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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Vincent PAYET

Quelle importance

Quelle importance

27 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1

Quelle importance

Mérite et responsabilité,
Déterminisme universel ou liberté absolue,
Quelle importance ?
Lorsque, les fers aux pieds,
Ou bien les pas tout légers,
Nous persistons à entendre,
À sentir, à vibrer :
À perpétuer, dans la généreuse ardeur,
Et l’écoute, et le chant, et la danse ! —
Qu’importe le flacon… ?!

 

2

Multiplicité

Devant la diversité de mes opinions,
Tu me juges sévèrement,
Te figures avoir tout saisi,
Cerné ma condition ;
Mais voici :
En épiant le monde, ne conçois-tu pas
La pluralité des causes ;
Ne perçois-tu pas, à ma mélodie,
La multiplicité de ma nature ?

 

3

Coupables !

Jamais vos bras ne s’arrêtent de condamner ;
Cependant, ceux-là mêmes qui agissent exprès
Ne sont pas, au fond, de leur considérable égarement
Les premiers responsables : Grattez, grattez, grattez
Une main criminelle ; ne coulera finalement, et assurément,
Sous le vernis de culpabilité… qu’un sang pur — innocent !

 

4

Invendue

    « Connaissance, Puissance, Élégance,
Combien ils se disent prêts,
Afin de vous posséder,
À sur-le-champ Le rencontrer —
Là-haut, là-bas, à côté !

 

    C’est un grand nombre
Que l’ensemble désirant pactiser.

 

    Hélas ! à la fin,
C’est elle ! la déroute !
Que toutes ces entreprises embrassent.

 

    D’abord par la simple raison que l’ultime instant
N’assiste qu’à de pitoyables renoncements ;
Ensuite parce que les quelques braves,
Pour récompense,
N’obtiennent de Lui
Que l’évidente absence.

 

    Mais vraiment,
Âme insignifiante,
Grande folle,
Qu’espères-tu encor quand,
Toute tremblante,
Et soulevant toi-même,
Tu déposes tes pauvres espérances
Dans les immuables mains
De la Chose vide,
Dans les immuables mains
De l’Inexistant ! »

 

5

Les p’tits Créateurs

    Calmement s’assied l’enfant ;
Divers matériaux sont saisis,
Papier, bois, fer, plastique,
Nulle substance n’est mise au ban.

 

    La fête bat son plein :
Ici surgit du néant une tour,
Là, un aérodrome déploie ses formes,
Là-bas, un parc de loisirs sourit au jour…

 

    Idées, plans et réalisations se concertent,
Créations et récréations se mêlent —
Instants inouïs où les potentialités,
Où l’abstrait se jette dans les eaux du sensible.

 

    Arrière-cour, sous-sols, chambres variés,
L’imagination reçoit aimablement ses jeunes invités,
Les architectes et les mains de l’esprit,
Les petites consciences, les grandes bâtisseuses.

 

    De modestes scientifiques fort enthousiasmés,
D’infimes lettrés quelquefois inspirés,
D’humbles artisans formidablement doués :

La vague d’artistes simples, rieuse, enfantine.

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / acgd80

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Raconte-moi

Raconte-moi

24 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1

Raconte-moi

    Raconte, raconte-moi vite
Tes envies,
Tes amours,
Tes folies.

 

    Parle-moi
De ta prétention,
De ton insolence,
De ta justification.

 

    Je voudrais entendre
Ta vaporeuse voix,
L’onde déliée,
L’Insaisissable.

 

    Je voudrais goûter
Tes histoires d’érudits,
D’hommes sages,
D’êtres fous !

 

    Et vivre,
Par ta bouche,
L’expérience du voyageur,
De l’homme d’esprit.

 

    Halte ! — Raconte-moi
Tes aventures,
Tes sentiments,
Ton récit… ô ma vie !

 

2

Sentiment de vivre

    Au cœur de la tempête,
Divaguant en la tourmente,
Le timon éperdu tente
De tenir son cap.

 

    Il tâche de s’accrocher,
Ainsi que le peut une âme,
À l’intensité de la sensation,
Au sentiment de vivre.

 

    Une entité bien légère,
Lointaine,
Presque inatteignable —
Comme impalpable.

 

    Qu’est-ce à dire, Océan tumultueux ?
Ainsi même l’homme amoureux
Ne serait à même de s’éprendre
Que d’une amante voilée ?…

   

    Cette figure si imprécise,
Cette improbable retraite :
La terre ferme imaginaire ;
Brumeuse et continuelle : — l’inconnue éternelle ??

