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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Archives pour avril 2017

Friandise multicolore

Friandise multicolore

12 avril 2017 par Vincent PAYET

 

1

Friandise multicolore

    Corps, Consciences,
Aux couleurs variées,
Aux sentiments formidablement panachés,
Cette Nature, tantôt si sauvage,
Tantôt si ornementale,
Vous offre ses bonbons jaunes,
Rouges, roses,
Bleus, blancs…
Sa friandise multicolore ;
Odorants, ou bien silencieux,
Toxiques ou officinales,
Étale dans vos coeurs faméliques
La magnificence de son vase :
Cette vie, ce prodige luxuriant,
Sa variété, sa sève débordante,
Ses champs de coquelicots,
Ses pivoines arborescentes,
Ses couronnes de bleuets,
Son bouquet de chrysanthèmes.

 

2

Intériorité et Instantané. — Il y a une manière de beauté naturelle qui émane du poète ; une chaleur, une énergie… une douceur, un charme, un parfum… une sincérité peignant simplement, mais superbement, les mouvements, le trouble comme la clarté, les scènes successives de son intériorité : une série de poèmes voyant le jour sans préparation du sujet, au sein d’une exposition brève et bonne, et donnant l’impression d’une succession d’instantanés, d’un tableau riche de possibilités, d’un espace empli d’ondes et de rythmes variés, et répandant l’image de même que la sensation d’un fleuve enflé, d’un coeur débordant de secrète allégresse, de vie intérieure, d’intensité. — Comme offert un soir parmi l’improbable instant : le sentiment de la vue ou, pour mieux dire, de la vision inédite et discrète du dépouillé, de l’auguste et heureuse sobriété, de l’intimité même.

 

3

Point d’entrée décisif. — Parmi le règne végétal, l’endroit où le tube pollinique pénètre dans le gamète femelle détermine habituellement la pointe de la première racine ; parmi le règne animal, l’espace où le spermatozoïde s’introduit dans le gamète femelle annonce la localisation de la tête. Dans un cas analogue, pour ce qui concerne l’esprit à un moment décisif du développement de la personnalité, la zone d’entrée de certaines matières, c’est-à-dire de ces influences façonnant et gravant dans les cranes, avec célérité, une certaine manière de penser et d’agir, fait connaître ordinairement l’essentiel des caractéristiques de la future structure : elle fixe les contraintes et les tendances, donne les probabilités… indique la substance, la topologie, la direction… la nature, la conformation et la course — elle dessine, dans les yeux de ceux qui savent en percevoir les signes évidents, l’origine, l’évolution et la destination vraisemblables d’à peu près toute psychè en devenir.

 

4

Se concentrer

Oeuvres lunaires,
Prodiges inouïs,
Monumentale ampleur,
Indicibles génies… :
Puissance inégalée
De la volonté créatrice,
De l’esprit se concentrant
Sur un seul et unique objet.

 

5

Nature bien morte des compositions. — Il en est de certains récits comme de tout tableau à la maîtrise fort hésitante ; les mots, les chapitres ou les vers semblent, pour ainsi dire, contraints de se rassembler et de se prendre la main, de séjourner à l’intérieur d’un cadre artificiel, cependant que l’imagination sous-jacente ne possède pas la force d’une base affermie et sereine, cependant que les lignes directrices, que le plan, que l’indispensable vision est absente. Aussi l’ensemble ne sait-il produire cette sensation d’harmonie, former ce sentiment d’unité qui signe le chef-d’oeuvre. L’atmosphère se trouve entièrement gâchée, les fruits exquis, et promis, sont brutalement ôtés, la composition est manquée — par la raison que les personnages, que les regards en présence ne font que s’ignorer, n’ayant dans la conception jamais été réunis, n’ayant au préalable jamais été heureusement « vus » ensemble, autour d’une même table.

 

 

Photo © iStockphoto.com / melazerg 

Classé sous :Journal

Habitus scellé

Habitus scellé

9 avril 2017 par Vincent PAYET

 

1

Habitus scellé. — La prééminence d’une manière d’être, d’une façon de se tenir, de l’aspect général de l’esprit se mouvant dans le domaine de la santé physique comme morale, j’entends cette domination de l’habitus physiologique sur l’habitus morbide, — voilà la manière d’être louable, voilà ce que devrait rechercher tout individu de même que tout groupe social désirant l’épanouissement et la durabilité, voilà ce qu’on pourrait nommer LA salubrité, LE nécessaire, l’urgence. Une fois tout ceci bien entendu, plutôt que de vaquer derechef et funestement à leurs occupations, les hommes seraient fort inspirés de se réunir autour de la vaste table du monde, et de dîner tous ensemble en vue de sceller leurs récents projets : fermer hermétiquement la fiole de leur fraîche volonté, fixer avec du mortier les pavés de leur heureuse détermination, ériger ce pont des plus sereins et majestueux, cette construction ailée lancée vers une autre, une noble, une haute destinée.

