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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Vincent PAYET

Domaine d’élection

Domaine d’élection

29 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Domaine d’élection.

Ou la méprise est proche ou toute la problématique du choix de l’activité se réduit à une simple petite question ! Au sein des faiblesses éternelles, comment pourrait-on appréhender ses propres forces et les exploiter entièrement dans son domaine d’élection en vue de devancer autrui ? Autrement dit parmi les aptitudes physiques, émotionnelles, intellectuelles, comment procéder afin de déceler les saillies, ces éminences à la surface du soi, et les exploiter heureusement ? Car, somme toute, et pour ce qui concerne chaque individualité, l’enjeu n’est-il pas la quête fiévreuse ainsi que l’improbable trouvaille de ce qui constitue sa forme propre, son idiosyncrasie, sa singularité ? quant aux substances minérales particulières, ces argiles fort réfractaires, de découvrir un feu où joyeusement se jeter et pleinement se fondre dans leur totalité ?

 

2. Ceux qui devancent.

Je dis : Devancer autrui, mais il ne s’agit pas d’une course avec des concurrents ; ou bien : contre les heures limitées à toute vie imparties, contre cette créature d’espace et de temps qui dans sa spirale infernale aspire à convier toute l’assemblée à dîner. D’aucuns parviendront même à devancer leur siècle, et se rendront en quelque sorte immortels. C’est qu’ils auront surpassé en mérite leurs congénères, que leurs propriétés, avant d’atteindre leur unicité, de ces derniers se seront peu à peu séparés. Par suite, la postérité imposera une désignation à ce rare phénomène comme à ces figures d’exception ; un terme les désignant individuellement : le Génie sera ainsi nommé.

 

Photo © iStockphoto.com / iLexx

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Origine supra-terrestre

Origine supra-terrestre

28 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Origine supra-terrestre.

La Confiance en la moralité innée chutait peu à peu de son fier destrier. Toutefois, les siècles avançant, les preuves s’accumulant, voilà les soins qui arrivent, l’auguste science, la Main fort secourable courant à la victime. Le progrès et la régression se livrent à leurs instincts, à un combat, à une course effrénée, l’un rattrapant l’autre à tour de rôle. Aussi bien, saisir la mourante, l’envelopper et tenter de la réanimer, tout cela se fait en quelques millénaires. Cependant, toujours aucun signe de vie stable ne transparaît clairement, l’innocence s’étale, toute blême, sur les bras robustes de l’hypothétique sauveur. À la suite de bons soins, par la détermination, en l’obstination des chirurgiens modernes, la vie qui semble perdue d’un long et mauvais songe lentement s’éveille. Et soudainement, sur le front de la ressuscitée se gravent les suivants caractères : « L’EMPATHIE, L’ALTRUISME ET LA CAPACITÉ DE COOPÉRATION SONT LES COMPOSANTS DE LA NATURE HUMAINE ; L’ANIMAL QUE VOUS ÊTES EST CONSTRUIT POUR ÊTRE BON. DEVRA-T-ON DONC ENCORE VOUS VOIR VOUS ÉTONNER DE CE QUE LA SOCIÉTÉ VALORISE SES “MEILLEURS” HOMMES, C’EST-À-DIRE SES MEMBRES LES PLUS AMÈNES ? »… Alors on acquit une claire connaissance de l’importance des sentiments, on loua la biologie, on encadra les arguments irréfutables, et, dans un élan de liberté retrouvée, de conscience vivifiée, d’esprit rasséréné, on rejeta vaillamment les causes dites supérieures… on exila l’origine supra-terrestre. On cru davantage en cet étrange grand singe et à la valeur des présents offerts par la toujours surprenante et élégante dame  — la belle, la nécessaire, la céleste Évolution.

 

2. Sphère, droites et géodésiques.

Que franchement ceci ait été affirmé, et sans attendre davantage : que sur la sphère de l’excellence, une nation forme une ligne droite tentant de rejoindre une poignée de personnalités exceptionnelles, pour, les ayant à peine atteintes, et après avoir si longtemps ignorer les géodésiques, rebondir à côté d’elles puis fuir, oh ! la tête folle ! la balle dévergondée ! en allant tout droit au mur implacable, celui du néant ; que quelque chose chuchote en secret la sinistre tendance de ces lignes — la course terrible, inexorable, la violente fuite de ces hommes éperdus…

 

 

Photo © iStockphoto.com / Ashva

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Des racines et des ailes

Des racines et des ailes

27 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Des racines et des ailes.