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / TonyBaggett 

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Le mieux vivre

Le mieux vivre

23 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1

Le mieux vivre

    Les mots,
Les tournures,
Le style,
Les sensations,
Les sentiments,
L’imagination bien usés…

 

    Comme la Chose commune l’éloigne
De la vérité,
De la gaîté,
Du mieux vivre !
Combien lourdeur et lenteur
S’opposent à la liberté et au jeu ! —

 

    Ah ! que les dieux éteignent la lampe !
Que subrepticement l’enfant soit envoyé
À distance du souffrant !
Et que dans la secrète nuit
La barque à peine sauvée
Du foyer de l’épidémie quitte le noir rivage !

 

2

Culbuter l’ennemi

    Signes, symboles, talismans ;
Un… deux… par millions :
Monde, non pas de raison,
Mais bel et bien de magie.

 

    Devant la figure, l’envahisseur,
L’âme libre se dresse,
Et toujours prête se tient…
À convenablement culbuter.

 

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / MarinaMariya

 

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Le mollusque

Le mollusque

22 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1

Le mollusque

    Roule, roule, roule,
Petite bille ivre,
Parmi la courbure,
Dans l’espace,
Dans le temps,
En ta coquille.

 

    Chemine, chemine, chemine,
Minuscule escargot,
Curieux passager,
Si lente créature,
Dieux ! si insouciante,
Oui, l’innocente.

 

2

Vision et Équation

    Toute cette salive dépensée ;
Et autant de bêtises balayées,
Par un seul homme,
Un seul penser.
Ah ! ces nuages de poussière,
Ces nuées d’encre,
Cette multitude étourdissante de mondes
Autrefois tant vaillante,
Tant resplendissante de santé,
Qui sous l’énergie d’une simple vision,
Ploie et s’écroule,
Se désagrège et se disperse !
Comme la menotte d’un mortel,
Borgne ou sourd-muet,
Manchot ou unijambiste,
Sait renverser les robustes armées,
Les puissants empires,
Les siècles eux-mêmes ! —
Les préjugés !
Et quel prodige :
Le crépuscule
De même que l’aurore,
Tous deux parmi l’éclair,
Parmi la clarté de la création,
Formant simultanément
Le grandiose spectacle
Des métamorphoses de la compréhension !
Mais surtout quel étonnement sis
En l’idée d’une lumière,
D’une vérité soudaine
Procédant d’une humble nature —
Ce jaillissement s’originant
Dans la modeste représentation,
Dans l’humaine appréhension,
Dans la si gracieuse et si sobre équation !

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / yulia-bogdanova

 

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La sève des spirituels

La sève des spirituels

20 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

La sève des spirituels

    Ce qui, de quelque manière,
Ressortit à la vie de l’esprit,
À la vie tout simplement,
Aux manifestations toutes multicolores et multiformes
De cette stupéfiante et considérable étendue,

Irrigue avec force et constance l’âme de notre ami.

 

    L’incorporel, l’immatériel,
Le champ sans bornes de l’activité intellectuelle,
Les terres inconnues des innumérables considérations,
Le domaine des potentialités illimitées,
Tout ceci, qui sans faiblir enrichit les hauts sols,

Nourrit son cœur d’artiste, l’arrose dans son vol d’une sève exquise.

 

    Dans l’imaginaire, le par-delà, en l’activité mentale et spirituelle,
Au sein des sphères de cristal amies,
Cet être hardi cherche, et finalement trouve…
Ses motifs, ses intentions, ses inclinations ;
Portes et horizons s’ouvrent naturellement…

Dans l’infini se déverse sa conscience.

 

    Ce n’est pas que d’une substance foncièrement autre
Son âme soit formée ;
Simplement, ses désirs, ses besoins,
Elle sait les écouter ainsi que les saisir
Aussi bien qu’elle perçoit le monde :

Oui, aux ondes pures ses organes savent boire.

 

    Et s’occuper bien davantage de ses propres terres
Que des domaines extérieurs
Comme consacrer ses gouttes d’existence aux choses intérieures plutôt qu’aux biens matériels,
En cela elle s’y entend ;
Notre horticultrice possède la très rare maîtrise !

Cette qualité, cette capacité, cet art d’honorer les fonctions supérieures.

 

    Aussi la voyons-nous continuellement s’égayer
Dans un royaume sûr de ses fondements,
Un royaume accordant sa confiance aux bras ne cessant de l’ériger
Et à l’heureux accueil des aimables régions alentour ;
Elle avance sans chaîne, court, produit des bonds gracieux. —

Vers la félicité son cœur de battante de s’ébattre jamais ne semble s’arrêter.

 

    Le « spirituel » se transfigure dans l’esprit,
Parcourant la nature, explorant sa nature,
Tel un éternel enfant, le plus beau d’entre tous ;
Et il sourit, d’aise, d’espoir, d’authenticité :
Semblable à un seigneur pour qui le jardin, pour qui le paradis,

Pour qui l’entière mer de délices serait comme descendue sur Terre.

 

 

La Forêt des Vanités

    Tu t’imagines supérieur à tout,
Ô animal le plus fou,
Conscience indiciblement soûle :

Le roi, dans l’abondante forêt des vanités !

