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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Archives pour janvier 2017

Libre pensée

Libre pensée

30 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1

Libre pensée

    Souffrez donc que mon mât
File vers d’autres terres,
Demeurez où vous êtes,
En prison, sous vos pierres !
Empressée, la conscience vogue
À pleines voiles, en pleine mer,
Vers les lointaines contrées :
Sous ses pas, la plaine azurée ;
Au-dessus, déployée, la voûte étoilée ;
Et tout à côté, veillant la petite,
Des esprits rieurs, indéfectibles,
La marotte et ses grelots imprescriptibles.

 

2

Beauté déchiffrée

    Elle a apprêté les heures pour votre arrivée,
Arranger chaque pli, chaque lieu,
Les fleurs dans le vase de la vie
De manière que vous puissiez être et persister,
Et, de manière que, tout émerveillées,
Ses créatures soient à même de jamais la contempler :
La Loi, si délicatement, si heureusement enveloppée,
La Nature, éclatante nuit comme jour,
La Beauté, en sa robe de chiffres et d’amour.

 

3

Existence éthérée

    Tant de volontés,
Sur le globe éparpillées,
Sur ta recherche
Ont mis l’accent !
Tant d’espérances,
De tout temps,
Vers toi seulement
Ont orienté leur envol !
Insaisissable forme,
Vie ailée :
Ô douce musique !
Ô vapeur légère,
Qui monte, ondoie,
Voltige, et s’évanouit !
Ô existence éthérée !

 

4

Les Si et la Bouteille vide

Qu’est-ce qui si ordinairement se loge dans la répétition ?
Le mensonge !
Car il n’y a pas de lieu où il se sente si bien, l’ignoble.
S’il éclatait au grand jour et qu’il dévoilât son hideux visage,
Les êtres seraient fort étonnés, troublés, comme embarrassés.
Et, pour la confidence, si astucieux que vous soyez,
Oh ! si subtils, si habiles vos doigts d’horloger !
Vous ne parviendrez à leur faire entendre raison.
C’est que même avec des si, le monstre,
Dans Paris, dans le temps, dans l’univers entier,
Ne saura jamais être mis en bouteille.

Mais, j’oubliais… : tout ceci importe si peu !

 

5

Ce qui fuit

    En la nue
S’égayent de doux regards ;
Un jeune garçon admire,
Prend son temps.

 

    Tout semble passer,
Se jeter, il ne sait où,
Dans la célérité ;
L’étonnement se prolonge…

 

    Les nuages,
De même que les saisons,
Ainsi que les âges,
S’écoulent, fuient… — coulent.

 

    Bientôt la vision est blanchie,
Plus contraignante devient la posture ;
Déjà les paupières s’alourdissent,
Le jour décline.

 

    Le vieil homme rejoint l’herbe fraîche,
Un digne silence l’y accueille :
La Nature, solennelle, tient sa parole,
À présent est récupéré ce qui fut hier prêté.

 

    Ciel ! que le songe fut bref !
Les secondes trompeuses !
Mais aussi, quelle histoire ! quelle aventure fabuleuse !

Et, florissant sur les lèvres toutes sèches, quel sourire éternel !

 

 

Photo © iStockphoto.com / Thomas-Soellner

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Drôle d’impression

Drôle d’impression

28 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1

Drôle d’impression

Ne faut-il pas, à présent,
Répandre dans les têtes
Des impressions hautes,
Résistantes et durables ?
Imprimer dans la mémoire,
Dans cette âme des siècles,
En vieillesse et jeunesse,
En cet esprit planétaire
Le respect des droits,
Des valeurs, des autres,
Du monde comme du soi ? —
Cependant, toujours est imprimé
Le reste, le dérisoire… le vide ;
Encor méconnaît-on en tout lieu,
Encor méprise-t-on constamment
Les immuables et valables principes :
Tout ce qui forme chez l’humaine bête
Sa grandeur ainsi que sa fierté,
Sa dignité de même que son humanité.

 

2

Édifiés !