Que la fragilité des opinions forme une chose bien risible ! Mais, à un degré supérieur, que la solidité au sein de l’erreur, que la persistance, l’opiniâtreté irréductible, que cette obsession dans le grotesque est ordinairement sous-évaluée ! Combien, présentement, dans le verger de la connaissance, les modestes et quelconques feuilles flottant dans le vent de-ci, de-là, par-ci, par-là paraissent bien davantage élevées dans le domaine du comique, dans le champ de la parfaite bouffonnerie que les arbres nommés grands chênes ! En effet, il est ces moments où, creusant les apparences, sciant les illusions, les plantes tenues habituellement pour les plus majestueuses révèlent à certains les plus cruelles faiblesses, les plus pauvres racines : ces liens plongeant sans détours dans le sol perfide, ces attaches indiciblement pernicieuses, l’asservissement supérieurement bas et triste aux conceptions terriblement dépassées, humides, viles. C’est ainsi que l’on préfère habituellement aux fluctuations, à la mobilité et à l’agilité extrêmes, à la pensée libre les terreaux foncièrement, moralement dégénérés — cette pure chimère de force, de stabilité, de pérennité ; en somme, les sombres galeries de la déliquescence aux voies aériennes de l’Aimable et Joyeux Savoir… aux voies lumineuses de l’inestimable, de la vaste, de la pleine conscience…

 

2. Où porterons-nous nos pas ?

Où porterons-nous nos pas ? La question est d’une importance particulière. Et la réponse exige un soin particulier. Tâchons donc à chercher et à trouver nos plus dignes précurseurs et à poursuivre les voies par ces derniers ébauchées, et, surtout, à laisser les autres emprunter la leur. Car rien ne doit s’égaler à la vision insupportable d’un esprit qui, par cette seule raison qu’on lui accorde un grand renom, croit devoir éduquer, inspirer et influencer l’ensemble des destinées, attirer vers lui, par son enseignement ainsi qu’en son enseignement, l’infinie diversité des formes, des goûts, des opinions, la variété des complexions, la totalité des petits pieds. Que chacun s’éreinte à bâtir une œuvre sans âge de l’aube au crépuscule, que toute conscience soit en perpétuelles années d’apprentissage, en continuelles années de voyage… et qu’à l’avenir le reste ait été laissé aux dieux Hasard, dans les mains de ces puissances célestes prodiguant biens et maux, jeux, coups et caprices — en la paume de la fortune tantôt heureuse, tantôt funeste.

 

Photo © iStockphoto.com / D0r0thy

 

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Négligence et reproches

Négligence et reproches

26 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Négligence et reproches.

L’individu porte ses préférences sur les formes, les matières, les êtres vivants se trouvant habituellement loin de soi. Mais, à la vérité, à la réalité, aux choses de la nature sises dans la proximité, perdurant sous le nez même de la conscience, caressant la vision des faibles sens, effleurant le si fragile et pourtant si fier entendement, qui leur consacrent le temps nécessaire, l’attention particulière, la recherche essentielle ? Avant que de lancer ses intentions, ses désirs, ses énergies, tels des mâts, des vergues, des voiles hissées en pleine mer et voguant dans le lointain, avant que d’orienter corps comme esprit vers les directions étrangères, et de s’engager dans les branches les plus reculées, en des voies toutes fuyantes, combien considèrent, admirent, et viennent se placer auprès de la tête et du cœur de ces tant délicats et généreux objets-amis… : de cette tant mystérieuse nature, — et cependant tant proche ?

 

2. Débordements et divine impuissance.

Ô humains ! Ô fils des hommes ! À votre géniture ne léguerez-vous donc toujours que l’ensemble de vos biens, que cette richesse, que cette abondance pleine d’irréflexion ? Toute cette folie des siècles entassée sur vos têtes, qui enfanta tellement de haines et de peines, de faiblesses et d’horreurs, n’a-t-elle point suffit pour satisfaire votre faim, étions-nous finalement nés, pour assister à ces actes effroyables, à cette violence sans nom, à cette décadence inouïe, devions-nous sentir, contre notre gré, l’infâme coupe de l’homme indigne, — et davantage : en la misère, en la bassesse, en cette boue des époques, parmi les vagues verdâtres successives, observer — ah ! les malheureux pris dans une espèce d’effroyable impuissance ! — notre conscience elle-même graduellement s’y mêler ? et insensiblement s’y corrompre, s’y souiller… se déliter, pareille à une vielle roche, dans l’irrémédiabilité ! Oh ! la voilà qui se noie ! À l’aide ! Au secours ! Aidez-la ! — Mais, semble-t-il, personne d’une puissance autre, ne l’entendit ni ne la vit.

 

 

Photo © iStockphoto.com / vabadov 

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Élévation à l’envers

Élévation à l’envers

23 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Élévation à l’envers.

