apprendre à connaître l’essence, le fond, le cœur humain ; agir au milieu de toute chose d’après les conceptions altières, c’est-à-dire en la grandeur même et en vue des cimes supérieures ; cultiver l’appétence pour certains types d’aliments, certaines émotions, certains sentiments, pour quelques idées, et ce, de la même manière que l’on chercherait à se délecter de la senteur des mets inhabituels et délicats, du parfum et du goût d’une cuisine aérienne… Fort bonnes sont les intentions ! bien louables les considérations ! Mais ensuite vient la vie, ou plutôt sa version ordinaire — qui est sa configuration pâle, sa substance amoindrie, son expression, sa variante dégénérée — et, avec elle, si peu de réalisations ! et, en elle et pour les nobles actes devant découler des premières résolutions, un tableau stupéfiant : un immense terrain ; la voûte grisâtre du ciel, surface comme irréelle ; une herbe en plein effroi, osant à peine croître… enfin, peuplant les lieux, sur les hauteurs naturelles d’un sol que l’on pourrait aisément qualifier d’étendue surnaturelle : d’immenses assemblages, de monstrueux instruments — en altitude, des Fourches patibulaires formidablement élevées… Ha ! qu’au-dessus des plus ambitieux desseins planent de terribles essaims ! Le plumage sombre, le bec busqué, la créature carnivore !… La Bête déchiquetant, dans un fracas fantastique, les cieux des augustes pensers ; engloutissant, dans un air lugubre, dans un instant d’une insoutenable gravité, la chair, le sang, l’os… l’avenir des admirables projets, toute l’âme des innombrables charognes — qui pressent la mesure, se bousculent et défilent… par millions.

 

Photo © iStockphoto.com / Kreatiw

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