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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Archives pour février 2017

Visage bleu

Visage bleu

6 février 2017 par Vincent PAYET

 

    « Sur la Lune,
En une pleine satisfaction,
J’éprouve les doux mouvements,
Les harmonieuses rotations…
Le cours serein,
La course tranquille de ma vie,
Me confia, minuscule, la créature ailée.

 

    M’éveillant dans l’heure fraîche,
Je rejoins ordinairement ma fenêtre
En vue d’admirer la courbure,
La rondeur, la majesté de ta planète ;
Tout songeur, tout impatient,
Du jour comme de la nuit
Je ne cesse de goûter la splendeur.

 

    Là, je tâte, je savoure, je bois
Vos montagnes, vos rivières,
Vos sables, vos geysers ;
Il n’y a pas un jour qui ne me voie
Admirer vos terres bigarrées,
Vos luxuriantes forêts,
Vos élégantes fleurs,
Vos admirables fruits.

 

    Là, j’observe des hommes la diversité,
Des conceptions ainsi que des actes la variété ;
Et trouve même le formidable au fond
De la sottise, de la barbarie, de la folie :
Le prodigieux à l’intérieur de la loi physique
Aussi bien qu’en sa progéniture.

 

    Et ces transports extraordinaires appellent la Poésie ;
Et de bien modestes sont souvent composées,
Qui régulièrement par lettres aériennes
Aux humains sont envoyées,
Lesquelles, aisément tu le devines,
Errent et demeurent sur le silence sidéral,
Parmi les inaltérables réponses
Du mépris et de l’indifférence.

 

    Mais le mutisme à également cela de bon
Qu’il permet de mieux pressentir,
Parmi le chaos qui n’est qu’apparence,
Le secret des sons,
La mélodie cachée dans les recoins,
Les airs chantant en l’indicible éther. —

 

    Ô coeur qui sait écouter,
Puisses-tu découvrir au travers de ma solitude… ma charmante Gaîté !
Ô ma digne et fidèle amie, sens donc !
Sens combien en cette disposition intérieure
Mon âme serait comblée,
Si de ce parfum, de ce visage, de cette symphonie
Le ciel me donnait de me délecter pour jamais ! »

 

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / Pazhyna

Classé sous :Journal

Fable et Vérité

Fable et Vérité

3 février 2017 par Vincent PAYET

 

1

Fable et Vérité

Tout ceci, mon ami,
Paraît sortir d’une fable
Débordante de vacarmes
Et de tumultueux délires,
Issu de la bouche humide
Du premier des benêts,
J’en conviens volontiers.
Mais sache… sache
Qu’à très peu il est donné
De directement percevoir
Les phénomènes nous baignant,
La vérité nous imprégnant,
Les réalités nous composant.
Pour le commun des mortels,
Il faut, tout d’abord,
En un petit détour s’engager,
Emprunter la voie semblant
Pavée uniquement d’imaginaire,
Celle défiant, selon lui, la raison même,
Afin d’être en mesure, par la suite,
De donner le jour à de fraîches visions,
À de nouvelles représentations :
En soi, à des considérations valables,
À des conceptions autres. —
Autrement fondées,
Autrement réelles,
Autrement saines.

 

2

Beauté fatale

Quelle diaprure en ces yeux !
Quelles lèvres ombrées !
Et déjà un-je-ne-sais-quoi
Aux fatals attraits,
À la parure aux mille couleurs,
Aux mille et mille pièges,
Sans daigner les prévenir,
Irrésistiblement les amène.
Quel trouble !
Quel malheur !
Attitude, allure,
Courbure, langue séductrice :
La Bouche sulfureuse, la Folie elle-même ! —
Emplissant son insondable gosier,
Avalant par vagues, par wagons
Ses humaines et malvoyantes victimes,
Tout éperdues en ses funestes corsets,
Toutes perdues dans les effroyables lacets.

 

3

Courtiser les Muses

Combien de fois cet homme a-t-il cherché à te plaire ?
Combien de taquineries à toi adressées,
Combien de sentiments, de capacités mises à l’épreuve,
Combien d’invocations enfin, de prières, de misères
Irons à la fin périr sous le bras si âpre de ton impérieux rejet ?
Sur-le-champ, halte-là ! Déesse meurtrière !
Et, promptement, ose avouer à toi-même l’ampleur de tes actes !
Abandonnées, différentes victimes ont rejoint l’empire de la boisson,
D’autres, le drame des drogues et des innombrables frivolités… ;
Et quant à celles-là au loin, éprouveras-tu leur douleur ?
Sauras-tu à quel point désormais, par ta seule faute,
Par ton cruel abandon, la morbidité, la décadence,
Le désespoir lui-même est devenu leur muse ?
Sentiras-tu, en cette heure décisive, à quel degré lugubre est leur danse ?
Oh ! non, non, jamais cela n’adviendra, bien évidemment, Froideur !
Eh bien ! sous les coups de ton indifférence,
Englouti dans les abîmes de l’impitoyable souffrance,
Dans les affres amères le pauvre amoureux finira par trouver…
Par effectivement rencontrer, et il ne sera pas le seul,
Ce tant obscur, ce tant funeste — sa misérable, misérable,
Sa misérable destinée.

 

Photo © iStockphoto.com / orensila

 

Classé sous :Journal

Mouvement vital

Mouvement vital

1 février 2017 par Vincent PAYET

 

1

Mouvement vital

Le chant s’élève et n’aspire qu’à la porter.
Que la conscience qui possède l’écoute
Apprenne à le reconnaître, à l’adorer !
Qu’en elle la joie, l’amour, le beau, le feu
Pénètrent peu à peu, et prennent leurs aises !
Que, telle la lumière entrant bien avant dans le verre,
L’Humeur nouvelle parvienne à l’intérieur de ses terres !
Pour lors, à l’endroit de cette âme attentive,
Qui saura la bonne manière d’accueillir son hôte,
Nous ne rassemblerons plus autant de soins angoissés,
Ne formerons plus tant d’alarmes, et, sans cesse,
Nos oreilles se délecteront de ses accents,
De ses charmes inédits, de ses boutons épanouis :
Pour lors, elles ne s’arrêteront de s’étonner
De ce que dans l’onde du monde, le mouvement vital,
La petite maîtrise un art fort rare, pour ainsi dire floral —

Celui, à toute heure, en tout lieu, d’heureusement se mouvoir.

 

 

2

Corps échancré

Une tête sur le sol posée,
Un vent frais par les narines humé,
Une eau claire des petits pieds goûtée,
La clepsydre du monde paraît presque figée.
La douceur, la tranquillité, le charme des lieux,
L’envelopper, c’est ce que la terre entière semble désirer.
Le liquide dérobé indique à présent l’instant de félicité ;
Temps et espace prennent une forme courbe ;
À l’entour, tout près, ici, étreignant l’être,
La prodigieuse Nature s’arrondit,
La créature se cambre peu à peu,
Les plis du vaste corps épousent les contours du mortel subjugué :
En l’indicible heure, en une réalité caressant, enlaçant le songe,

La côte s’incurve en une merveilleuse baie.

 

 

Photo © iStockphoto.com / Palladadesign

 

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