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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Vincent PAYET

Constructions mentales

Constructions mentales

16 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1

Constructions mentales

Il en est d’un ouvrage d’esprit comme d’une construction matérielle ; l’un et l’autre ne peuvent se passer de dessins ni d’échafaudages, d’une vue d’ensemble ni d’outils adaptés à l’élaboration sensible. Pourtant, à la fin, l’oeuvre étant laissée nue devant l’observateur, ce dernier se l’imagine venue pour ainsi dire d’ailleurs. Il se représente une inspiration s’originant en quelque sorte dans les confins du ciel, une puissance guidant une main et une volonté ignorant ce que sont hésitation et égarement. En somme, on se trompe sur l’absence de la conception et du chantier ; on croit, à tort, à l’inexistence du travail préliminaire, de l’effort et de la détermination — tous sont nécessaires, ô combien ! à toute véritable œuvre. — Et, quand bien même cette méconnaissance du processus créatif ne s’opposerait, parfois, à une intense délectation en la contribution, elle ne constitue pas moins une erreur, — une bien ordinaire et souvent si heureuse illusion.

 

2

Une tout autre Recherche

Autrefois, une secrète inclination m’attirait vers toi,
En direction des vastes domaines, des belles régions.
Puis, brusquement, je vis et la concurrence,
Et les évaluations,
Et le déficit,
Et le productivisme, et le réductionnisme,
Et les oeillères ;
Et je sentis et l’immense inconfort,
Et l’insoutenable aisance ;
Et je pressentis la prison ;
Et je palpais de loin l’invisible piège à lièvre !
De ton visage peu à peu mes chants se sont détournés,
Bientôt de mes vaines aspirations joyeusement me libérais —
Ah ! dans une tout autre trajectoire je lançais mes petits pieds !

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / senkoumelnik

 

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Douleurs et Respect

Douleurs et Respect

15 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1

Douleurs et Respect

    Telle une rivière boueuse débordée,
Tu épanches tes plaintes, tes souffrances,
Tes alarmes, ton trop-plein,
Tes scories les plus viles.

 

    Jamais la tranquillité d’autrui
N’est en ton lit considérée.
Et par la raison que je ne dis mot,
Tu m’imagines invariablement loin du chagrin.

 

    L’animal manifestement éprouve la douleur, lui,
Tandis que la plante est imperméable, elle :
Voilà ce que ton imagination forme ;
En voilà une méprise achevée !

 

    Vraiment, l’ignorerais-tu ?
Les peines légères coulent aisément ;
Les sueurs profondes sont inaudibles. —
Hélas ! un seul des deux… connaît le Respect.

 

2

Astre créateur

    Force impétueuse,
Bouillonnement infatigable,
Chaudron psychique,
Volonté, Désir… Astre créateur !

 

    Expansion perpétuelle accélérée,
Flambeau hyper-actif,
Mèche constamment allumée,
Monde éclatant en tout lieu !

 

    Combien tes choses s’entrechoquent,
Comme tes combinaisons voient le jour :
Ô Écume illuminée, céleste sphère —

Ô Mousse quantique toute gaie !!

 

 

Photo © iStockphoto.com / Lonely__

 

