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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Vincent PAYET

Les nourrissons des Muses

Les nourrissons des Muses

8 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

Les nourrissons des Muses

Le chant de passion et d’amitié, de la belle joie, de la tranquillité, le souffle de l’inspiration… Les voiles de la sincérité, lesquelles seules savent porter le sublime écho au travers de l’éternité… Qui donc cueilleront les fruits de ton écriture, nourrisson du Parnasse ! Du monde les consciences dénaturées ? Celle-ci, épuisée, bien lourde ? Celle-là, toute grossière ? Cette autre, ne sachant que faire ? La suivante, ne goûtant seulement qu’en la froideur et l’hideur ? À qui est-il encore donné de se troubler, de s’attendrir, de s’émerveiller, de s’émouvoir à la pensée, à la beauté des rires et des pleurs de ton si dur et si tendre cœur, auprès de ton organe en continuelle effervescence, de ta lyre jamais déclinante mais au contraire infatigablement vibrante ? Qui à ton mariage d’amour, accompagnant tes pas et ceux de ta bien-aimée — la charmante Parole —, à la grandiose cérémonie, emplis de vigueur et de gaîté, savoureront le modeste, l’illustre, le pur hyménée ? Qui enfin, dans ce spectacle de sens et de sentiments par tes dignes mains, par tes hauts soins prodigué, apercevront la prodigieuse variété de saveurs, de jouissances, de bonheur : Quels yeux tomberont la peur, s’écarteront de l’indifférence, abattront la misère, et ceindront la vie elle-même avec leur douceur, leur attention, avec leurs aimables humeurs ?!… Oh là-bas ! quels rieurs enfants ! — quelque peu naïfs, il est vrai, mais en pleine promesse d’un fort bel avenir, en pleine voie d’un entier ravissement, en plein cœur… de l’allégresse ! Et combien ces êtres frais paraissent tout disposés à écouter ! et davantage : à entendre, à danser, à réagir — de délices à mugir ! Ah ! la voilà qui arrive ! La Vérité ! La voilà s’approchant en énonçant : « Comme une conscience qui grandit et s’élève vaudra toujours plus que mille oreilles incomplètes, injustes et distraites ! que cette foule tant cruelle ! Tout bien considéré, comme elle mérite amplement, et le terme est bien faible, que grâce au poète lui soit épargné l’ignoble, qu’abondamment le rythme, la puissance, la beauté, la grande mélodie coule pour elle du noble instrument ! »

 

Matériaux de l’artiste

Celui qui au milieu de nulle part
Cherche sa voix,
Jamais ne la trouvera ;
Les précieuses indications existent —
Au cœur des êtres et des phénomènes.
En l’expérience des millénaires,
Parmi les choses humaines les plus belles,
De soi l’individu en quête fiévreuse
Presque toujours trouve quelque chose :
Son intime matériel
Comme son authentique allure,
Le fond ainsi que le style. —
Au milieu des hommes,
Sonnant à la porte de l’actuel,
Sans oublier celle de l’inactuel…
Peu à peu sa vie prend forme,
Sa conscience prend corps.
 

 

 

Photo © iStockphoto.com / Veleri

 

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Cercle de poètes

Cercle de poètes

5 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1. Cercle de poètes.

Sur une planète lointaine, une conscience extraterrestre au milieu d’une société des plus atypiques prit la parole et s’exprima ainsi : « Hier, j’ai fait le rêve d’être un humain parlant à d’autre humains, mais, chose étrange, personne ne comprenait ma langue. » Un des membres de la modeste assemblée, subissant une émotion soudaine, l’interrompit en s’exclamant de surprise et de joie : « Eh bien ! Camarade, maintenant te voilà un des nôtres ! Te voilà un des nôtres ! Sans doute l’ignores-tu encore, mais le jour où dans ta clairvoyance naquit ce songe fut celui de ta seconde naissance ! Pour la toute première fois en ta si jeune vie, tu rencontra l’expérience qu’avant toi, depuis des siècles et des siècles, d’autres avaient connue à maintes reprises : tu éprouvas ce qu’éprouve presque à chaque heure et en tous lieux le véritable poète ! » Dans le même moment, en bas, quelques bipèdes inspirés, par les vents sur le globe disséminés, plongèrent par hasard leur esprit dans le gigantesque firmament : il leur sembla, un instant, qu’une manière de cercle lumineux brillât tout là-haut ; et cela, avant que leur vision ne se fissent happer par quelques humaines considérations, qui tels des fauves irrésistibles erraient dans le voisinage.