Les voilà inaugurant tels établissements scolaires, visitant telles universités florissantes, rencontrant tels professionnels « illustres », parcourant, par un temps affreux et pluvieux, le domaine de l’éducation et ses régions continuellement fluctuantes. Mais parmi cette foule méditait un homme, lequel, loin du groupe en pensée, éprouvait cette situation d’une manière toute différente : ni les vains projets et les intentions superficielles, ni les discours et les petits fours, les promesses moins encore, et pas même les individus se mouvant en esprit sous des apparences assez réussies… ne parvinrent à le stimuler, le convaincre, à le fourvoyer — davantage, ne purent être considérés comme des choses dignes d’intérêt. Car, il n’en avait qu’une trop claire conscience, le problème qui naît, se précise et apparaît à tout parent, ainsi que, d’une façon générale, à chaque éducateur, n’est rien moins qu’ancien : de tout temps aux civilisations l’Interrogation a été adressée, et s’il était nécessaire d’en dire encore plus, s’il était demandé de décrire sa figure, cette question pourrait simplement se laisser nommer ainsi : QUELLE SORTE D’HOMME DOIT-ON FORMER ?… Toutefois on s’intéresse, semble-t-il, peu ou prou aux moyens en délaissant considérablement les buts. — Dans une espèce de démarche saugrenue, ô combien ! les soi-disant spécialistes de l’élévation des esprits et de l’esprit (et ce sont, comme à l’ordinaire, tous ceux qui bavardent le plus et considèrent le moins) s’obstinent sans cesse à progresser, certes… — sur la tête.

 

Photo © iStockphoto.com / dedMazay 

 

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Désintégrations négatives

Désintégrations négatives

22 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Désintégrations négatives.

Là-haut, de géantes bouches noires engloutissent les cités, les civilisations, les nombreuses entités… les mondes à milliers ; des supernovæ, en étreignant la mort, en fécondant le cosmos se donnent pour ainsi dire à la vie ; des galaxies, des titans célestes se livrent entre eux des batailles gigantesques ; — et cependant les hommes continuent de se morfondre dans leurs grandes et quotidiennes alarmes, ce faisant réalisant l’exploit, au sein d’une trame tant complexe, tant bigarrée, tant stupéfiante, de se charger de fardeaux continuels d’une superficialité inlassablement croissante : les âmes amères font un tour de force, périr dans l’humide estomac du « fort commun », se livrer, sans discontinuer, à la petitesse et à la vulgarité d’une existence toute prévisible, pauvre — de misère. C’est qu’ici les personnalités s’échinent, parmi des cataclysmes d’une violence incroyablement comparable aux premières, pour s’abandonner aux désintégrations ne produisant absolument rien, si ce n’est un chaos prodigieusement vain, si ce n’est ces désagrégations physiques et psychiques d’une espèce fort particulière — la plus dérisoire, la plus stérile, voire la plus mesquine.

 

2. L’effondrement.

L’esprit qui dans sa course rencontre la pensée nihiliste pour la première fois évoque fréquemment cette étoile éprouvant différents stades de développement. Ce processus suit les voies creusées par certaines lois ; la forme évolutive dépend des propriétés initiales de l’astre, de l’environnement, et parfois même d’un genre de hasard ; et de tout ceci s’ensuivent ou non de pauvres ou de multiples réactions intérieures. Ainsi, la conscience connaît par expérience différents états, enfle, puis s’effondre sur elle-même. Et le résultat de toutes ces transformations, quand bien même un observateur détiendrait une parfaite connaissance des mécanismes entrant en jeu dans cette intime affaire, se rit régulièrement des plus sérieuses prédictions.

 

Photo © iStockphoto.com / agsandrew

 

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Horticulture sous serre

Horticulture sous serre

21 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Horticulture sous serre.

Telle personnalité se distingue de telle autre par la nature de ses rejets, la qualité des détails qu’elle laisse pénétrer dans sa conscience. Ainsi à l’intérieur du domaine des choses de l’esprit, et suivant les circonstances et les objets avec lesquels chaque individu s’acoquine, pourrait s’établir une manière de hiérarchie. Alors, eu égard aux invités acceptés en l’intime société, aisément se dessinerait un graphique, qui rendrait précisément la prééminence des consommateurs et des producteurs dans l’horticulture sous serre des différentes contrées.

 

2. Élévation des lourdes Paupières.

Une silhouette s’approche. L’Oeil attentif ralentit sa course, s’assied à califourchon sur un rameau, et là, calmement, observe l’intérieur de lui-même. Y décelant continuellement d’anciennes et de nouvelles faiblesses, d’imposantes imperfections, par un examen des lieux toujours sévère il se consacre à la grande toilette, à la purification… Il le sait bien, le voit, le sent, ce n’est que de cette manière que dans la légèreté et la noblesse il sera en mesure de se relever, que par des vagues successives de corrections qu’une véritable élévation se forme, et qu’en ce lieu, que l’excellence, encore floue, est à même de commencer à poindre et à se donner à sa conscience, dans l’espace d’un horizon autrement dégagé.

 

Photo © iStockphoto.com / Nata_Slavetskaya

 

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