• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal

Esprit et Liberté

Un espace et un temps pour les esprits libres

  • Accueil.
  • Auteur.
  • Journal.
  • Newsletter.
  • Contact.
  • Archive.

Archives pour novembre 2016

L’accidentel

L’accidentel

23 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

1

L’accidentel. — De sorte que la culture connût ses mutations, ses transformations, ces variations favorables, seuls suffisaient un œil fonctionnel, une tête salubre et un cœur bien portant. Toutefois, ces derniers formaient aussi ce qu’il y avait de plus inaccoutumé — ce qu’il se trouvait de plus accidentel…

 

2

L’Auguste Verger. — Certes il n’était pas impossible de goûter les productions de grande valeur, puisque tant d’hommes remarquables étaient passés, qui avaient successivement, et avec fierté et ardeur, cultivé les terres aux belles pensées, cependant l’estime dans laquelle on tenait l’élégance, la maturité, la figure et le fond, les arbres inestimables croissant en la mémoire collective, — en cet esprit des peuples continuellement déclinait ; et avec elle, l’attention prêtée, en l’auguste verger, aux fruits exquis, aux conceptions et réalisations humaines les meilleures. Voilà comment, l’habitude arrivant, tout conspira à ces circonstances où le désir des choses de cette nature, la volonté, la nécessité même fut forcée de s’atrophier ; et par suite d’aucuns durent voir, accompagnant ce dépérissement, épousant la chute : la Capacité. L’aptitude des têtes à savourer les amandiers, les oliviers centenaires… les poires et les pommes d’or, l’aptitude à les remarquer… — puis, peu à peu, à les reconnaître.

 

3

Les Renonçants. — Le Mal et le Bien ont été dotés de visages humains, trop humains. Et bien souvent, ces apparences tout arbitraires les égarent, les individus ayant tourné le dos à la Vérité, les ignorants délaissant le savoir et méprisant leur responsabilité, — les minuscules sphères de verre, obscurcies par l’épais voilage de fumée, se trompant et trompant sans s’en apercevoir… : les Renonçants.

 

Photo © iStockphoto.com / AltoClassic

Classé sous :Journal

Du chant de la Nature et de la nature du Champ

Du chant de la Nature et de la nature du Champ

21 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

Du chant de la Nature et de la nature du Champ

 

En ton flanc, impérieuse Nature
Qui libère les hommes du surnaturel,
Zigzaguent les minuscules consciences !
Ces poussières ballottées dans les fluides ;
Ces grains errant
Parmi les rayons du jour
Et les ombres nocturnes ;
Ces corps qui implorent l’apaisement ;
Ces esprits, ces enfants aspirant au sourire.
Soudainement l’heure arrive,
Et avec elle, — le bel objet…
Oh ! citoyens du globe ! Voici,
Présenté à vos tristes regards l’auguste Miroir !
Et sur son visage, la gravure des lois,
Les immuables principes ;
Et flottant au-dessus des rides, les merveilleuses tables !
« Allez, Raisons éméchées, approchez ! — n’ayez crainte et voyez !
Prononcent désormais les Lèvres rieuses.
Voyez le sens des phénomènes,
Osez déshabiller les reflets ;
Levez enfin la tête,
Tâchez d‘apercevoir vous-même, —
En une profonde attention,
De rencontrer votre essence…
Embrassez ! embrassez sur le champ !
La vision fidèle, les lumières amies,
Le non-superficiel, l’authentique !
Ô couvrez… couvrez malheureuses !
De doux baisers les vibrations, les nobles ondes…,
Le chant de la vérité, de la variété : la gaîté du monde !
Goûtez le son du Grandiose, le rythme du Silence,
Les zones du Sombre, le Mystère en sa propre présence :
La Grandeur des espaces, la Plénitude des choses. —
Simplement, sobrement, humez !
Humez l’Humilité sans jamais vous retourner ;
Ne perdez une goutte, n’oubliez la Clepsydre. —
Ah ! à la source des sources, buvez !
À cette modeste richesse :
Dans toute l’étendue de son ampleur,
À la Splendeur ! »

 