 

2. Posture éducative.

En cet instant que les flots de paroles, que les maux cessent ! et qu’une considération plus générale ait bientôt été entendue et surtout, comprise ! J’entends par là cette voix qui, telle une limpide source ne tarissant jamais, jaillit de la bouche des illustres voyageurs parcourant la vallée des siècles, et résonne inlassablement sous la voûte céleste : « Dans les classes, une chose est absente, ou bien insuffisante, tout à fait essentiel cependant : la compréhension, à l’intérieur des petits cerveaux en construction érigeant leurs échafaudages dans un banc de brume, de la prééminence du savoir recherché par l’esprit naissant lui-même, de la prééminence du savoir critiqué sur le savoir docilement accepté et bassement avalé ! »

 

3. De la discipline.

Il serait bien aisé de croire durablement à la prédominance des sphères psychiques sur les physiques ; seulement l’expérience individuelle et la science vont ensemble dans une tout autre direction. La discipline que l’on s’impose à soi-même, dans le champ de ce que l’on nomme actuellement, par un terme tant usité, et autant galvaudé, développement personnel, n’est en mesure de se correctement fonder que sur une éducation complète du corps entier. Ce dernier doit clairement et pleinement concevoir ses besoins, et accepter dans un premier temps de se lever, puis de convoquer et enfin de mettre en branle toutes ses plus hautes instances, s’il désire se donner les moyens nécessaires à son propre contrôle et, finalement, à la réalisation de son dessein. Entrent donc ici en jeu la volonté, le caractère, l’humeur, les capacités, mais également la physiologie irriguant les fibres, les tissus, les organes : l’être, dans son ensemble. Nonobstant ce, qui sait si nous ne rencontrerons pas toujours et toujours les mêmes idées fausses aux mêmes endroits qu’autrefois et à présent, ou des formes plus étranges encore sous lesquelles celles-ci, après une malicieuse évolution, insidieusement se cacheront !

 

Photo © iStockphoto.com / eriksvoboda

 

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Éducation et mousse quantique

Éducation et mousse quantique

3 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1. Éducation et mousse quantique.

Un éducateur voit arriver de jeunes esprits, tout fiers, tout frais. Quels questionnements l’anime alors ? Il se représente chaque être comme une sorte d’univers naissant, chaque conscience devient, au cœur de son imagination, sous les feux de ses brillantes conceptions, une sphère de lumière en plein devenir. Se tenant au milieu de minuscules bulles, parmi cette espèce de mousse quantique, il conçoit les destinations possibles et les moyens nécessaires ; il se figure la diversité des trajectoires offertes par la physique, visualise les différentes histoires accessibles, examine un problème essentiel, celui de la Forme et de ses transmutations futures. L’instant est critique, il le comprend, il le ressent. En effet, notre homme n’est pas sans savoir — il ne saurait l’ignorer — que ces mondes grandissants, que ces prémisses, que ces promesses connaîtront chacune l’une des évolutions suivantes : — leur développement sera éternel et accéléré, ou elles s’épanouiront continuellement et d’une manière toujours plus lente, ou une involution fera sentir ses forces, terribles, jusqu’à ce qu’au sein des êtres, totale soit la destruction de l’ensemble des belles potentialités.

 

2. Des âges et des sphères.

L’esprit des nations éprouve une désagréable sensation, une ineffable émotion, l’ère des turbulences et des vertiges. Le curieux vaisseau traverse, dans la crainte et la stupéfaction, l’époque de tous les dangers, la nue sombre, l’âge du péril et de la sénescence. Les sphères jadis lumineuses, présentement corrompues, tout à fait dénaturées, sont transformées par les mains du temps en des formes de boulettes de faiblesse et de petitesse, de débauche et de hideur. — Les yeux, les âmes, les humides petites lunes se lèvent ; vers le ciel retournées, les paumes à genoux implorent l’aveugle et irrévocable destinée : « Le quantième reviendra-t-elle, la saine atmosphère, cette Heure grecque : l’âge différent, celui des Hauteurs, des configurations géométriques régulières autrement claires, des parfaites… des pures Sphères ?! »

 

Photo © iStockphoto.com / PGMart 

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Discrimination du vrai d’avec le faux

Discrimination du vrai d’avec le faux

2 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1. Discrimination du vrai d’avec le faux.

