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Esprit et Liberté

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Archives pour juin 2018

Appâts d’immortalité

25 juin 2018 par Vincent PAYET

1.Appâts d’immortalité.

    Persécutions, douleurs, extravagances, les histoires éternelles peuvent-elles sembler à ce point raisonnables ? Car quelles troubles et du corps et de l’esprit, quel vacillement et des courages et des futurs de l’un et de l’autre ; quel éloignement, quelle servitude, quelle humiliation n’est point occasionnée par ces nourritures accrochées à l’hameçon ? desquelles plus l’amer est poignant, plus l’homme s’écarte du goût et de la destination profitables. Ho ! combien de coeurs esseulés, perméables, assez naïfs, combien de ces bouches généreuses mordront encore à l’appât ?

 

 

 

 

2.La dispute.

    Alors que le débat s’enflait, l’homme adressa quelques mots à nos détracteurs : « Nous apercevons mieux que nos pères les impératifs actuels de notre éducation. Si nous devions exclure les langues trop promptes à l’étourderie, combien les commerces seraient ennuyeux ! Or la variété de leur plaisanterie expose tant de matières à notre développement, tant de convictions à démolir sans relâche, et donc tant de fruit à notre croissance, que nous devrions souligner qu’il n’y aurait pas excès de folie à vouloir non seulement que les mensonges se perpétuent, mais en outre qu’ils se renforcent et s’élèvent pour que nous sachions nous y contraindre, nous y éprouver et nous y ébattre assidûment. » La dispute s’acheva subito, ses ennemis comme par trop étonnés pour y mettre le surplus.

 

 

 

 

3.Des états propres.

    « Arrachons-nous de ce commerce si familier, proclame-t-il, avant qu’une attache solide n’apparaisse ; purifions notre coeur des affects de ces hommes, de crainte qu’il ne s’y engorge sans réserve : car, lorsque les particules se mélangent, quel ennui pour retrouver son état propre ! Efforçons-nous d’engagez assez tôt la séparation bienfaisante, ne nous consumons plus en liaisons préjudiciables, n’épuisons plus nos heures par de vaines écoutes. Ho ! que ne préférez-vous la solitude à ces compagnies désavantageuses, à ces peines d’esprit empressantes, à ces figures si contraires à vos maximes ! » Voilà une harangue d’une efficace bien opportune, nous dira-t-on. Voilà aussi comme ils entendent soigner leurs amis fidèles et convenables…

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Siècles boiteux

5 juin 2018 par Vincent PAYET

1. Siècles boiteux.

    Par la salive, il redonne l’ouverture à un non voyant ; et, par son pied, il efface une boiterie. Après toutes ces années, après les révolutions intellectuelles, par Vespasien, par Moïse, par la foule thaumaturge… — les narrations claudicantes se fixent dans les cœurs et les cervelles, se répétant et vacillant et chavirant, à l’infini.

 

 

 

2. Dieu caché.

    Nous reconnaissons un Dieu véritablement caché, Deus absconditus ; il oeuvre si loin des intelligences humaines : nous le nommons Incertitude, Probabilité, Énergie, Évolution. Ho ! sensibilité frondeuse, entrailles bien éprouvées, humeur récalcitrante, mon frère ! que tes oreilles s’écartent, afin que ta conversion s’éveille ; que ton âme entende, afin qu’Il te guérisse.

 

 

 

3. Âmes ductiles.

    Ces architectes ont dessein de nous briser et de nous unir à l’ignoble ciment de l’inféodation. Qu’ils cherchent autre part leurs matériaux ductiles, car les plans qu’ils veulent graver sur nos fronts s’obscurcissent dès ce jour par nos inébranlables persévérances.

 

 

 

4. Inséparables.

    La nuée automatique se fait des occupations qui l’enveloppent, des jouissances qui la flattent ; elle les savourent, elle les prône ; et elle s’y amollit entièrement, et elle ne souffre qu’on l’en détache.

 

 

 

5. Paix insouciantes.

    Nous venons à vos paix insouciantes, nous troublons vos plaisirs indélicats, nous rompons vos soins mortels. Nous bravons ces rires, nous tourmentons vos jeux ; nous lions étroitement vos pas, pour qu’ils cessent de courir aveuglément par le simulacre de triomphe. Nous les coeurs endurants descendons sur vos caractères soumis, et leur délivrons ces audaces et ces vigueurs dont la présence fut si longtemps dédaignée.

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