Photo © iStockphoto.com / catrinka81

Classé sous :Journal

Doux murmures des Cieux

Doux murmures des Cieux

21 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

Tu désires de produire le portrait de ta destinée et, dans cette scène naissante, en la voie ainsi entr’ouverte en toi-même t’engouffrer. Mais tu ignores, mais tu négliges et ce que les plus grands ont réalisé, et tes propres capacités ! Telle une locomotive affolée, un animal rendu comme fou d’épouvante dans l’étrange forêt, tu pénètres avec violence, et pour ainsi dire accompagné de l’inconscience, à l’intérieur d’un tunnel sans fin ! De belles cartes autrefois par de vastes doigts étaient créées, lesquelles à présent te permettraient, sur les eaux agitées, de bien mieux t’orienter. Des configurations lumineuses, des diamants, des phares incrustés dans la voûte céleste : ces amies resplendissantes et fort obligeantes guident, de temps immémorial, tous les peuples de marins, toutes les âmes égarées… sur l’ensemble des mers du monde. Cependant… ah !… : « Fi de ses tracés, du relief dévoilé, des chemins des anciens ! » hissez-vous en votre sein ! — Oh ! quelle ignorance que cette arrogance ! que cette plante si commune cultivée par des individus s’imaginant ne point se méprendre sur l’endroit favorable, sur cette destination où il conviendrait de se rendre, et ce, sans même jeter un seul regard vers les hauteurs, les profondeurs, les ouvrages du passé ! — Sans même se faire une idée des expériences séculaires inestimables, de cette prodigieuse géographie des intimes lieux : de la richesse, de la diversité… de l’ampleur offerte par les humaines possibilités, exprimées par les murmures des cieux.

 

Photo © iStockphoto.com / amiloslava

Classé sous :Journal

Rallumer ou les Cures d’astro-ingénierie

Rallumer ou les Cures d’astro-ingénierie

19 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

Toutes ces têtes lumineuses, cette voûte scintillant de mille feux : la voit-on ? Cependant quel nombre que cette multitude d’ondes qui, faute de stimulations, de reconnaissances, de soins, telles des lampes trop humaines, tels des coeurs bien las, au milieu de la nuit éclairée, assistent, impuissantes, au dernier envol de leurs lumières, considèrent, résignées, dans l’irrespirable atmosphère, en l’accablante misère, leur propre rayonnement, ce fragile flambeau s’éteignant doucement. Ah ! combien vont rejoindre, dans la froide clarté, la vie noire, l’oubli terminal ! Ô que ne s’efforce-t-on à rallumer ces flammes vacillantes, ces lueurs — parmi les bourrasques, toutes tremblantes de peur et de froid, ces âmes éprouvant le glacial ? Que ne prodigue-t-on davantage de « cures d’astro-ingénierie » ?! Et comment est-ce possible ? Par quelle singulière tournure des événements, d’aucuns en sont-ils arrivés à croire que sans lumières l’humain est en mesure de prospérer ? Observez donc, Peuples ! Voyez comme les magnifiques lampes perdent de leur force, de leur persévérance, de leur sang ; comme le déclin blêmissant son visage, la poutre centrale faiblit, — comme d’obscurs voiles perdurent en la descente… — Certaines paroles sont professées ; mais où donc réside l’intérêt quand en l’épaisse obscurité vivent des oreilles raides, des consciences constamment allongées ? Car qui seront ces êtres suffisamment lucides pour s’attaquer au développement des moyens, ces mains à même de discerner, à l’intérieur de la vaste salle d’ombres, sur les parois encore debout, les interrupteurs inanimés ? D’ailleurs, saurait-on reconnaître l’aspect, la nature, la valeur, en somme, ce que sont foncièrement ces objets salvateurs ?

 

Photo © iStockphoto.com / Khlongwangchao 

Classé sous :Journal

La Pâture des Corbeaux

La Pâture des Corbeaux

18 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

Le motif, le coloris, les paysages déploient leur tracé harmonieux, leurs formes arrondies, leurs lumières vives, c’est une atmosphère baignant dans une sorte de douceur amène qui peu à peu se développe ; ainsi en la psychè naissent les belles conceptions, les grandes résolutions, les sublimes promesses des révolutions favorables à venir. Apprendre à connaître l’essence, le fond, le cœur humain ; agir au milieu de toute chose d’après les conceptions altières, c’est-à-dire en la grandeur même et en vue des cimes supérieures ; cultiver l’appétence pour certains types d’aliments, certaines émotions, certains sentiments, pour quelques idées, et ce, de la même manière que l’on chercherait à se délecter de la senteur des mets inhabituels et délicats, du parfum et du goût d’une cuisine aérienne… Fort bonnes sont les intentions ! bien louables les considérations ! Mais ensuite vient la vie, ou plutôt sa version ordinaire — qui est sa configuration pâle, sa substance amoindrie, son expression, sa variante dégénérée — et, avec elle, si peu de réalisations ! et, en elle et pour les nobles actes devant découler des premières résolutions, un tableau stupéfiant : un immense terrain ; la voûte grisâtre du ciel, surface comme irréelle ; une herbe en plein effroi, osant à peine croître… enfin, peuplant les lieux, sur les hauteurs naturelles d’un sol que l’on pourrait aisément qualifier d’étendue surnaturelle : d’immenses assemblages, de monstrueux instruments — en altitude, des Fourches patibulaires formidablement élevées… Ha ! qu’au-dessus des plus ambitieux desseins planent de terribles essaims ! Le plumage sombre, le bec busqué, la créature carnivore !… La Bête déchiquetant, dans un fracas fantastique, les cieux des augustes pensers ; engloutissant, dans un air lugubre, dans un instant d’une insoutenable gravité, la chair, le sang, l’os… l’avenir des admirables projets, toute l’âme des innombrables charognes — qui pressent la mesure, se bousculent et défilent… par millions.