Ne vois-tu pas tous ces doigts
Qui, dans la fureur violente,
Qui, emplis de frénésie,
S’approchent par trop de toi ?
Constate si à la curieuse route,
En impasse, à ta perte
Ceux-ci ont soif de te mener !
Ciel ! pourquoi n’entends-tu pas
Leurs beaux et longs discours,
Leurs formidables exemples
De rire faire même pleurer
Le cœur le plus froid,
La nature la plus austère ?
Que diable ne sens-tu davantage
Combien, affichant leur conduite,
Leur bien précieux modèle,
À leur insu ils s’enfoncent
Profondément, profondément… —
Loin à l’intérieur du risible ?!
Que ne t’aperçois-tu enfin
De ce degré, tel ! où l’aveugle esprit
N’aspire qu’à édifier —
Qu’à édifier le borgne !

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / berdsigns 

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Quelle importance

Quelle importance

27 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1

Quelle importance

Mérite et responsabilité,
Déterminisme universel ou liberté absolue,
Quelle importance ?
Lorsque, les fers aux pieds,
Ou bien les pas tout légers,
Nous persistons à entendre,
À sentir, à vibrer :
À perpétuer, dans la généreuse ardeur,
Et l’écoute, et le chant, et la danse ! —
Qu’importe le flacon… ?!

 

2

Multiplicité

Devant la diversité de mes opinions,
Tu me juges sévèrement,
Te figures avoir tout saisi,
Cerné ma condition ;
Mais voici :
En épiant le monde, ne conçois-tu pas
La pluralité des causes ;
Ne perçois-tu pas, à ma mélodie,
La multiplicité de ma nature ?

 

3

Coupables !

Jamais vos bras ne s’arrêtent de condamner ;
Cependant, ceux-là mêmes qui agissent exprès
Ne sont pas, au fond, de leur considérable égarement
Les premiers responsables : Grattez, grattez, grattez
Une main criminelle ; ne coulera finalement, et assurément,
Sous le vernis de culpabilité… qu’un sang pur — innocent !

 

4

Invendue

    « Connaissance, Puissance, Élégance,
Combien ils se disent prêts,
Afin de vous posséder,
À sur-le-champ Le rencontrer —
Là-haut, là-bas, à côté !

 

    C’est un grand nombre
Que l’ensemble désirant pactiser.

 

    Hélas ! à la fin,
C’est elle ! la déroute !
Que toutes ces entreprises embrassent.

 

    D’abord par la simple raison que l’ultime instant
N’assiste qu’à de pitoyables renoncements ;
Ensuite parce que les quelques braves,
Pour récompense,
N’obtiennent de Lui
Que l’évidente absence.

 

    Mais vraiment,
Âme insignifiante,
Grande folle,
Qu’espères-tu encor quand,
Toute tremblante,
Et soulevant toi-même,
Tu déposes tes pauvres espérances
Dans les immuables mains
De la Chose vide,
Dans les immuables mains
De l’Inexistant ! »

 

5

Les p’tits Créateurs

    Calmement s’assied l’enfant ;
Divers matériaux sont saisis,
Papier, bois, fer, plastique,
Nulle substance n’est mise au ban.

 

    La fête bat son plein :
Ici surgit du néant une tour,
Là, un aérodrome déploie ses formes,
Là-bas, un parc de loisirs sourit au jour…

 

    Idées, plans et réalisations se concertent,
Créations et récréations se mêlent —
Instants inouïs où les potentialités,
Où l’abstrait se jette dans les eaux du sensible.

 

    Arrière-cour, sous-sols, chambres variés,
L’imagination reçoit aimablement ses jeunes invités,
Les architectes et les mains de l’esprit,
Les petites consciences, les grandes bâtisseuses.

 

    De modestes scientifiques fort enthousiasmés,
D’infimes lettrés quelquefois inspirés,
D’humbles artisans formidablement doués :

La vague d’artistes simples, rieuse, enfantine.

