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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Archives pour septembre 2017

Hardiesses corrompues

29 septembre 2017 par Vincent PAYET

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1. Hardiesses corrompues.

« Enfin, dira-t-on, ils surmontent leur zèle par la preuve ; ils indiquent à leurs opposants sa supériorité. Enfin le Mensonge dépose son arrogance et sa charge : la vigueur, la malice, l’apparence, ses traits s’abîment. » Que vos doigts engraissent les bûchers salvateurs ! que sous les peaux la braise dansante morde ses familiers ! pour rendre toutes veules ces hardiesses brûlantes, et, grâce à leurs bouches, leurs cœurs purifiés, affranchir l’Histoire de ses macules vaines et fixées.

 
 
 
 
 

2. Greffe juteuse.

On ouvre un tronc, pour y poser le rameau. Dans quelle faiblesse le convive se maintient ; parmi quelles embûches il s’avance ! Mais bientôt l’union se resserre et efface la plaie, et le Caractère en douleur s’enthousiasme à la vue de ses beaux fruits. « Accueillez les pousses mentales, excitez les habitudes printanières, semble dire cette image ; pressez-les vers la hauteur, et par des efforts assidus ! Enfin, donnez-vous une solide patience : car quelle destinée ne s’ouvre pas à des courages si fertiles et si pleins ?

 
 
 
 
 

3. Pure aliénation.

On se figure aisément quelque type avec les oreilles, les yeux, le pied, le cœur même d’un autre ; mais je ne puis imaginer un corps habillant une parole étrangère. Le moi s’origine et se dilate en l’esprit, il s’y fait chair, il s’y fait sang ; et l’on ne conçoit pas bien comme, en ce cerveau, le monstre se regarderait justement tel qu’il sait être.

 
 
 
 
 

4. Les initiés.

A : Qu’est-ce qu’un expert ? vitement ? — B : C’est ce Savoir si modique, mais où le vulgaire voit une idole. — A : Bien vu, pardieu ! — C : Ce garçon a la parole heureusement fécondée, en partie. Emplissons bien la boîte de notre récipiendaire !

 

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Probes ouvertures

19 septembre 2017 par Vincent PAYET

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1. Probes ouvertures.

Le propos n’est pas moins lourd de conséquences que bien établi. L’homme de recherche doit l’honnêteté à son milieu mais d’abord à soi-même, et il ne se satisfait point en des cercles si réduits ; après un médiocre départ, il forme des ouvertures pour le peuple. Ces organes qui prétendent l’inverse, combien ils marchent peu dans cette voie scientifique, combien leurs élans comme leurs desseins s’écartent de la physiologie saine ; qu’ils ignorent le monde, et les trouvailles toujours superbes ! qu’ils méprisent tout ensemble leur capacité d’invention et ses naturelles et délicieuses joies ! Ô infortune de ces arrogances si maigres dans les preuves ! Et, ô vous les rares ! mais aussi fragiles dans leurs publications que le reste travaille à s’en prémunir !

 
 
 
 
 

2. Par l’esprit et par le cœur.

Nous ne gagnons la vérité par l’esprit, encore moins par le cœur. Leur fierté pose sur des images du temps, de l’espace, de chiffres, mais elle ne sait concevoir que ses impressions appuient sur des rêves très nébuleux. Et voilà comment des audaces veulent exiger pour toutes leurs créances individuelles un empire et une gloire universelle. Les principes ne se rangent dans cette classe d’objets en laquelle on croit si bien sentir. Après cela, que l’on cherche ce que peut donner la Religion par sentiment du cœur.

 
 
 
 
 

3. Les enfants de Zarathoustra.

Étonnez vos farouches vigilances, et déployez la surface de vos zèles ! que les protecteurs de la logique s’aiguillonnent dans l’étendue de vos alarmes, pour vaincre en une seule bataille tant de fermes obstinations. Entreprenez dans les villes et les campagnes, multipliez-y vos soins ; et qu’on découvrent les cachettes de l’assaillant des libres opinions. Nous les volontés superbes, les enfants de Zarathoustra, nous sommes ces jambes radieuses par-delà le Bien et le Mal ; et quelle que soit l’aigreur, quelle que soit la rudesse, quel que soit le venin épandu sur la couche de notre géniteur, combien nos soupirs enflent, parmi nos ballades, pour ce dégoût si ordinaire à l’égard d’un Exemple si sain.

 
 
 
 
 

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Classé sous :Journal

Couleurs dogmatiques

11 septembre 2017 par Vincent PAYET

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1. Couleurs dogmatiques.

Ho ! combien ils emmêlent les esprits ; changeant une lueur en divines ténèbres, et nos doutes en bien vagues lumières. Et que notre choeur aimerait à se diviser en deux demi-choeurs ! L’un enflerait des coups justiciers, l’autre contracterait l’amour indéfectible.