 

    Et te voilà armé de tes aveugles mains,
Affolant ta destinée avec tes drôles d’engins ;
Te voilà à l’assaut des arbres sans âge,

Parti, éperdument rieur, pour une bien mystérieuse guerre.

 

    En tout lieu, le sang a beau se répandre
La faune hurler sa peur et son déclin,
La flore se mourir en un silence spectral :

Tout te grise, t’exalte — t’emporte.

 

    Au cœur du monde, dans ses poumons,
Parmi ses entrailles, en ta propre maison,
Élevant machinalement tes monstres dociles vers le sinistre ciel,

Dans le vice toujours tu persévères, perpétuant le massacre.

 

    Ce faisant, ah ! combien en bon meurtrier
Tu les oublies, les ignores, les déprises !
Tout ce vivant, tes proches, tes semblables ! —

Tes si amènes et innocents compagnons de voyage.

 

 

Ce qui se précise

Si tu veux offrir à cet homme une vérité,
Ne la lui apporte pas directement.
Car il est ainsi fait qu’il ne sait goûter
Que ce qu’il croit avoir découvert lui-même.
Sa main ne désire cueillir et savourer
Que ce qui graduellement se précise :
Seulement la belle, la délicieuse —

Seulement la fine et discrète Allusion.

 

 

Photo © iStockphoto.com / fona2 

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Volupté proche

Volupté proche

19 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1

Volupté proche

Les plaisirs de notre âme,
Ne les cherche pas bien loin
…………………………………………
Attendant le poète, l’homme de science,
Oui, tout près… en la découverte des vérités,
Juste à côté, au sein d’une réalité drôlement intimidée,
Notre nature, d’une main toute spontanée les y a puisés…

 

2

Rênes flottantes

Règle tant considérée,
Tant respectée, tant aimée —
Je te quitte désormais.
Sentiments, passions,
Instincts, cheval créateur !
Sur ton cou à présent
T’est laissée la bride.
Ami intime, vois ces rênes flottantes
Qui, telles les mèches déliées,
S’épanouissent dans les vents gais !
N’hésite donc plus un instant :
Vers les formes nouvelles,
Va, cours, vole, et
Je t’en prie, jamais ne te retourne !

 

3

Des Trésors

La Jeunesse le voulait fuir
Lorsque, soudain, il vit,
Dans les textes poussiéreux,
La vigueur naître
Renaître de ses cendres.

 

« Ô Sagesses révolues !
Volcans, Fontaines
Toujours actifs !
Qui les âges savez traverser :
Oh ! Maîtres du Vivre ! » libère-t-il.

 

De la douce coupe d’insouciance
Ses lèvres bientôt courent s’imprégner ;
Déjà trouvent et retrouvent
Les vents anciens et le frais —
Ces trésors qui jadis… gisaient tout à fait.

 

 

Photo © iStockphoto.com / MarinaMariya

 

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Duo d’opposés

Duo d’opposés

17 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

Un homme, juché là-bas sur son mât, n’avait pas rejeté la maladie. Comment le pouvait-il, bien que le préjugé, la société, l’autrui cependant insistant, employât tout son réseau de forces pour l’y contraindre, et se démenât comme si l’accomplissement de ce dessein était chose possible ? Mais combien notre ami savait, au fond, que la santé n’est pas le contraire de l’affection, que le duo d’opposés, ici, comme bien souvent ailleurs, n’est qu’une illusion tenace ! Combien ce fin connaisseur de la psyché sentait que Morbidité et Sanité s’adonnent depuis toujours à une sorte de perpétuelle danse ! que l’homme sain ne réside, en définitive, non pas dans un état rigide, mais dans un processus dynamique, dans une désintégration de la personnalité constante, que la sérénité elle-même est une quête continuelle de la stabilité : pareille à la marche, une suite harmonieuse de déséquilibres sans cesse rattrapés — un mouvement essentiel, un trouble salutaire… un rétablissement permanent ! Oui, dans son monde, face à l’incrédulité de la foule, le sage haut perché continuait de soigner ses humeurs, avec une délicate et sérieuse attention. Ainsi, face aux vagues de pensées négatives tourbillonnant sans fin, aux creux et aux crêtes déroulant leurs formes sinistres, leur funeste figure, face à ces lames mugissantes crachant les menaces, répandant leurs eaux macabres, leurs périls sans relâche, le navigateur averti continuait d’avancer dans la constance et la promptitude, contournant les spirales assoiffées, chevauchant les humides obstacles, surmontant écueil après écueil. Un marin, cheminant au loin, de hasard aurait pu alors apercevoir, dans la tempête, en pleins tourments, au cœur de cet étrange océan : une personnalité, une âme toute dressée ; une volonté formidablement sûre de sa connaissance ainsi que de sa puissance… de sa bonne destination comme de son éternelle guérison.

 

Photo © iStockphoto.com / daseugen

 

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