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / acgd80

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Raconte-moi

Raconte-moi

24 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1

Raconte-moi

    Raconte, raconte-moi vite
Tes envies,
Tes amours,
Tes folies.

 

    Parle-moi
De ta prétention,
De ton insolence,
De ta justification.

 

    Je voudrais entendre
Ta vaporeuse voix,
L’onde déliée,
L’Insaisissable.

 

    Je voudrais goûter
Tes histoires d’érudits,
D’hommes sages,
D’êtres fous !

 

    Et vivre,
Par ta bouche,
L’expérience du voyageur,
De l’homme d’esprit.

 

    Halte ! — Raconte-moi
Tes aventures,
Tes sentiments,
Ton récit… ô ma vie !

 

2

Sentiment de vivre

    Au cœur de la tempête,
Divaguant en la tourmente,
Le timon éperdu tente
De tenir son cap.

 

    Il tâche de s’accrocher,
Ainsi que le peut une âme,
À l’intensité de la sensation,
Au sentiment de vivre.

 

    Une entité bien légère,
Lointaine,
Presque inatteignable —
Comme impalpable.

 

    Qu’est-ce à dire, Océan tumultueux ?
Ainsi même l’homme amoureux
Ne serait à même de s’éprendre
Que d’une amante voilée ?…

   

    Cette figure si imprécise,
Cette improbable retraite :
La terre ferme imaginaire ;
Brumeuse et continuelle : — l’inconnue éternelle ??

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / TonyBaggett 

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Le mieux vivre

Le mieux vivre

23 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1

Le mieux vivre

    Les mots,
Les tournures,
Le style,
Les sensations,
Les sentiments,
L’imagination bien usés…

 

    Comme la Chose commune l’éloigne
De la vérité,
De la gaîté,
Du mieux vivre !
Combien lourdeur et lenteur
S’opposent à la liberté et au jeu ! —

 

    Ah ! que les dieux éteignent la lampe !
Que subrepticement l’enfant soit envoyé
À distance du souffrant !
Et que dans la secrète nuit
La barque à peine sauvée
Du foyer de l’épidémie quitte le noir rivage !

 

2

Culbuter l’ennemi

    Signes, symboles, talismans ;
Un… deux… par millions :
Monde, non pas de raison,
Mais bel et bien de magie.

 

    Devant la figure, l’envahisseur,
L’âme libre se dresse,
Et toujours prête se tient…
À convenablement culbuter.

 

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / MarinaMariya

 

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Le mollusque

Le mollusque

22 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

1

Le mollusque

    Roule, roule, roule,
Petite bille ivre,
Parmi la courbure,
Dans l’espace,
Dans le temps,
En ta coquille.

 

    Chemine, chemine, chemine,
Minuscule escargot,
Curieux passager,
Si lente créature,
Dieux ! si insouciante,
Oui, l’innocente.

 

2

Vision et Équation

    Toute cette salive dépensée ;
Et autant de bêtises balayées,
Par un seul homme,
Un seul penser.
Ah ! ces nuages de poussière,
Ces nuées d’encre,
Cette multitude étourdissante de mondes
Autrefois tant vaillante,
Tant resplendissante de santé,
Qui sous l’énergie d’une simple vision,
Ploie et s’écroule,
Se désagrège et se disperse !
Comme la menotte d’un mortel,
Borgne ou sourd-muet,
Manchot ou unijambiste,
Sait renverser les robustes armées,
Les puissants empires,
Les siècles eux-mêmes ! —
Les préjugés !
Et quel prodige :
Le crépuscule
De même que l’aurore,
Tous deux parmi l’éclair,
Parmi la clarté de la création,
Formant simultanément
Le grandiose spectacle
Des métamorphoses de la compréhension !
Mais surtout quel étonnement sis
En l’idée d’une lumière,
D’une vérité soudaine
Procédant d’une humble nature —
Ce jaillissement s’originant
Dans la modeste représentation,
Dans l’humaine appréhension,
Dans la si gracieuse et si sobre équation !

