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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Archives pour décembre 2016

Désintégrations négatives

Désintégrations négatives

22 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Désintégrations négatives.

Là-haut, de géantes bouches noires engloutissent les cités, les civilisations, les nombreuses entités… les mondes à milliers ; des supernovæ, en étreignant la mort, en fécondant le cosmos se donnent pour ainsi dire à la vie ; des galaxies, des titans célestes se livrent entre eux des batailles gigantesques ; — et cependant les hommes continuent de se morfondre dans leurs grandes et quotidiennes alarmes, ce faisant réalisant l’exploit, au sein d’une trame tant complexe, tant bigarrée, tant stupéfiante, de se charger de fardeaux continuels d’une superficialité inlassablement croissante : les âmes amères font un tour de force, périr dans l’humide estomac du « fort commun », se livrer, sans discontinuer, à la petitesse et à la vulgarité d’une existence toute prévisible, pauvre — de misère. C’est qu’ici les personnalités s’échinent, parmi des cataclysmes d’une violence incroyablement comparable aux premières, pour s’abandonner aux désintégrations ne produisant absolument rien, si ce n’est un chaos prodigieusement vain, si ce n’est ces désagrégations physiques et psychiques d’une espèce fort particulière — la plus dérisoire, la plus stérile, voire la plus mesquine.

 

2. L’effondrement.

L’esprit qui dans sa course rencontre la pensée nihiliste pour la première fois évoque fréquemment cette étoile éprouvant différents stades de développement. Ce processus suit les voies creusées par certaines lois ; la forme évolutive dépend des propriétés initiales de l’astre, de l’environnement, et parfois même d’un genre de hasard ; et de tout ceci s’ensuivent ou non de pauvres ou de multiples réactions intérieures. Ainsi, la conscience connaît par expérience différents états, enfle, puis s’effondre sur elle-même. Et le résultat de toutes ces transformations, quand bien même un observateur détiendrait une parfaite connaissance des mécanismes entrant en jeu dans cette intime affaire, se rit régulièrement des plus sérieuses prédictions.

 

Photo © iStockphoto.com / agsandrew

 

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Horticulture sous serre

Horticulture sous serre

21 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Horticulture sous serre.

Telle personnalité se distingue de telle autre par la nature de ses rejets, la qualité des détails qu’elle laisse pénétrer dans sa conscience. Ainsi à l’intérieur du domaine des choses de l’esprit, et suivant les circonstances et les objets avec lesquels chaque individu s’acoquine, pourrait s’établir une manière de hiérarchie. Alors, eu égard aux invités acceptés en l’intime société, aisément se dessinerait un graphique, qui rendrait précisément la prééminence des consommateurs et des producteurs dans l’horticulture sous serre des différentes contrées.

 

2. Élévation des lourdes Paupières.

Une silhouette s’approche. L’Oeil attentif ralentit sa course, s’assied à califourchon sur un rameau, et là, calmement, observe l’intérieur de lui-même. Y décelant continuellement d’anciennes et de nouvelles faiblesses, d’imposantes imperfections, par un examen des lieux toujours sévère il se consacre à la grande toilette, à la purification… Il le sait bien, le voit, le sent, ce n’est que de cette manière que dans la légèreté et la noblesse il sera en mesure de se relever, que par des vagues successives de corrections qu’une véritable élévation se forme, et qu’en ce lieu, que l’excellence, encore floue, est à même de commencer à poindre et à se donner à sa conscience, dans l’espace d’un horizon autrement dégagé.

 

Photo © iStockphoto.com / Nata_Slavetskaya

 

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Le présent déployé

Le présent déployé

20 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Le présent déployé.

Et à l’intérieur de l’instant d’un profond soupir, des mondes, au loin, se sont laissé pressentir, ont éclos, puis regagner la longue nuit ; mais, tandis que l’humain baigne à l’intérieur de dimensions presque infinies, sa trop faible perception l’abandonne, seul dans l’ici, encerclé par des possibilités, des puissances, d’hostiles horizons bien étroits, par le sentiment de sa propre limitation, de la finitude, en outre en pleine conscience de tout ceci et ligoté dans ses moyens. Voilà comment entre son passé et son futur, parmi le vaste océan des évènements, il ressent, d’une manière toute paradoxale, les parois étouffantes de ses sens : ces derniers étant, pareils à sa condition, comparables à ses désirs sans bornes, à sa conscience où veulent se déverser les violents vents de l’expansion, complètement insuffisants. Là se tient une Scène quasi perpétuelle : un humain se débat comme un espadon-voilier au bout de la ligne, comme un aigle impérial que l’on tient — un possédé entre le néant existant et le présent persistant. En conséquence, combien devant elle les dieux étaient, sont et seront surpris, amusés, fort désopilés même, on se le figurera sans peine.