 

2. Les tatouages de l’irrévérence.

« Voyez, nous dit l’inconnu, comme ses tatouages se révèlent et s’élargissent ! Sur le crâne insolent, les empreintes : HOMME DE SAVOIR. Sous la voûte des pieds : DIEU EST MORT. La figure des bonobos enlacés vous indique : AMOUR ENTRE LES PEUPLES ; et la racine plongeant dans le terrain : LA SOURCE DE SA MORALE, DE SON EMPATHIE ET DE SA CIVILISATION. Des regards pénètrent ces symboles, et quelques-uns se réveillent en sueur. — Que des tableaux savent à petit bruit allumer des audaces ! et par leurs rayons polychromes évincer les coutumes ! »

 

3. Sottises ordinaires.

Quoique ces braves inondent leur propos de : « vérités absolues », « caractères inébranlables », « desseins intelligents », etc., nous sommes surpris qu’ils n’aient point chercher à établir ces « preuves », mais à grossir leurs préjugés ; se tournant en cet avocat qui « finit par se persuader lui-même », en ce bâtisseur se jouant de la perspective et de ses lois ; rejetant avec faiblesse la démarche scientifique — seule propre à nous rendre ce que nous sommes, à nous édifier entre les sottises ordinaires, à nous constituer si lumineux, si gais et si indépendants.

 

4. Inimitié féconde.

C’est dans nos gènes qu’on découvre la sympathie à l’égard des hommes, et non pas dans les influences merveilleuses : aussi l’abandon de ces hautes chaînes devient-il raisonnable, et même salutaire. Par vos haineux embrassements, votre fréquentation des autres cube les preuves d’un singulier amour. Témoignez encore à vos adversaires vos bonnes oeuvres ; étreignez d’une belle façon les orgueils qui vous compriment et vous souillent, comme Hercule serra le lion de Némée en Argolide. Soyez celui qui a pu dans les anneaux irrités d’un commerce fielleux se joindre hautement aux bassesses publiques ; soyez celle qui dans une grande posture signala comment guérir toutes les entailles et adoucir tous les saignements parmi les peuples. Vous devez l’inimitié, et on vous la doit ; et telle est la nature de ces liens heureux, telle est la forme de ces nœuds utiles, qu’il vous faut non seulement la gratitude quand on vous oppressent, mais encore le venin quand on la réprouve. Ha ! les ennemis persévèrent en l’injuste négation de votre assiduité ; ils bannissent vos fraternels empressements, tous ces fruits de vos méditations, tous ces loyaux présents pour affermir votre assemblée : pardonnez-leur, mordez-les bien, car ils brisent les sentiments les plus féconds, et lacèrent les compagnies les plus durables. Nous le disons, la continuité des cercles repose sur deux mots ; haine chaleureuse envers les farouches, pondération quant aux alliés.

 

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Dévouement funeste

8 septembre 2017 par Vincent PAYET

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1. Dévouement funeste.

Parce que nous sommes unis dans les « vérités » de la science, ils nous regardent comme des ennemis achevés. Eh quoi ! nous sentons le besoin de réconciliation ! nous éprouvons en notre juste biologie le devoir d’unité au sein des peuples, un devoir de cœur sensible et sans haine. Quelque fiel que drape votre science, nous ne laisseront point nos dispositions en un pareil état, nous n’abandonnerons pas nos sentiments dans les graves blessures de la colère. Parmi le feu de vos injures, au centre de vos crachats, nous verserons les eaux tranquilles de notre courageuse affection. Et, sans doute, grièvement calcinés, nous verra-t-on gésir sur le sol, brusques victimes de notre dévouement.

 

 

2. Finesse de touche.

Oh ! l’action et l’effet qui en résultent ! Par quel soin la couleur est posée et le caractère des choses se découvre ! Libre, puissant, assuré : quel pinceau ! quelle couleur ! quelle variété dans la touche ! Et cependant, voyez l’application et dans la fatigue et dans la manière ! En ses multiples ouvrages, où que les pas soient amenés, où que raison ainsi que sentiment, où que le couple repose, c’est la figure de l’artiste excellent qui sans cesse se détache ; et que l’observateur examine toujours le sujet ou qu’il considère la façon personnelle de l’auteur, l’impression revient et revient, identique à soi-même : toute heure en sa marque, toute excursion en ce Jardin, lui envoie mille présents, comme une richesse descendue droit du ciel ; et chaque bribe de travail, et chaque oeuvre bientôt sentie, tout déjà lui donne le ton : ces mots si harmonieusement assemblés, ces idées claires si bien rendues, ce langage, cette saveur où jamais les défauts et les manques ne s’éprouvent, et où déborde sensibilité et esprit. Le jugement s’exalte sans indécision, puis il approche les lumières, les juxtapositions et les douceurs des mélanges ; dans l’heureuse union il goûte le chatoiement des idées et des formes. Le cœur et la volonté impatients, l’humeur agréablement disposée, il n’y va pas, il court vers ces toiles, ces joyaux, ce portrait ignescent… Et qui serait surpris de la nature de ce spectacle : chez l’excellent, notre privilégié veut tout joindre. Au reste ni les forces ni le talent, ni rien à cette complexion ne semblant faillir, notre gourmet tendra peu à peu à l’appeler par ses noms : Homme divin et Exemple fort à l’écart.

 

 

3. Impérissable inimitié.

Nous voulions bien rendre l’inimitié entre les lois physiques et les concepts divins. Pour cela, nous usons d’une toile inconnue, et nous nous effaçons sans rien ajouter, sinon : « Qu’il y a des notions d’elles-mêmes si claires qu’on les obscurcit en les voulant définir à la façon de l’École » (Descartes). Une signature si peu visible dégage notre œuvre ; laquelle forme notre dédicace au Réel et au Savoir. Par le silence, nous ne rabaisserons pas notre Logique.

 

 

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Classé sous :Journal

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