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Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

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Archives pour décembre 2016

Empathie et expérience optimale

Empathie et expérience optimale

31 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Empathie et expérience optimale.

De même que le scientifique, par une intime expérience de l’empathie, se sent tout proche de la cellule, du virus, de la particule étudiés, ainsi la personnalité introspective, en considérant ce corps, cet organisme, « l’Autre » qui se tient complètement replié à l’intérieur, vient graduellement plus près d’elle-même. Voilà comment en chaque cas, observateur et objet, l’un et l’autre deviennent Un. Dans ce moment, l’activité mentale — le « flux » —, l’interne et l’externe, l’objectif et le subjectif, le soi et l’autrui, le particulier et l’universel rassemblent leurs terres, leurs airs, leurs feux, leurs eaux… Finalement, au sein de cette impression totale, de cet heureux sentiment d’unité, de cette sorte d’admirable harmonie de l’ensemble, tout, en pleine effervescence, semble parfaitement apprêté, tout à fait à sa place, et concourir, dans l’histoire des idées psychologiques, à ce que l’on a nommé depuis peu — mais saisit et éprouvé depuis bien longtemps, et chez mainte et mainte civilisation : l’expérience optimale.

 

2. Amis et famille.

Il était un homme, qui, lorsqu’on lui reprochait de passer le temps à fréquenter ses livres, les idées et les grands hommes du passé, sentait monter en lui une forme de colère irrépressible, et se trouvait bientôt dans l’incapacité de se contenir : « Ils sont réels tout autant que mes amis et ma famille ; davantage : ils sont mes amis et ma famille ! »

 

3. Architecture verbale.

Chez les auteurs d’exception, chaque lettre, chaque mot, chaque phrase respirent la maîtrise. Et celle-ci, eu égard au fond et à la forme, n’est pas simplement objective. Le Goût délicat partant à la rencontre des superbes structures, de cette architecture voisine de la perfection, pour peu qu’il y porte attention, et à un degré suffisant, promptement se rend compte d’un phénomène particulier, d’une manière de loi essentielle : dans les mains des plumes éthérées, de ces esprits distingués, des artistes accomplis, le verbe n’est pas seulement compris — il est aussi pour ainsi dire senti.

 

Photo © iStockphoto.com / kateja_f

 

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De l’identification

De l’identification

30 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. De l’identification.

Comme le monde te semble tout froid, distant — un parfait inconnu ! D’un côté et d’un autre, en divers endroits, combien tu te sens terriblement à bout de souffle, te crois profondément esseulé ! Jamais tu n’as appris à humer le parfum de ses fleurs, tes mains n’ont voulu accueillir ses beaux fruits et ta sensibilité n’a essayer de vibrer avec lui. Cependant, curieux humain ! négligeant les atomes, méprisant les insectes, aveugle aux corps célestes, ne t’identifiant aux choses au-dessous de toi, au-dessus, alentour, à ces paumes, petites et grandes, qui t’entourent, t’enveloppent, à la Nature qui te baigne et te porte, toujours tu éprouves l’inquiète surprise de ne rien saisir, entendre, ressentir du tout, et de demeurer bien en retrait — derrière le mouvement, la mélodie… loin de la danse, de la vie !

 

2. Nature de la faim.

Comment et quand saurait-on vaincre l’abomination, le véritable monstre aux milliards de pattes que constitue l’élevage industriel ? En engageant vivement les hommes à s’asseoir à la table de leurs sensations, en les invitant à goûter entièrement certaines de leurs timides intuitions : par un effort d’observation et de réflexion, ils obtiendraient au moyen d’actions et de soins l’intelligence de ces êtres si différents et toutefois si proches. Alors, quand ceux-là, s’évertuant pour penser et éprouver comme ceux-ci, seraient à même de devenir les animaux qu’ils sont eux aussi, quand dans les papilles gustatives et les têtes innombrables des aliments supérieurement lumineux feraient leur apparition, le géant immoral, le meurtrier planétaire pourrait commencer de trembler : une faim inédite se rapprochant, on pressentirait un déclin imminent — une tout autre fin.

 

 

Photo © iStockphoto.com / tommasourbinati

 

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Domaine d’élection

Domaine d’élection

29 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Domaine d’élection.

Ou la méprise est proche ou toute la problématique du choix de l’activité se réduit à une simple petite question ! Au sein des faiblesses éternelles, comment pourrait-on appréhender ses propres forces et les exploiter entièrement dans son domaine d’élection en vue de devancer autrui ? Autrement dit parmi les aptitudes physiques, émotionnelles, intellectuelles, comment procéder afin de déceler les saillies, ces éminences à la surface du soi, et les exploiter heureusement ? Car, somme toute, et pour ce qui concerne chaque individualité, l’enjeu n’est-il pas la quête fiévreuse ainsi que l’improbable trouvaille de ce qui constitue sa forme propre, son idiosyncrasie, sa singularité ? quant aux substances minérales particulières, ces argiles fort réfractaires, de découvrir un feu où joyeusement se jeter et pleinement se fondre dans leur totalité ?