 

2. S’en croire beaucoup.

La décadence dans les considérations au sujet des choses de l’esprit a cela de bénéfique qu’elle incite certaines personnalités à chercher et trouver ce qui réside en elles-mêmes de meilleur. Et il ne faut s’étonner du faible nombre de ces argonautes éthérés. Car il en est de la belle culture et du goût comme de la grâce naturelle dans les cœurs ; rien n’est plus improbable que d’en être doué, plus difficile que de s’en procurer, — et plus ordinaire qu’en sa puissance propre ou son mérite posséder une confiance exagérée.

 

Photo © iStockphoto.com / Molnia

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Intuitions fort humaines

Intuitions fort humaines

19 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Intuitions fort humaines.

Tandis que deux vieux amis conversaient, chacun sur son rocher, au bord d’une douce rivière, ils eussent cru parvenir à une entente, si un éclair n’avait fait son apparition sur la scène mentale de l’un d’eux ; une pensée d’une clarté fulgurante, dont l’expression, tout aussi prestement, dans une sorte de jaillissement se manifesta ainsi : « Certes je conçois puis consens, que ce que tu perçois, sens et enfin ressens, forme la vérité elle-même en tes yeux ; toutefois, toute impression, quelque profonde et intime soit-elle, ne saurait être tenue pour une preuve en soi. Car Horloge et Science, Prudence et Sagesse, depuis une époque immémoriale n’ont-elles point mis les peuples en garde contre la multitude de conceptions hâtives auxquelles mènent ordinairement les principales intuitions ? Est-il vraiment nécessaire de convoquer en cette heure, en ce lieu, les exemples patents ? Faudra-t-il donc que soient évoqués la matière, l’énergie, l’espace et le temps ! » Abasourdi de cette vérité, foudroyé par la gravité de l’instant, il ne sut que répondre ; puis, phénomène autrement improbable, il se ressaisit comme il put et, s’enracinant dans sa position ! se jura de ne plus jamais par les propos « mensongers » d’autrui se laisser frapper. On ne s’étonnera donc pas d’apprendre que, dans le moment où celui-là se leva et osa parmi l’eau clair célébrer la révélation, celui-ci, confiant dans la valeur de sa propre décision, le regarda simplement et, sembla-t-il, calmement, s’éloigner… Sans nul doute : dans le domaine de l’incertitude, qui est celui de la vraie connaissance, tous les esprits n’ont pas reçu la hardiesse et la capacité de révolte de la façon la plus équitable. Mais, réellement : saurait-on blâmer la crainte dissimulée sans pour autant tomber en terres illégitimes, lorsqu’une personnalité, par cette seule raison que la nature ne l’a point douée de l’art de la nage, n’ose effectuer le prodigieux plongeon… : — dans la joyeuse impulsion, dans le surprenant et stimulant cours d’eau de l’esprit critique ?

 

2. Pléthore de discours.

De même qu’un instrument dissonnant soudainement et au grand dam du paisible spectateur déchire le charme d’une merveilleuse symphonie, et qu’en pleine nature un bruit d’homme vient rompre la tranquillité et l’harmonie des lieux, ces discours, politiques ou de toute autre espèce, si excessivement factices altèrent dans l’esprit des délicats destinataires la beauté de l’impression et l’unité de la sensation. Les paroles intempestives, ce tapage diurne comme nocturne, qui polluent les villes autant que les campagnes, les lieux publics aussi bien que privés, en somme, les espaces psychiques d’innombrables consciences, devraient être punies par la loi, et, par une conséquence naturelle, on s’évertuerait à récompenser tout ceux qui se privent de leur usage. Assurément il serait complètement légitime qu’intention malhonnête et verbe superficiel soient continuellement regardés comme un couple criminel. Bien sûr, la sublime musique ou le parfait silence, ces vibrations de qualité, ces ondes fabuleuses ! les nobles impatients, les grands indignés, et malgré l’ampleur de leur volonté, et malgré l’ensemble de leurs actes, au sein de leur âme assoiffée les attendrons encore fort longtemps…

 

Photo © iStockphoto.com / mapichai

 

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Culture et Esthétique

Culture et Esthétique

18 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

Sous une couche d’agitation violente, une tranquillité aussi imposante qu’affreuse, pareille à une mauvaise herbe infatigable au travers du pavage, étend ses longs doigts dans les interstices de la culture et, n’eût été la dynamite intempestive du penseur comme du scientifique ainsi que le continuel travail de démolition de l’artiste, qui précisément par la raison qu’ils sapent ensemble la vision ordinaire du monde et affaissent les constructions bien établies sont les grands bâtisseurs d’avenir, nulle contribution véritablement nouvelle, nulle création valable de l’esprit n’eût vu le jour. Et les briques considérées en ces lieux, les pierres, les fondements dont il est ici question ne sont rien d’autre que les manières traditionnelles d’évaluer, d’apprécier et d’agir, rien de moins que ce goût actuel, trop actuel, qui toujours croit devoir s’épanouir sous le poids et parmi les chaînes du passé : et justement à l’intérieur de ce que ce dernier abrite de plus dépassé, de plus inesthétique — de plus digne… de mépris légitime et de haut Dégoût.