 

2

Touche impétueuse. — Au déclin de ses jours, et se tournant vers lui-même, le poète lâche sur le ton de l’intime confidence : « Mais est-il possible, est-il possible que tout ce que mes doigts ont produit de mieux évolue finalement dans cette manière de vérité artistique, en cette loi qui impose de rendre du premier coup les couleurs de ses sensations, de sa raison, de ses humeurs? Et si, en définitive, de mes pauvres productions l’authentique valeur résidait à l’intérieur de ce seul principe : en l’impétuosité, en cette sorte de clarté — dans l’instant, en cette nudité audacieuse, non dissimulée ? »

 

3

De la rature et de la persévérance. — La science, tout comme l’écriture, et d’une manière complètement contraire aux conceptions figées, à la pensée dogmatique, progresse sur ses erreurs, par ses ratures. Cette évolution qui souvent prend la forme de bonds ne devrait pourtant jamais faire oublier ce qui depuis bien longtemps rend ce progrès sensible : la volonté, l’énergie — le travail continuel sous-jacent. En effet, il n’est que cette force qui permette à la belle trajectoire de paraître, de se faire connaître, d’avancer ; un pas après l’autre, la confiance en une transformation véritablement positive, la foi dans un avenir plus clair, plus profond, plus vrai, prometteur, porte sans discontinuer le penseur et le scientifique vers le large et les profondeurs — toujours plus loin, toujours plus haut… ailleurs. Et tout ceci ne fournit rien de moins qu’un exemple convaincant de ce que peut, en l’esprit humain, en cette faiblesse puissante, la modeste persévérance.

 

4

Du manichéisme.

    Dans le coin de la pièce,
Les doigts s’animent à l’intérieur du fauteuil ;
Des matières et d’autres sont manipulées,
Les choses de la vie sont entremêlées.

 

    Mais elles apparaissent
À la jeune femme qui tricote
Ou toutes sombres ou toutes claires,
Absentes sont les restantes nuances :
Graduellement, et sans bruit,
Le lieu est possédé des deux entités.

 

    Tout, jusques et y compris la conscience endormie,
Soit d’ombres, soit de lumières
Est bientôt parfaitement couvert —
Toute l’expérience devient pauvre, quasi binaire.

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / JuliarStudio

 

Classé sous :Journal

Pure façade

Pure façade

6 avril 2017 par Vincent PAYET

 

1

Pure façade. — Au cours d’un dîner, parmi d’autres invités, plutôt que de marcher, de courir, de gambader à l’intérieur de rues, d’avenues, de passages éclairés, enthousiastes et gais, plutôt que d’admirer, de savourer, d’éprouver la partie antérieure ainsi que l’intérieur d’âmes honnêtes, hautes, illuminées, on est bien souvent forcés de sentir la tristesse des bâtiments, l’hypocrisie de même que la bassesse des lieux, et obligés de lutter sans cesse afin de ne pas devenir des consciences toutes lassées, affligées, désolées : des humeurs, des caractères, des naturels… des visages, des expressions… des journées… — des promeneuses si maussades au milieu d’habitations déplorables, au milieu de ces faces arrière, de ces détestables façades.

 

2

Statuettes de plâtre. — Archaïques doctrines, aveugles et souverains systèmes, défectueux pensers… Sous de perfides lois, sous d’autres volontés, les hommes sans cesse se ploient, mais paraissent oublier toujours et ne les remarquer jamais. Ah ! qu’il serait bon qu’en chaque maison fussent installées de petites statues de plâtre : poitrails en avant, genoux à terre, têtes ôtées — des torses féminins et masculins, courbés, affaissés, sans dignité, bien froids objets embarrassés qui formeraient sans discontinuer, en l’étrange jugement, individuel aussi bien que collectif, ces souvenirs si étrangers, cet état de fait encore et tant… insoupçonné !

 

3

Demeurer, en soi. — L’un : De l’imagination, en passant par la palette, appelées par on ne sait quelle voie, les délicates et belles insouciantes épousent leur route, et s’en vont toutes vers le beau, le noble chevalet, se réjouissant de cette magnifique terre promise que constitue l’auguste et vierge toile. Mais déjà les années ont passé, et le visage, et le corps, et le cœur, l’essence même du robuste créateur dans l’éternité s’est évanouie : quelque délicates qu’elles fussent, ces sublimes Nuances de la réflexion, ces matériaux de créations diverses, ces substances d’œuvres entières survivent à celles de leurs auteurs, de leurs Créateurs, de leurs si modestes et mortels pères… — L’autre : Toutefois, ces derniers ne sont point totalement éteints, puisqu’elles brillent toujours — puisqu’ils demeurent, puisqu’ils respirent en elles.