Quant à moi, je dois reconnaître qu’ils sont loin de me déplaire ceux pour qui la véracité, l’erreur, le profitable et le délétère au sein des idées sont de moindre intérêt que les hauteurs ou les profondeurs. Assurément, parmi la terrestre expérience, la discrimination du vrai d’avec le faux ne procure pas le même volume d’ivresse que ces dernières. Et certes, il pourrait y avoir une sorte de folie dans la recherche de cet état d’exaltation, mais est-elle fort sage, la résolution de certains de s’en écarter entièrement ? Aussi préférè-je bien davantage ces êtres ayant élu domicile dans le temple d’airain du doute et du paradoxe à ces autres ayant choisi la facilité, l’apparence de la clarté, l’habitation de paille. C’est pourquoi je m’en tiens autant que possible à converser avec les natures semblables en compagnie de qui la fortune m’a placé.

 

2. Précieuse nocivité.

Ici il nous faut préciser ce qui pousse l’individu exceptionnel à quelquefois quitter sa patrie, à s’exiler du monde, à repousser de ses vastes bras, de son grand coeur la société grouillante, la nombreuse communauté. Il nous faut même légitimer ses actes. Car certes l’esprit habité par le génie n’est pas tout à fait sans défaut, tout à fait dépourvu de nocivité, quoiqu’il porte l’humanité avec les mains d’une forme d’amour, nous l’avons vu, nous ne saurions le nier, plus d’une fois saper mainte fondation, imposer moult souffrances, répandre force alarmes en sorte qu’il est compréhensible que cette société ait commencé de le mal comprendre, de le rejeter, pis encore, de l’ignorer en l’envoyant dans l’inutilité, cependant, et en tout état de cause, au regard de la balance apport/destruction, bénéfice/risque, des monuments matériels ou de pensée posés, plantés, tels des jalons d’or, sur la route des époques, sa valeur actuelle, éternelle, est incontestable : son venin, sa vérité, sa parole… son œuvre, parfois, souvent dévastatrice, presque indestructible — en tous les cas, au-dessus de toute estimation.

 

Photo © iStockphoto.com / sbabanin

 

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Véritables affinités

Véritables affinités

1 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

En faisant la route, nombre d’individus devisent gaiement des années durant sans jamais se découvrir véritablement. Les bouches gesticulent, les langues se déploient, mais, parallèlement, au milieu de cet étrange mouvement, les cœurs se ferment ; les identités s’asseyent à la même table, sur un même banc, se mettent côte à côte, restent face à face, mais sans cesse et secrètement, s’ignorent ou se repoussent, telles des électricités négatives. Tant de superficialité, d’ignorance, de mensonges peuplent les conversations, et, cependant, à peine quelques questions suffiraient à réaliser l’absence, ou bien la présence d’affinités électives. Parmi ces interrogations, la première, inestimable : De quelles pensées, de quelles vérités, de quelles grandeurs te pénètres-tu ? La deuxième, indispensable : Avec quelle intensité ?… C’est ainsi qu’une infime minorité seulement s’initie aux secrets de ses intimités, aux manières de percevoir, de saisir et de peindre la réalité propres à ses profondes individualités. Et nous observons des femmes comme des hommes, des personnalités de tous pays se dévisager, s’effleurer, voire se bousculer ; nous sentons des mondes intérieurs qui se meuvent, s’entrechoquent sans pour autant fusionner même quelquefois, sans pour autant oser se verser pour ainsi dire des uns dans les autres : tantôt se rapprochant, tantôt s’éloignant, les êtres s’apparentent aux perpétuels passants ne semblant jamais vraiment connaître ni le voir et l’émouvoir ni l’estimer et l’aimer.