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Des ailes et des éclairs

Des ailes et des éclairs

13 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

Ah ! qu’ils négligent la science et les personnalités éminentes passées ! Cependant, quelles taupes ! quels myopes accomplis ils seraient sans les prodigieux battements d’ailes dans les conceptions de l’humanité, sans ces splendides architectes qui, de tout temps, par leurs pensées élégantes, simples, par leurs supérieurs éclairs fulgurant à l’horizon, par leur théories qu’on dirait venues du ciel, ont su ériger puis élever les opinions humaines et, dans des espaces d’une altitude sans cesse croissante, embrasser — et permettre que les sociétés embrassent ! —, un nombre considérable de vérités sur les choses et leurs aspects ! Ne désespérons de rien toutefois ! Il existe, et existera encore et toujours, des individus qui sèment de clairvoyance les natures d’alentour aussi bien que les diverses affaires en cours et y maintiennent leur digne activité, amenant graduellement autrui à y participer degré par degré. Ces derniers réduiront significativement, du moins nous est-il est permis de l’espérer, le domaine de l’indifférence à l’égard de la beauté et de la compréhension des phénomènes naturels ; et, finalement, après les siècles des siècles, cette trajectoire mentale par l’ensemble des peuples épousée sera regardée dans le monde comme une heureuse destinée : considérant pour lors les égarements, les folies pures, les premiers balbutiements de la Raison, on dira sans nul doute par-devers soi combien il aurait été possible, en progressant sur des voies fort différentes, de s’égarer davantage et à l’intérieur d’un moment d’une autre durée… ; combien il était nécessaire qu’on se fourvoyât à ce point afin que l’on pût, en un futur favorable, percevoir les fraîches aurores, concevoir et sentir les nouvelles clartés — éprouver leurs rayons éternels, ces biens de fortune dès l’enfance aux hommes accordés. Armons-nous de patience ! et tenons-nous donc bien assurés du succès de l’entreprise : à force d’y réfléchir, cette manière de voir et d’éprouver formera peu à peu sur les consciences une marque, une empreinte, une figure toute familière ! Comment saurait-il en être autrement ?

 

 

Photo © iStockphoto.com / ekaart

 

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Acupuncture nouvelle

Acupuncture nouvelle

12 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

Acupuncture nouvelle

 

    Qu’on s’arrête un instant,
Et se représente ce dessin étonnant :
Un homme nu vu de face,
Dont le corps accueillerait maint point.

 

    Chacun indiquerait, au moment approprié,
Où saurait profitablement se loger l’aiguille,
Si l’on avait souhaité soigner au mieux
L’individu excessivement déréglé.

 

    Et pour me faire comprendre,
Lorsque je dis « déréglé » il faut sitôt entendre :
Jalousie, Avarice, Froideur,
Vanité, Violence…, Bêtise aussi bien que Sottise.

 

    Sur cette figure personnelle, en couleurs, et fort salutaire,
Que tout homme né porterait obligatoirement, comme la barbe,
On percevrait pour ainsi dire maux et remèdes,
Résideraient ensemble le venin et la thériaque. —

 

    Un phénomène singulier se produirait pour lors.
Sur la scène sociétale, à tour de rôle,
Le souffrant deviendrait guérisseur, et le guérisseur, souffrant ;
Et peu à peu se désembarrasserait de ses impuretés la morbide Humanité.

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / caraman 

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Marche rapide

Marche rapide

11 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

Marche rapide

Il s’était avancé de quelques mètres à peine sur le chemin, lorsque, se retournant, il voulu retrouver du regard certains de ses amis et de sa famille — mais ces derniers n’étaient plus. Leurs pas avaient fui, sans même le prévenir, sans s’en apercevoir eux-mêmes vers on ne sait quelles lointaines contrées. Et c’est le souvenir que notre ami tente de retracer à présent, et à travers cette sorte de figure en bribes, les traits estompés et tant proches qu’il s’efforce à saisir, à embellir, à transfigurer. Et c’est avec la plus sérieuse promptitude qu’à l’urgente tâche il s’attelle, car, il ne l’ignore pas, les sourires, les larmes, les visages sont si vite par le temps dévorés ; car il le sent : sur leurs voies propres, si vite marchent les morts.

 

L’esquisse

    De se lever, de tendre le bras,
Et d’appliquer chaque jour,
Avec une certaine constance,
Quelques petits points colorés
Sur sa propre petite toile —
Peu d’hommes en sont capables.

 

    Et pourtant il existe encore plus rare.
La poignée qui, au préalable,
S’attarde à la conception,
S’attaque à l’esquisse :
Subissant l’urgence de la réalisation,
En premier lieu, évalue l’intention — dès l’abord, considère le « dessein ».