 

Photo © iStockphoto.com / Kreatiw

Classé sous :Journal

Sphères de lumière

Sphères de lumière

17 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

Au milieu du cours des « crises » les plus aiguës de la conscience, l’évolution de la personnalité s’écarte de la normalité. Passé, présent et futur paraissent alors s’estomper ; tout se mêle dans une forme d’étrange rêve. Là, loin du groupe, des règles, de l’identique, à l’abri de l’accablante masse des conventions et des êtres, en ces mystérieux endroits ignorés de l’expérience même des siècles, l’individu tourbillonnant acquiert, dans l’indicible danse, des potentialités inédites, cependant que son avenir pénètre davantage dans l’imprédictibilité… Et voilà sa destinée qui se tient à la fenêtre du moment décisif ; la voici qui semble hésiter, comme attirée simultanément par des chemins au plus au point dissemblables sinon opposés. L’un d’eux constitue la voie de l’expansion continue, et mène vers les sphères de lumière ; l’autre incarne celle de l’involution progressive, et court vers les déserts du déclin. Le cœur devient un immense brasier ; sa matière, sa respiration, sa rythmique… son essence et son mouvement se font quantiques. Et nul ne saurait dire s’il connaîtra l’ultime désintégration ou le nouveau rebond — s’il sera, dans les mains du sort, ces surfaces rieuses et joueuses, l’oeuvre du démiurge destructeur, ou bien celle de l’amène créateur.

 

Photo © iStockphoto.com / malija

 

Classé sous :Journal

Bolide incandescent

Bolide incandescent

16 novembre 2016 par Vincent PAYET

 

Que l’individu subit sa cruelle incomplétude ! Que des innombrables amputations de leur psyché très peu se rendent compte, et encore moins considèrent cette dernière, l’amendent et la comblent ! La masse de données en circulation à l’intérieur de la conscience produit une sorte de trouble et d’illusion ; à mesure que le nombre d’unités d’informations croissent, le sujet semble ignorer l’évidence : il ne suffit pas que les pièces soient abondantes, pour que l’harmonieuse image, la ravissante figure se forme d’elle-même, puisque seules la découverte et l’élaboration de motifs clairs et définis assurent la cohérence, le sens, et ainsi la valeur de l’ensemble. Ce n’est pas tout. Il se trouve également les crises. Celles qui surviennent continûment et d’une manière inéluctable, par cette seule raison que la nature est en pleine et constante ébullition, est perpétuelle excitation, mais, surtout, toutes celles que l’on s’efforce à éviter ; négligeant ce faisant les heureuses occasions de les rencontrer, de les combattre, de les surmonter ; méprisant les possibilités d’évoluer ; — délaissant, de fait, les échecs et les leçons, les énergies nouvelles : les vaillantes et précieuses Filles du Revers. La Valeur des phénomènes mentaux, des événements psychiques, des éléments et des flux de toutes sortes, en somme, des choses habitant tout esprit, de nos jours dévale les escaliers quatre à quatre, fonce — force mugissante ! — tel un bolide incandescent en la fureur de sa vitesse, en épousant sa courbe toute descendante. — En un mot : soumis à la loi de l’offre et de la demande, l’Intérêt que l’on porte habituellement aux objets demeurant en les têtes et formant ces dernières chute affreusement… — de toute sa hauteur. — Ce sont de bien sinistres critères, de formidablement impurs modèles, de si étranges évaluations que ces étalons qui dominent, contaminent et prolifèrent au sein de nos propres cultures.

 

Photo © iStockphoto.com / Oceloti

 

Classé sous :Journal

« Page précédente
Page suivante »

Copyright © 2025 Espritetliberté.com · Tous droits réservés . No Sidebar Pro On Genesis Framework