 

Photo © iStockphoto.com / Epifantsev

 

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Empathie et expérience optimale

Empathie et expérience optimale

31 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Empathie et expérience optimale.

De même que le scientifique, par une intime expérience de l’empathie, se sent tout proche de la cellule, du virus, de la particule étudiés, ainsi la personnalité introspective, en considérant ce corps, cet organisme, « l’Autre » qui se tient complètement replié à l’intérieur, vient graduellement plus près d’elle-même. Voilà comment en chaque cas, observateur et objet, l’un et l’autre deviennent Un. Dans ce moment, l’activité mentale — le « flux » —, l’interne et l’externe, l’objectif et le subjectif, le soi et l’autrui, le particulier et l’universel rassemblent leurs terres, leurs airs, leurs feux, leurs eaux… Finalement, au sein de cette impression totale, de cet heureux sentiment d’unité, de cette sorte d’admirable harmonie de l’ensemble, tout, en pleine effervescence, semble parfaitement apprêté, tout à fait à sa place, et concourir, dans l’histoire des idées psychologiques, à ce que l’on a nommé depuis peu — mais saisit et éprouvé depuis bien longtemps, et chez mainte et mainte civilisation : l’expérience optimale.

 

2. Amis et famille.

Il était un homme, qui, lorsqu’on lui reprochait de passer le temps à fréquenter ses livres, les idées et les grands hommes du passé, sentait monter en lui une forme de colère irrépressible, et se trouvait bientôt dans l’incapacité de se contenir : « Ils sont réels tout autant que mes amis et ma famille ; davantage : ils sont mes amis et ma famille ! »

 

3. Architecture verbale.

Chez les auteurs d’exception, chaque lettre, chaque mot, chaque phrase respirent la maîtrise. Et celle-ci, eu égard au fond et à la forme, n’est pas simplement objective. Le Goût délicat partant à la rencontre des superbes structures, de cette architecture voisine de la perfection, pour peu qu’il y porte attention, et à un degré suffisant, promptement se rend compte d’un phénomène particulier, d’une manière de loi essentielle : dans les mains des plumes éthérées, de ces esprits distingués, des artistes accomplis, le verbe n’est pas seulement compris — il est aussi pour ainsi dire senti.

 

Photo © iStockphoto.com / kateja_f

 

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De l’identification

De l’identification

30 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. De l’identification.

Comme le monde te semble tout froid, distant — un parfait inconnu ! D’un côté et d’un autre, en divers endroits, combien tu te sens terriblement à bout de souffle, te crois profondément esseulé ! Jamais tu n’as appris à humer le parfum de ses fleurs, tes mains n’ont voulu accueillir ses beaux fruits et ta sensibilité n’a essayer de vibrer avec lui. Cependant, curieux humain ! négligeant les atomes, méprisant les insectes, aveugle aux corps célestes, ne t’identifiant aux choses au-dessous de toi, au-dessus, alentour, à ces paumes, petites et grandes, qui t’entourent, t’enveloppent, à la Nature qui te baigne et te porte, toujours tu éprouves l’inquiète surprise de ne rien saisir, entendre, ressentir du tout, et de demeurer bien en retrait — derrière le mouvement, la mélodie… loin de la danse, de la vie !

 

2. Nature de la faim.

Comment et quand saurait-on vaincre l’abomination, le véritable monstre aux milliards de pattes que constitue l’élevage industriel ? En engageant vivement les hommes à s’asseoir à la table de leurs sensations, en les invitant à goûter entièrement certaines de leurs timides intuitions : par un effort d’observation et de réflexion, ils obtiendraient au moyen d’actions et de soins l’intelligence de ces êtres si différents et toutefois si proches. Alors, quand ceux-là, s’évertuant pour penser et éprouver comme ceux-ci, seraient à même de devenir les animaux qu’ils sont eux aussi, quand dans les papilles gustatives et les têtes innombrables des aliments supérieurement lumineux feraient leur apparition, le géant immoral, le meurtrier planétaire pourrait commencer de trembler : une faim inédite se rapprochant, on pressentirait un déclin imminent — une tout autre fin.

 

 

Photo © iStockphoto.com / tommasourbinati

 

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