 

4

Croisements perpétuels. — Les hommes se croisent, et ne semblent plus s’attacher à vouloir ni savoir se regarder, se rencontrer, se connaître ; en son observateur, on ne s’évertue, on ne s’entend plus à dialoguer, dans les raffinements, la délicatesse, avec l’âme timide, véritable et cachée ; les regards vont se perdre dans un lointain irréel, une région tant nébuleuse : de la même manière que dans ces portraits de face, ces représentations à l’huile où chaque figure et chaque prunelle ne s’arrête jamais de fuir l’oeil du peintre, parmi le lieu tout à fait imaginaire, ce songe si ordinaire.

 

5

Le service. — En assemblant les caractères, en fondant le fond et la forme, en composant assidûment son essai, son discours, ses vers cet homme se consacre au service de la matière, de l’énergie, des champs : de ce que d’aucuns nomment Dieu, d’autres Esprit, et d’autres encore Nature.

 

 

 

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / Dmitr1ch 

Classé sous :Journal

Sinistre sourire

Sinistre sourire

4 avril 2017 par Vincent PAYET

 

1

Sinistre sourire

En l’ombre épaisse
Sourit le squelette,
La pipe au bec :
   De la Mort
Cynique message
Aux formes de vie,
À la misère humaine.

 

2

Consigne impérative

« Il faut que tu crées quelque chose ! »
Scande la petite voie en l’âme fondatrice ;
Mais d’abord, assure-toi si tu sens bien,
Ouvre ta conscience, éveille donc ton être :
Qu’un cœur brûlant, intrépide et libre,
Qu’un cœur de chair, un cœur de vivant
Te tienne lieu de ressort ainsi que de matière !

 

3

Horizon nébuleux

Visage front
horizon nébuleux
dans les usines les bureaux
les étroits cachots
devant les écrans
à côté des machines
à l’intérieur du métal

 

idées explications
conscience lumière
torche fumeuses

 

Attention gaspillée
cerveaux automatiques
esprits fantomatiques
diplômes fonctions
existences absurdes
manifestation si sévère
d’un état bien sombre

 

4

Remettre en question. — Il est des moments où les valeurs, et même la valeur de ces valeurs, où presque tout doit être remis en question ; c’est pour toute personnalité à peu près insoutenable, mais c’est certainement, eu égard à la transformation de sa pensée, à l’évolution de sa nature propre, à la hauteur de même qu’à la splendeur des conceptions et de la possibilité d’expérience désirées, aussi inestimable qu’inévitable.

 

5

Grossières ordonnances. — La durée, le prestige, la formation et la position les enorgueillissent, jusques aux moelles. Armés d’une invraisemblable prétention, et l’esprit obnubilé par leurs tableaux grotesques, par leur sémiologie défectueuse, par leurs antiques dogmes, à pas feutrés, et dans le désordre du vaste nombre, les thérapeutes de l’esprit méprisables gagnent le logis de leurs insouciantes victimes déjà sur le chemin d’inconscience. « Les personnalités fort différentes, les âmes bien atteintes, ces êtres tant singuliers se tenant en foule assis, courbés, à genoux… devant moi !… tout dans leur sein, tout ! et sans souffrir le délai, doit être débarrassé de la moindre goutte d’étrangeté ! » proclament-ils fièrement par-devers eux, l’exécution sous les doigts, l’assurance sur la prétentieuse bouche : des excités parmi la célérité du mouvement, parmi la vive exaltation de l’instant ; — et les talents, et les caractères, et cette diversité, et cette richesse, alors tous de périr par les arrêts meurtriers. Abattus par la main de la faiblesse, les voilà gisant sous l’immense plaque de l’immuable ignorance, sous la morbide et funeste puissance, en la macabre danse — sinistre terre… de cette Folie si résolue, si téméraire.

 

6

L’uniforme et la nature morte

Les petites consciences filent et s’entassent
À l’intérieur des titres, des activités vaines,
Dans les voies du pouvoir, de l’argent, de la gloire :
En des paniers fort limités, des pommes de terre.

 

Peu à peu ces dernières inévitablement se déforment,
Et le regard se pose sur des visages fort variés :
Des têtes bien rondes, des toutes plates, des cabossées,
Des sombres, des claires, des fringantes, des décadentes…

 

Mais déjà l’atmosphère s’épaissit, et la teinte funeste,
Naguère si faible, se fortifie, se dresse, envahit.
Ce tableau qui prétendait à une diversité de forme et de fond
Voit dans l’instant sa foule se faire envelopper — par l’uniforme.