 

Photo © iStockphoto.com / robodread

 

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La barque lumineuse

La barque lumineuse

17 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. La barque lumineuse.

Et à présent, qu’on se figure ces individus remarquables se tenant à l’intérieur d’eux-mêmes, s’érigeant sur leur propre identité, s’envolant, semblables à des phares solitaires, à des palais fabuleux, au-dessus de leur base ; que l’on se représente cette gent ailée venue d’ailleurs, l’assemblée prodigieuse évoluant en la barque lumineuse, et cette dernière voguant en plein lac des siècles, entre sol et éther, à l’écart de la surface mouvante de l’ordinaire, protégée des remous de la mode, de l’inconsistance, de l’inconstance, à l’abri de l’éphémère et du dérisoire ; en des espaces éternels, dans leur voyage, les consciences éclairées, les embarcations toutes dorées avec une grâce naturelle semblent flotter, comme bercées par l’air le plus exquis, le plus pur, par les vents caressants de la Nature. En approchant davantage, on aperçoit bientôt, à l’intérieur de ce grandiose paysage, les traits des magnifiques visages : les rides, les fosses… l’immensité… le calme, le désespoir… les vices, mais surtout, la hauteur et la pérennité de ces vastes surfaces que sont les véritables, les illustres, les grands talents humains.

 

2. Différence considérable.

Le savant et le cerveau modeste. Tous deux toute la journée ne savent que baguenauder. La différence réside dans cet état de fait : habituellement, l’esprit de l’un se trouve bien davantage dans un air tout gonflé d’orgueil que celui de l’autre.

 

Photo © iStockphoto.com / lilu_foto

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Développement humain

Développement humain

16 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Développement humain.

Innumérables sont les domaines dignes d’accueillir l’attention humaine à toute heure ; innumérables les forces comme les leviers que la conscience est à même de puiser en ses propres fonds, et, en admettant que, pour ce qui concerne les premiers, d’autres lui soient nécessaires, est à même de déceler à l’extérieur puis d’incorporer dans une constante et graduelle complexification d’elle-même ; et parmi ces champs toujours pleins de promesses, et parmi ces aliments par nature essentiels, évoquons simplement quelques-uns, en commençant spontanément par ceux qui, sur l’échelle des valeurs, occupent les degrés supérieurs : par tout ce qui à trait au développement de la personnalité, de l’émotion et de la cognition — par le simple, l’évident… l’inépuisable et inestimable développement humain.

 

2. Personnalité désagrégée.

Personne ne lui avait confié que toute grille se désagrège là où règnent les forces et les passions intérieures, et l’implacable volonté au sein d’une activité habitée par la régularité et le dessein. C’est ainsi que, résignée et abattue comme suivant la manière accoutumée, son corps se dirigea à la hâte vers l’endroit nommé cachot ; parvenue au lieu tout déplorable dont, hélas ! les moindres recoins poussiéreux, la moindre parcelle de misère n’avait plus de secret pour son âme abîmée, elle ne tarda pas à apercevoir le Frais Billet s’approcher d’elle, plus charmant, plus étourdissant encore que lors de leur dernière rencontre. Était-ce que les conventions, l’ordinaire, l’habitude habille la folie de charmes terriblement puissants ? ou bien était-ce que la détresse du cœur apprête et excite à se jeter sur les apparences trompeuses, rendant l’individu pareil à un meurt-de-faim sur un bien faux bonheur ? En tout état de cause, la pauvre petite conscience, une fois que ces quelques rayons perfides eurent trépassé, se jeta dans des formes de formidables inconscience et automatisme afin d’endurer, tout en étant à l’abri de la suspicion importune, la lente, la sûre, la destruction systématique de son être. Ayant levé la tête avec une facilité totalement feinte, usant de ses dernières énergies en vue de simuler la gaîté avec beaucoup d’adresse, son oeil parcourut tous les visages présents — tous des figures identiques —, puis leur offrit, telle une fleur se sentant, avant de se faner, comme portée par d’ultimes élans vitaux, son plus radieux, frelaté, forcé… son plus artificiel sourire. — À l’intérieur de certaines altérations mentales, la personnalité se désagrège parmi d’immenses éclats de rire.

 

 

Photo © iStockphoto.com / wildpixel

 

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