 

 

Photo © iStockphoto.com / RamCreativ

 

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E=mc2

E=mc2

10 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1. E = mc2.

L’éducateur déployait son activité en vue d’encourager son élève, de soutenir, ainsi qu’une colonne séparant tout le bâtiment de la terrible implosion, l’ensemble de la structure, la destinée, la volonté d’un talent manifeste. Le maître, au sein d’une persévérance louable, essayait de canaliser les flots de pensées noires qui à l’intérieur de la demeure ne cessaient de s’accumuler, d’obscurcir les lieux, d’enfumer les pièces, comme on tente d’amener les eaux de l’impétueuse rivière à la roue du digne moulin ou aux cultures supérieures, et ne s’éloignait de son apprenti que rarement, à contre-coeur ; et encore qu’il sût parfaitement qu’avec de nobles et vastes intentions on reste souvent impuissant devant des humeurs pareilles, des troubles, des vapeurs, des assaillants de ce type, il ne sous-estimait cependant les forces de l’écoute comme de la motivation, celles de la main secourable, et conversait, et édifiait sans relâche la personnalité tant fragile, tant prometteuse sur elle-même. Ainsi, si une oreille attentive était passée près de l’un de leurs nombreux entretiens par le fait d’un hasard, elle eût pu percevoir, parmi les multiples traits prodigués au malade par l’aimable et robuste soignant, celui que voici : « Mon ami, ta taille modeste et ta masse faible ne devraient pas te faire perdre le souvenir des lois physiques : l’énergie latente en une quantité infime de matière, la puissance mugissante en tout point de l’espace — la Fureur créatrice en ta propre conscience ! »

 

 

Photo © iStockphoto.com / TayyART

 

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Anticonformistes

Anticonformistes

9 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1

Anticonformistes

    Toi, la personnalité continuellement neuve,
Accueillant dès l’enfance les édifiantes lectures,
Fréquentant les valables maîtres, les cercles novateurs,
Emplissant d’idées d’une autre espèce ta libre conscience,
Délaissant sans relâche les vils microcosmes,
T’échappant pour jamais des champs grouillants d’aveugles fourmis,
Préférant sans faiblir la poursuite du réel aux préjugés les plus grotesques,
Élisant la recherche ardue de la chose fondée,
Vouant un profond mépris aux incompréhensibles chimères imposées,
S’adonnant au travail intérieur dans toutes les règles de l’art,
Toi ! la Tête, la Sphère toujours claire toujours fraîche !
La source pure baignant dans un perpétuel développement,
C’est en ta compagnie que nous voulons sentir notre onde sourdre,
Que nous formons même voeu d’y boire :
En hissant au-dessus de l’auguste table bien haut notre verre,
En élevant de grands chants en l’honneur de l’inappréciable Valeur —
En adressant nos gais vers au dieu du vrai et du beau !

 

2

Maturité et communauté

    Observez-la, gambillant sur le fil ténu de la pensée,
Vers les hauteurs : considérez notre funambule !
Tout illuminée, remarquez l’âme artiste !

 

    Négligeant l’embarras,
Fréquentant les audacieuses idées,
Foulant joyeusement les étroites crêtes montagneuses…

 

    Défiant les lames océaniques,
Survolant la variété des groupes, le nombre des partis,
Rétive aux mers, aux forêts, aux déserts d’idoles, —

 

    La nature ailée échappe aux coreligionnaires,
Et la voilà au-dessus des maux divers.
Voilà s’éloignant des terribles cachots la volante créature !

 

    Et certes elle porte en soi une tristesse,
Une plainte amère qui continuellement voudrait rogner ses ailes,
Mais comment en d’autres airs saurait-elle perdurer ?

 

    Oui, comment sa maturité éthérée, à une pareille atmosphère,
À une telle communauté de convictions, à ces bagatelles,
À ces nombreux éléments viciés qu’adorent ses frères s’accommoderait-elle ?

 

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / andrewgenn

 

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