 

2. Ceux qui devancent.

Je dis : Devancer autrui, mais il ne s’agit pas d’une course avec des concurrents ; ou bien : contre les heures limitées à toute vie imparties, contre cette créature d’espace et de temps qui dans sa spirale infernale aspire à convier toute l’assemblée à dîner. D’aucuns parviendront même à devancer leur siècle, et se rendront en quelque sorte immortels. C’est qu’ils auront surpassé en mérite leurs congénères, que leurs propriétés, avant d’atteindre leur unicité, de ces derniers se seront peu à peu séparés. Par suite, la postérité imposera une désignation à ce rare phénomène comme à ces figures d’exception ; un terme les désignant individuellement : le Génie sera ainsi nommé.

 

Photo © iStockphoto.com / iLexx

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Origine supra-terrestre

Origine supra-terrestre

28 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Origine supra-terrestre.

La Confiance en la moralité innée chutait peu à peu de son fier destrier. Toutefois, les siècles avançant, les preuves s’accumulant, voilà les soins qui arrivent, l’auguste science, la Main fort secourable courant à la victime. Le progrès et la régression se livrent à leurs instincts, à un combat, à une course effrénée, l’un rattrapant l’autre à tour de rôle. Aussi bien, saisir la mourante, l’envelopper et tenter de la réanimer, tout cela se fait en quelques millénaires. Cependant, toujours aucun signe de vie stable ne transparaît clairement, l’innocence s’étale, toute blême, sur les bras robustes de l’hypothétique sauveur. À la suite de bons soins, par la détermination, en l’obstination des chirurgiens modernes, la vie qui semble perdue d’un long et mauvais songe lentement s’éveille. Et soudainement, sur le front de la ressuscitée se gravent les suivants caractères : « L’EMPATHIE, L’ALTRUISME ET LA CAPACITÉ DE COOPÉRATION SONT LES COMPOSANTS DE LA NATURE HUMAINE ; L’ANIMAL QUE VOUS ÊTES EST CONSTRUIT POUR ÊTRE BON. DEVRA-T-ON DONC ENCORE VOUS VOIR VOUS ÉTONNER DE CE QUE LA SOCIÉTÉ VALORISE SES “MEILLEURS” HOMMES, C’EST-À-DIRE SES MEMBRES LES PLUS AMÈNES ? »… Alors on acquit une claire connaissance de l’importance des sentiments, on loua la biologie, on encadra les arguments irréfutables, et, dans un élan de liberté retrouvée, de conscience vivifiée, d’esprit rasséréné, on rejeta vaillamment les causes dites supérieures… on exila l’origine supra-terrestre. On cru davantage en cet étrange grand singe et à la valeur des présents offerts par la toujours surprenante et élégante dame  — la belle, la nécessaire, la céleste Évolution.

 

2. Sphère, droites et géodésiques.

Que franchement ceci ait été affirmé, et sans attendre davantage : que sur la sphère de l’excellence, une nation forme une ligne droite tentant de rejoindre une poignée de personnalités exceptionnelles, pour, les ayant à peine atteintes, et après avoir si longtemps ignorer les géodésiques, rebondir à côté d’elles puis fuir, oh ! la tête folle ! la balle dévergondée ! en allant tout droit au mur implacable, celui du néant ; que quelque chose chuchote en secret la sinistre tendance de ces lignes — la course terrible, inexorable, la violente fuite de ces hommes éperdus…

 

 

Photo © iStockphoto.com / Ashva

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Des racines et des ailes

Des racines et des ailes

27 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Des racines et des ailes.

Que la fragilité des opinions forme une chose bien risible ! Mais, à un degré supérieur, que la solidité au sein de l’erreur, que la persistance, l’opiniâtreté irréductible, que cette obsession dans le grotesque est ordinairement sous-évaluée ! Combien, présentement, dans le verger de la connaissance, les modestes et quelconques feuilles flottant dans le vent de-ci, de-là, par-ci, par-là paraissent bien davantage élevées dans le domaine du comique, dans le champ de la parfaite bouffonnerie que les arbres nommés grands chênes ! En effet, il est ces moments où, creusant les apparences, sciant les illusions, les plantes tenues habituellement pour les plus majestueuses révèlent à certains les plus cruelles faiblesses, les plus pauvres racines : ces liens plongeant sans détours dans le sol perfide, ces attaches indiciblement pernicieuses, l’asservissement supérieurement bas et triste aux conceptions terriblement dépassées, humides, viles. C’est ainsi que l’on préfère habituellement aux fluctuations, à la mobilité et à l’agilité extrêmes, à la pensée libre les terreaux foncièrement, moralement dégénérés — cette pure chimère de force, de stabilité, de pérennité ; en somme, les sombres galeries de la déliquescence aux voies aériennes de l’Aimable et Joyeux Savoir… aux voies lumineuses de l’inestimable, de la vaste, de la pleine conscience…

 