 

7

Vrais philistins

Routine, bassesse… Tant curieuse époque
Où dans la culture, les lettres, les arts,
Dans les plus délicats mets de la vie
Rare est celui ou celle qui sait bien goûter,
Et indénombrables ceux qui dans la fange
Toujours se vautrent et toujours exultent ; —

 

Aussi entend-on, à côté des belles plaintes,
Des mélodies, des chants fort sensibles,
Non loin de toutes ces âmes très esthètes,
En cette atmosphère encombrée et polluée,
S’élever la triste rumeur : les cris de joie
Des cœurs incapables — des vrais philistins.

 

8

Inculture d’une terre

Il existe encore des champs
Où le noble esprit
Échappe à la corruption,
Où sa pureté originelle
Se conserve magnifiquement ;

 

Cependant les sociétés modernes
S’abandonnent à l’avilissement,
Les principes et les comportements,
Les volontés et les cœurs
Boivent à la hideuse dépravation :

 

Qu’il soit passif ou actif,
Ce mal irréligieux
Sournoisement règne et sévit,
Au sein des âmes asservies,
En pleine inculture planétaire.

 

 

 

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / Alioshin

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La vieille Tour

La vieille Tour

1 avril 2017 par Vincent PAYET

 

1

La vieille Tour

Lointaines pensées,
Songes passés,
Désirs ensevelis…
Tout cœur de valeur,
Toute âme véritable,
Abrite en son sein
Un cimetière d’idées,
D’émotions, de sentiments :
Une terre abstraite,
Un espace inerte,
Mais où s’élève, solennel,
Un monde de sensibilité,
Un royaume de vérités —
Vieille, et toutefois vigoureuse,
La solide, l’immuable,
La Tour majestueuse.

 

2

Le Livre et le Merveilleux

Vaste et pesant Livre,
Sur une modeste table ;
« Il y a l’obscur,
Il y a le clair… »,
Qu’ils déclament ;
Le sage, lui, ne sent
Que de curieuses histoires :
Sa saine raison ne côtoie,
En l’humaine morale,
Et tel le navire
Longeant le rivage,
Que les terrestres racines,
En ce monde imaginaire,
Que l’infinité des tons.

 

3

Seuil et Affleurement

    Quand il eut passé le seuil de la porte,
Il s’aperçut de la présence de la vieillesse,
Et que, cependant, il n’était qu’à l’entrée…
De son ouvrage, de ses impulsions,
De ses desseins, de sa course véritable.

 

    Un vertige le surprend, mais très vite il se reprend :

 

    « Me sont encore accordés quelques jours,
Peut-être même certains restes d’années ;
Et, outre cela, combien avant moi ne purent
Assister à l’affleurement d’un tel sentiment —
Passèrent bien à côté d’une impression si mal perçue ? »

 

4

Scène au tombé du jour

Cesse donc de fuir et les hommes et toi-même ;
Ôte ta tête des marécages de la mélancolie,
Qui en escaladant les degrés de la sombreur aspirent
Tes restes de lumière, d’enthousiasme, de couleurs.

 

Échappe-toi pour jamais de ces funestes bords,
De ces procédés vils, de ces sinistres pensers,
De ces apparences trompeuses, de ces rivages tragiques,
Qui tous dans l’oubli te persuadent de demeurer toujours.

 

Fasse le ciel que tu ne sois plus ce prisonnier inconstant
Capturé, ligoté, presque inanimé en de bien tristes fers :
Parmi la sclérose d’une humeur à ce point mensongère,
Dans les effroyables grands lacs d’une eau si criminelle,
Cette âme dénaturée expirant lentement à la tombée du jour.

 

5

Effluves du passé. — Au sujet des furieux reproches de la conscience, des remords, posons tout d’abord que les animaux humains évoluent d’une manière bien surprenante. Car ils installent leurs organes sensoriels à l’arrière et apprêtent leur anus à l’avant, pour reprendre l’image de Gould. Ainsi, parmi le domaine de la morale, plutôt que de promptement s’éloigner, et sans trouble semé dans l’âme, de leurs déchets passés, de leurs souvenirs hantés, de cette voix du Remord toujours importune, ils préfèrent non seulement avancer tête baissée, progresser sans la possibilité d’apercevoir les effroyables obstacles affamés, mais même se précipiter dans l’ignorance des différentes voies offertes ainsi que des destinations autrement souhaitables ; et davantage, le plus grand nombre semble n’aspirer qu’à continuellement patauger au milieu des infects relents, qu’à accomplir des progrès pour ainsi dire inversés et contraires : sa belle humeur est fatalement plongée dans les nuages de malheur, dans les effluves tant souillés de l’immonde — à l’intérieur de la blessure, du trou, du gouffre béant de l’immensurable haut-le-cœur.

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / ricochet64 

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