 

 

 

Photo © iStockphoto.com / yulia-bogdanova

 

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La sève des spirituels

La sève des spirituels

20 janvier 2017 par Vincent PAYET

 

La sève des spirituels

    Ce qui, de quelque manière,
Ressortit à la vie de l’esprit,
À la vie tout simplement,
Aux manifestations toutes multicolores et multiformes
De cette stupéfiante et considérable étendue,

Irrigue avec force et constance l’âme de notre ami.

 

    L’incorporel, l’immatériel,
Le champ sans bornes de l’activité intellectuelle,
Les terres inconnues des innumérables considérations,
Le domaine des potentialités illimitées,
Tout ceci, qui sans faiblir enrichit les hauts sols,

Nourrit son cœur d’artiste, l’arrose dans son vol d’une sève exquise.

 

    Dans l’imaginaire, le par-delà, en l’activité mentale et spirituelle,
Au sein des sphères de cristal amies,
Cet être hardi cherche, et finalement trouve…
Ses motifs, ses intentions, ses inclinations ;
Portes et horizons s’ouvrent naturellement…

Dans l’infini se déverse sa conscience.

 

    Ce n’est pas que d’une substance foncièrement autre
Son âme soit formée ;
Simplement, ses désirs, ses besoins,
Elle sait les écouter ainsi que les saisir
Aussi bien qu’elle perçoit le monde :

Oui, aux ondes pures ses organes savent boire.

 

    Et s’occuper bien davantage de ses propres terres
Que des domaines extérieurs
Comme consacrer ses gouttes d’existence aux choses intérieures plutôt qu’aux biens matériels,
En cela elle s’y entend ;
Notre horticultrice possède la très rare maîtrise !

Cette qualité, cette capacité, cet art d’honorer les fonctions supérieures.

 

    Aussi la voyons-nous continuellement s’égayer
Dans un royaume sûr de ses fondements,
Un royaume accordant sa confiance aux bras ne cessant de l’ériger
Et à l’heureux accueil des aimables régions alentour ;
Elle avance sans chaîne, court, produit des bonds gracieux. —

Vers la félicité son cœur de battante de s’ébattre jamais ne semble s’arrêter.

 

    Le « spirituel » se transfigure dans l’esprit,
Parcourant la nature, explorant sa nature,
Tel un éternel enfant, le plus beau d’entre tous ;
Et il sourit, d’aise, d’espoir, d’authenticité :
Semblable à un seigneur pour qui le jardin, pour qui le paradis,

Pour qui l’entière mer de délices serait comme descendue sur Terre.

 

 

La Forêt des Vanités

    Tu t’imagines supérieur à tout,
Ô animal le plus fou,
Conscience indiciblement soûle :

Le roi, dans l’abondante forêt des vanités !

 

    Et te voilà armé de tes aveugles mains,
Affolant ta destinée avec tes drôles d’engins ;
Te voilà à l’assaut des arbres sans âge,

Parti, éperdument rieur, pour une bien mystérieuse guerre.

 

    En tout lieu, le sang a beau se répandre
La faune hurler sa peur et son déclin,
La flore se mourir en un silence spectral :

Tout te grise, t’exalte — t’emporte.

 

    Au cœur du monde, dans ses poumons,
Parmi ses entrailles, en ta propre maison,
Élevant machinalement tes monstres dociles vers le sinistre ciel,

Dans le vice toujours tu persévères, perpétuant le massacre.

 

    Ce faisant, ah ! combien en bon meurtrier
Tu les oublies, les ignores, les déprises !
Tout ce vivant, tes proches, tes semblables ! —

Tes si amènes et innocents compagnons de voyage.

 

 

Ce qui se précise

Si tu veux offrir à cet homme une vérité,
Ne la lui apporte pas directement.
Car il est ainsi fait qu’il ne sait goûter
Que ce qu’il croit avoir découvert lui-même.
Sa main ne désire cueillir et savourer
Que ce qui graduellement se précise :
Seulement la belle, la délicieuse —

Seulement la fine et discrète Allusion.

 

 

Photo © iStockphoto.com / fona2 

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