2. Où porterons-nous nos pas ?

Où porterons-nous nos pas ? La question est d’une importance particulière. Et la réponse exige un soin particulier. Tâchons donc à chercher et à trouver nos plus dignes précurseurs et à poursuivre les voies par ces derniers ébauchées, et, surtout, à laisser les autres emprunter la leur. Car rien ne doit s’égaler à la vision insupportable d’un esprit qui, par cette seule raison qu’on lui accorde un grand renom, croit devoir éduquer, inspirer et influencer l’ensemble des destinées, attirer vers lui, par son enseignement ainsi qu’en son enseignement, l’infinie diversité des formes, des goûts, des opinions, la variété des complexions, la totalité des petits pieds. Que chacun s’éreinte à bâtir une œuvre sans âge de l’aube au crépuscule, que toute conscience soit en perpétuelles années d’apprentissage, en continuelles années de voyage… et qu’à l’avenir le reste ait été laissé aux dieux Hasard, dans les mains de ces puissances célestes prodiguant biens et maux, jeux, coups et caprices — en la paume de la fortune tantôt heureuse, tantôt funeste.

 

Photo © iStockphoto.com / D0r0thy

 

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Négligence et reproches

Négligence et reproches

26 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Négligence et reproches.

L’individu porte ses préférences sur les formes, les matières, les êtres vivants se trouvant habituellement loin de soi. Mais, à la vérité, à la réalité, aux choses de la nature sises dans la proximité, perdurant sous le nez même de la conscience, caressant la vision des faibles sens, effleurant le si fragile et pourtant si fier entendement, qui leur consacrent le temps nécessaire, l’attention particulière, la recherche essentielle ? Avant que de lancer ses intentions, ses désirs, ses énergies, tels des mâts, des vergues, des voiles hissées en pleine mer et voguant dans le lointain, avant que d’orienter corps comme esprit vers les directions étrangères, et de s’engager dans les branches les plus reculées, en des voies toutes fuyantes, combien considèrent, admirent, et viennent se placer auprès de la tête et du cœur de ces tant délicats et généreux objets-amis… : de cette tant mystérieuse nature, — et cependant tant proche ?

 

2. Débordements et divine impuissance.

Ô humains ! Ô fils des hommes ! À votre géniture ne léguerez-vous donc toujours que l’ensemble de vos biens, que cette richesse, que cette abondance pleine d’irréflexion ? Toute cette folie des siècles entassée sur vos têtes, qui enfanta tellement de haines et de peines, de faiblesses et d’horreurs, n’a-t-elle point suffit pour satisfaire votre faim, étions-nous finalement nés, pour assister à ces actes effroyables, à cette violence sans nom, à cette décadence inouïe, devions-nous sentir, contre notre gré, l’infâme coupe de l’homme indigne, — et davantage : en la misère, en la bassesse, en cette boue des époques, parmi les vagues verdâtres successives, observer — ah ! les malheureux pris dans une espèce d’effroyable impuissance ! — notre conscience elle-même graduellement s’y mêler ? et insensiblement s’y corrompre, s’y souiller… se déliter, pareille à une vielle roche, dans l’irrémédiabilité ! Oh ! la voilà qui se noie ! À l’aide ! Au secours ! Aidez-la ! — Mais, semble-t-il, personne d’une puissance autre, ne l’entendit ni ne la vit.

 

 

Photo © iStockphoto.com / vabadov 

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Élévation à l’envers

Élévation à l’envers

23 décembre 2016 par Vincent PAYET

 

1. Élévation à l’envers.

Les voilà inaugurant tels établissements scolaires, visitant telles universités florissantes, rencontrant tels professionnels « illustres », parcourant, par un temps affreux et pluvieux, le domaine de l’éducation et ses régions continuellement fluctuantes. Mais parmi cette foule méditait un homme, lequel, loin du groupe en pensée, éprouvait cette situation d’une manière toute différente : ni les vains projets et les intentions superficielles, ni les discours et les petits fours, les promesses moins encore, et pas même les individus se mouvant en esprit sous des apparences assez réussies… ne parvinrent à le stimuler, le convaincre, à le fourvoyer — davantage, ne purent être considérés comme des choses dignes d’intérêt. Car, il n’en avait qu’une trop claire conscience, le problème qui naît, se précise et apparaît à tout parent, ainsi que, d’une façon générale, à chaque éducateur, n’est rien moins qu’ancien : de tout temps aux civilisations l’Interrogation a été adressée, et s’il était nécessaire d’en dire encore plus, s’il était demandé de décrire sa figure, cette question pourrait simplement se laisser nommer ainsi : QUELLE SORTE D’HOMME DOIT-ON FORMER ?… Toutefois on s’intéresse, semble-t-il, peu ou prou aux moyens en délaissant considérablement les buts. — Dans une espèce de démarche saugrenue, ô combien ! les soi-disant spécialistes de l’élévation des esprits et de l’esprit (et ce sont, comme à l’ordinaire, tous ceux qui bavardent le plus et considèrent le moins) s’obstinent sans cesse à progresser, certes… — sur la tête.

 

Photo © iStockphoto.com / dedMazay 

 

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